1  DANS DIFFÉRENTS lieux  

 

Ecran noir. Une porte s’ouvre en grinçant, faisant apparaître progressivement une lumière. Une femme entre et pousse sur le bouton de l’interrupteur, éclairant totalement la pièce. Alice Judical, le visage ravagé par les larmes, marche doucement dans la pièce. Nous sommes dans le salon de son appartement, à La Haye. Elle se dirige vers un fauteuil et y aperçoit un chandail posé soigneusement sur l’accoudoir. Alice le prend puis le serre contre elle. Elle ferme les yeux, des larmes coulent doucement sur ses joues. Dans un silence total, elle se dirige vers l’imposant piano situé dans un coin de la pièce.

 

Elle s’assoie et commence à chanter " Waar is de zon " en néerlandais. Pendant l’interprétation de la chanson, les paroles traduites en français apparaissent en sous-titres.

 

« Où peux-tu bien être, où es-tu parti, j’ai quand même écrit, mais je suis si fatiguée, je m’étais isolée, j’avais tout perdu, mon port d’attache, ma paix mon combat… »

 

 

Plan sur l’Océan Pacifique, où les vagues viennent s’échouer sur la plage. Nous voyons ensuite à l’écran le visage de Flora, souriant. Elle est avec Alice. Elles se promènent le long de la plage. Retour ensuite sur un plan d’Alice qui continue de chanter.

 

« …Où est le soleil qui me réchauffera, où sont tes bras et où est la source, où est la lumière qui brillera enfin et fera disparaître ce froid… »

 

 

Se promenant sur les bords du lac Campbell à Anchorage, Jillie observe un groupe de Cygnes trompette. Emmitouflée dans un chandail bon marché, Kristen se dirige vers elle, l’air très solennel. Elle lui parle un bref instant, avant que Jillie ne tombe dans ses bras en pleurant. Retour sur Alice à son piano.

 

« …La douleur a disparu mais le froid, lui, reste, j’attends la seule chose qui chassera le silence, j’attends un signe une voix ou un mot qui fera tout changer, si seulement tu m’entendais… »

 

 

A Los Angeles, Lacey et Eric se trémoussent dans une baignoire, en riant et chahutant. Eric soupire, se lève et sort de la baignoire. Il accroche une serviette autour de la taille. De la mousse parsème encore son torse. Il se dirige vers le téléphone et prend l’appareil. Il fronce les sourcils, puis raccroche, le visage empreint de tristesse. Un nouveau plan sur Alice.

 

« …Où est le soleil qui me réchauffera, où sont tes bras et où est la source, où est la lumière qui brillera enfin et fera disparaître ce froid... »

 

 

Une piscine en plein air, à Los Angeles. Menley sort du bassin et marche, faisant onduler ses hanches. Elle se dirige vers une table où est assise Nanne, qui vient de raccrocher son portable et qui le remet dans son sac. Elle regarde Menley et se met à pleurer. L’image se brouille, puis nous voyons un torrent de pluie s’abattre contre les vitres de la fenêtre du salon d’Alice, à La Haye. Travelling avant sur Alice, qui termine sa chanson.

 

 

Tout redevient silencieux. Alice se lève, éteint la lumière. La seule clarté qui reste vient de la lumière du couloir. Alice sort et referme la porte. Ecran noir.

 

 

 GÉNÉRIQUE DE DÉBUT

 

 SPECIAL GUEST STARS

 

 

 2  LOS ANGELES - APPARTEMENT DE FLORA

 

Eric sonne à la porte d’entrée. C’est Kristen qui lui ouvre. Elle s’écarte pour le faire entrer.

 

ERIC : Comment va-t-elle ?

 

KRISTEN : Pas très bien. Elle n’a rien avalé depuis hier. Elle se terre dans sa chambre. J’ai vraiment peur qu’elle…

 

Kristen laisse sa phrase en suspend tandis que Jillie sort de la chambre. Le visage grave, elle se dirige lentement vers Eric et lui lance un faible sourire.

 

JILLIE : Ca va aller.

 

ERIC : Jillie, si je peux faire quelque chose…

 

JILLIE : Ta présence m’aide déjà beaucoup.

 

Ils s’étreignent, sous le regard bienveillant de Kristen, qui préfère s’éclipser dans la cuisine pour ne pas les déranger. Jillie et Eric s’assoient sur le canapé.

 

JILLIE : Le corps de Flora est en route pour Los Angeles. Mlle Judical l’accompagne. Eric, je ne comprends rien… que s’est-il passé ?

 

ERIC : Je n’en sais pas plus que toi. D’après la police d’Amsterdam, elle était avec son accompagnatrice. Elles se promenaient sur les bords du canal et Flora a trébuché. Elle est tombée et… je suis désolé.

 

JILLIE : J’aimerais parler à cette femme.

 

ERIC : Je tâcherai d’entrer en contact avec elle. Mais le plus important, c’est toi.

 

JILLIE : Je ne vais pas replonger, si c’est ça qui te fait peur.

 

ERIC : Disons que je m’inquiète à ce sujet.

 

JILLIE : Ce n’est pas ce que Flora aurait voulu. Elle aurait voulu me voir forte. Je ne vais pas craquer, Eric, je te le promets.

 

Eric sourit et pose délicatement une main sur sa joue.

 

ERIC : Je voulais juste en être sûr.

 

 

 3  UNE RUE à LOS ANGELES

 

Menley et Lacey se promènent dans une rue piétonne de la ville. Lacey mange un hot dog, tandis que Menley tient un gobelet en carton contenant du café.

 

MENLEY : Pauvre Jillie.

 

Lacey fait la moue.

 

LACEY : Ouais… c’est ça.

 

Menley s’arrête et regarde Lacey d’un air dubitatif. En mordant dans son hot dog, un peu de sauce ketchup se répand sur le chemisier de Lacey.

 

LACEY : Ah, quelle poisse !

 

MENLEY : Lacey, depuis que je suis revenue de Minneapolis, je ne te reconnais plus.

 

LACEY : Pourtant, je suis la même.

 

MENLEY : J’ai l’impression que la mort de Flora te laisse complètement indifférente.

 

LACEY (froide) : C’était une gentille femme.

 

MENLEY : Jillie doit être très mal en ce moment.

 

LACEY : Tu parles ! Il y a quelques mois à peine elle ignorait pratiquement tout de cette femme.

 

MENLEY : Lacey ! C’est sa mère !

 

LACEY : Je te parie qu’elle est avec Eric en ce moment. Elle cherche à se faire consoler.

 

MENLEY : Tu veux que je te dise, tu es en train de perdre la boule.

 

LACEY (ignorant la remarque de Menley) : Je suis sûre qu’elle est prête à tout pour reprendre Eric, mais elle n’y arrivera pas. J’ai un atout de taille.

 

Lacey se tapote le ventre, l’air satisfait. Ce qui met Menley hors d’elle.

 

MENLEY : Tu es en train de prendre ce bébé en otage. Tu ne sais même pas s’il est d’Eric.

 

LACEY : Il est de lui. Je le sens, je le sais.

 

Lacey termine son hot dog et jette l’emballage dans une poubelle.  

 

LACEY : Au fait Menley, tâche de venir assez tôt vendredi. La cérémonie commence à 10h00.

 

MENLEY : Tu… tu veux dire que le mariage n’est pas repoussé ?

 

LACEY : Non. Pourquoi le serait-il ?

 

MENLEY : Mais enfin Lacey ! Flora est morte et ses obsèques ont lieu la veille du mariage. Je pensais que tu aurais au moins la décence d’attendre un peu.

 

LACEY (sèchement) : Ca ne fera pas revenir Flora, de toute façon.

 

MENLEY : Et Eric, qu’en pense-t-il ?

 

LACEY (avec un petit sourire) : Je saurais le convaincre.

 

MENLEY : Lacey ! Flora était sa belle mère !

 

Lacey regarde Menley et, après un temps de pause, soupire.

 

LACEY : Bon, je suppose qu’on peut encore attendre deux semaines… mais pas plus ! J’irai voir Eric au journal pour lui en parler.

 

MENLEY : Et bien, on a pris le temps, mais tu réussis finalement à faire quelque chose de sensé aujourd’hui.

 

LACEY : Oui, ben je ne sais pas si c’est vraiment quelque chose de sensé que je vais faire.

 

 

 4  Fisherman's Wharf OF SAN FRANCISCO

 

La caméra suit la foule des promeneurs sur le front de mer jusqu'à stopper à hauteur de David accoudé à une barrière qui observe derrière ses lunettes noires l'île d'Alcatraz en dégustant une crème glacée. Un homme le rejoint.

 

L'HOMME : David Weaver ?

 

DAVID (en se retournant) : Mr Mansion.

 

ELLIOT MANSION (en scrutant l'horizon) : Magnifique panorama, n'est-ce pas ?

 

DAVID : Merci d'avoir accepté de me rencontrer.

 

ELLIOT : Vous sembliez nerveux au téléphone.

 

DAVID : Comme je vous l'ai dit, je travaille ou plutôt devrais-je dire je travaillais pour Kelly Farris. Vous savez également qu'elle a encore disparu.

 

ELLIOT (en souriant) : En effet c'est une bien mauvaise habitude dont elle n'arrive pas à se débarrasser.

 

DAVID : Cela ne me fait plus rire. Elle aurait cédé son cabinet à un groupe de Boston ...

 

ELLIOT (l'interrompant) : Shark & Sullivan.

 

DAVID : Je vois que vous en savez autant et sans doute bien plus que moi sur cette affaire.

 

ELLIOT : Ne croyez pas cela. Tout ce qui entoure Kelly Farris est plus que trouble.

 

DAVID : Si j'ai bien lu les documents que j'ai trouvé dans ses affaires au cabinet, elle vous avez confié l'enquête sur la disparition de son mari Stuart ?

 

ELLIOT : Effectivement elle m'avait chargé de ce travail.

 

DAVID : Vous avez obtenu des résultats ?

 

ELLIOT : Vous n'êtes pas mon client, Mr Weaver.

 

DAVID : Je sais mais peut-être que la disparition de Kelly est liée à celle de son mari ?

 

ELLIOT : Certainement. Mais autant je pense que nous reverrons réapparaître Kelly un jour ou l'autre autant je doute que Stuart soit encore de ce monde.

 

DAVID : D'après vous on l'a assassiné après l'avoir enlevé ? Dans quel but ? Dans l'état où il se trouvait il ne pouvait causer de tord à personne !

 

ELLIOT : Je suis comme vous David, je me pose beaucoup de questions sans pouvoir pourtant y apporter de réponses satisfaisantes.

 

DAVID : Que pensez-vous de Jane Strombaski ?

 

ELLIOT (en riant) : Elle aussi s'est également évaporée après sa libération.

 

DAVID : Vous la croyez innocente ?

 

ELLIOT : Je pense qu'on a essayé de la faire accuser à tord.

 

DAVID : On ?

 

ELLIOT : Je ne sais pas qui tire les ficelles dans toute cette affaire.

 

DAVID : Vous ne le savez pas ou vous ne me faites pas assez confiance pour me dire tout ce que vous savez ?

 

ELLIOT (un sourire en coin) : Un peu des deux, qui sait ?

 

DAVID (perplexe) : J'ai l'impression de jouer dans un mauvais film.

 

ELLIOT (ironique) : A mon avis le film est sans doute meilleur que vous ne le pensez. Trop de choses vous échappent pour l'instant ...

 

DAVID : En tout cas j'ai besoin de votre aide pour retrouver Kelly.

 

ELLIOT : Vous m'engagez à titre personnel ou au frais de votre cabinet ? Je doute que Diana Shark accepte de verser mes honoraires.

 

DAVID : Vous la connaissez ?

 

ELLIOT : De réputation ... Elle et Kelly se sont connues sur les bancs de la faculté de Droit.

 

DAVID : Alors elle sait probablement où se trouve Kelly.

 

ELLIOT : Vous lui avez posé la question ?

 

DAVID : Sa réponse ne m'a pas convaincu. D'après elle Kelly a décidé de partir en voyage à l'étranger après avoir pris sa décision de vendre le cabinet.

 

ELLIOT : David, soyez sur vos gardes. Diana Shark est une femme dangereuse.

 

DAVID : Vous en savez donc bien plus sur elle et sur toute cette affaire ...

 

ELLIOT (en pointant son doigt vers le pot de crème glacée que tient dans ses mains David) : Si vous m'offrez la même chose peut-être que j'accepterai votre proposition.

 

Les deux hommes sourient et se dirigent ensemble vers les boutiques qui longent le front de mer.

 

 

 5  à la Rédaction du GARDEN PLACE TRIBUNE

 

Devant son ordinateur, Eric tente de se concentrer malgré le bruit assourdissant que font les ouvriers derrière lui. Le bâtiment du journal n’a pas été trop touché par Cléo. Cependant, une partie du plafond du pool rédactionnel s’est effondrée, et les grandes vitres couvrant la presque totalité du bureau d’Eric ont été brisées. Eric fronce les sourcils, se lève, et franchit les portes de son bureau au moment même où Esther Malonic, sa secrétaire, raccroche le téléphone.

 

ERIC : Esther, voulez-vous bien appeler les vitriers chargés de remplacer les vitres de mon bureau. Ca fait six semaines que je les attends. Dites-leur que s’ils ne viennent pas aujourd’hui, on annule le contrat et je prends une autre société.

 

Le bureau du secrétariat n’a pas été touché par l’astéroïde, et il y règne un calme presque surnaturel.

 

 

ESTHER : Je viens de raccrocher avec eux. Ils sont surchargés, mais ils promettent de venir avant la fin de l’après-midi.

 

ERIC : Très bien, merci.

 

Eric quitte le bureau pour retourner dans la cacophonie. De retour à son bureau, il a la surprise d’y voir Jillie, qui l’attend. Il s’avance vers elle. Elle lui sourit.

 

ERIC : Ca pour une surprise !

 

JILLIE : Je passais dans le coin et je suis venue voir comment tu allais.

 

ERIC : Je risque bientôt de devenir sourd avec tout ce bruit, mais sinon ça va.

 

JILLIE (souriant) : Oui, c’est infernal.

 

ERIC : J’étais en train de rédiger la nécrologie de Flora.

 

JILLIE : Dès son retour son corps sera exposé au funérarium. Les obsèques sont prévues jeudi.

 

ERIC : Oui, je sais. (il regarde Jillie intensément) Est-ce que ça va aller ?

 

JILLIE : Oui, ne t’inquiète pas pour moi. Je suis venue te remercier pour ta visite de la dernière fois. Ca m’a fait très plaisir, et le moral est remonté en flèche.

 

A ce moment, Lacey pénètre dans le pool rédactionnel, passage obligé pour aller au bureau d’Eric. Elle se faufile tant bien que mal entre les fils et les outils des ouvriers. La caméra revient sur Jillie et Eric dans le bureau.

 

ERIC : Tu sais bien que je serai toujours là pour toi.

 

JILLIE : Ca fait plaisir de savoir que je peux compter sur un véritable ami.

 

Ils s’étreignent et Lacey, de loin, peut les apercevoir. Elle s’arrête et pince les lèvres. Retour sur Jillie et Eric.

 

JILLIE : Eric, je ne veux surtout pas être un problème entre toi et Lacey.

 

ERIC : Je sais. Mais comme tu l’as dit, nous sommes amis. Et ma relation avec Lacey n’a rien à voir avec notre amitié.

 

JILLIE : Elle ne pense peut-être pas la même chose.

 

ERIC : J’aime Lacey, et j’espère qu’elle m’aime suffisamment pour avoir confiance en moi.

 

Eric et Jillie ne voient pas Lacey qui les observe de loin. Cette dernière ne peut pas entendre la conversation en raison du bruit. Le visage renfrogné, elle tourne les talons et quitte le pool rédactionnel. Une fois dehors, elle pince les lèvres.

 

LACEY : La garce !

 

 

 6  LOS ANGELES - BUNGALOW DE BETH ET MENLEY

 

Le front appuyé contre la porte de la salle de bains, Beth soupire tout en tambourinant une nouvelle fois contre elle.

 

BETH : Menley bon sang, mais qu’est-ce que tu fais ? Ca fait bientôt une heure que tu es enfermée là dedans.

 

Pas de réponse.

 

BETH : J’ai besoin de la salle de bains, et j’en ai besoin tout de suite !

 

Toujours aucune réponse.

 

BETH : Je te préviens, si tu n’ouvres pas immédiatement, je défonce la porte et les frais de la nouvelle serrure seront à ta charge.

 

La porte s’ouvre lentement, faisant apparaître Menley dans une robe de soirée très élégante. Elle est maquillée et coiffée impeccablement. Elle se rend dans le petit salon et Beth, roulant de grands yeux, la suit.

 

BETH : Dis-moi qui c’est !

 

MENLEY : Je croyais que tu avais besoin de la salle de bains.

 

BETH : Allez Menley... Ca fait trois soirs de suite que tu sors pomponnée comme si tu allais à la cérémonie des Emmy. J’en conclus donc que tu sors avec quelqu’un.

 

MENLEY : Ca ne te regarde pas.

 

BETH : Je le connais ?

 

MENLEY : Beth, laisse tomber.

 

BETH : Il doit être super classe pour qu’une petite paysanne du Minnesota se transforme en princesse de contes de fée.

 

MENLEY : C’est la jalousie qui te fait parler comme ça ? (ironique) Ca fait combien de temps que tu n’as plus eu de petit ami ?... Six mois ? huit ? …

 

BETH : Ne te fais pas de soucis pour mes relations amoureuses. Tout va très bien de ce côté-là.

 

MENLEY : Si tes relations amoureuses se bornent à cet espèce de machin immonde qui trône dans le tiroir de la salle de bains, il y a de quoi se faire du soucis.

 

Beth s’apprête à répliquer au moment où le carillon de la porte d’entrée retentit. Menley réprime un sursaut, et Beth conclut logiquement que c’est le soupirant de Menley qui se trouve derrière la porte. Elle sourit. Menley devine que Beth souhaite ouvrir la porte pour faire la connaissance de l’homme. Elle secoue la tête.

 

MENLEY : Oh… non.

 

BETH (un sourire au coin des lèvres) : Oh… si !

 

Beth court vers la porte d’entrée. Menley tente de la rattraper en courant derrière elle. Mais trop tard. Beth arrive la première devant la porte tandis que Menley s'écroule à terre trahie par ses talons aiguilles. Beth ouvre la porte avec un grand sourire à Nick.

 

NICK : Oh, excusez-moi. J’ai dû faire une erreur. Je cherche Menley Weaver.

 

BETH : Connais pas.

 

Menley, juste à côté, soupire.

 

NICK : Alors vous connaissez peut-être sa co-locataire. Elle m’a dit qu’elle partage le bungalow avec une vieille fille un peu aigrie.

 

Beth sourit en lui tendant la main.

 

BETH : Je suis Beth Layton, la vieille fille un peu aigrie.

 

Le visage de Nick s’empourpre.

 

NICK : Oh… je… mon nom est Nicholas Kirios.

 

BETH : Entrez. Ravi de faire votre connaissance.

 

Nick entre et découvre Menley, rougissante.

 

MENLEY : On ferait mieux d’y aller, Nick.

 

BETH : Vous ne voulez pas rester prendre un verre ? (elle fait un clin d’œil à Nick). Histoire de vous montrer que la vieille fille n’est pas si aigrie que ça.

 

MENLEY : Désolée, Beth. Mais il faut qu’on y aille. La réservation est pour huit heures. On est déjà en retard.

 

Menley pousse Nick dehors.

 

NICK (à Beth) : Ravi d’avoir fait votre connaissance.

 

Avant de partir, Menley se retourne vers Beth.

 

MENLEY : Si tu te sens seule, n’oublie pas… deuxième tiroir en partant du bas.

 

Elle quitte le bungalow en fermant la porte, laissant à Beth le goût amer d’une conversation inachevée.

 

 

 7  SAN FRANCISCO - APPARTEMENT DE HAYLEY

 

Malcolm et Frank se trouvent devant la porte de l'appartement de Hayley, leur sac de voyage aux pieds.

 

FRANK : Tu es certain qu'on ne va pas les déranger ?

 

MALCOLM : Je te le répète c'est Aiden lui-même qui m'a proposé de passé quelques jours chez eux le temps de visiter la ville. De toute façon nous n'avons rien d'autre à faire à Los Angeles ...

 

FRANK : D'accord pour Aiden, mais sa sœur ? C'est quand même son appart à elle, non ?!?!

 

MALCOLM : Tu es de mauvaise foi. Dans l'avion tu m'a parlé d'elle, tu la connais depuis son enfance.

 

FRANK : Pas exactement. Quand nous étions à la fac ...

 

MALCOLM (l'interrompant) : Quand vas-tu d'assumer ? Je peux comprendre, et encore en faisant un certain effort, que tu refuses de t'afficher avec moi en présence d'étrangers mais là il s'agit de tes amis, et en plus ils sont gays comme nous, bon sang !!!

 

FRANK (à l'air renfrogné) : Je sais, mais laisse moi le temps, c'est pas aussi évident pour moi.

 

MALCOLM :  Je sais. Et c'est parce que je t'aime que je suis aussi patient.

 

Malcolm approche son visage de celui de Frank et l'embrasse tendrement ... Quand la porte s'ouvre brusquement ...

 

HAYLEY : Je me disais bien que j'avais entendu du bruit sur le palier.

 

Frank le visage rougi repousse maladroitement Malcolm visiblement contrarié.

 

FRANK : Bonsoir Hayley. Euh ... tu as bien changé, dis-moi.

 

MALCOLM (en écartant Frank d'une main et en souriant à Hayley) : Moi, c'est Malcolm. (et en insistant sur les mots) Je suis l'ami de Frank.

 

HAYLEY : David et Aiden m'ont beaucoup parlé de vous deux. (En les faisant entrer dans l'appartement) Nous n'attendions que toi Frank pour mettre de l'ambiance ce soir (elle accompagne cette pointe d'ironie par un clin d'œil en direction de  Malcolm).

 

Frank et Malcolm pénètrent dans l'appartement suivi par Hayley qui ferme la porte derrière elle.

 

HAYLEY : Suivez-moi. Vous allez poser vos affaires dans ma chambre où vous dormirez pendant votre séjour.

 

FRANK : Tu es certaine que cela ne te déranges pas ?

 

HAYLEY : Mais non, plus on est de folles et plus on rie tu sais ?

 

Frank esquisse un faible  sourire à cette remarque tandis que Malcolm derrière lui éclate de rire.

 

A ce moment David sort de la cuisine suivi comme son ombre par Winston.

 

DAVID (à Aiden, resté dans la cuisine) : Nous reparlerons de tout cela plus tard. (Puis aux deux invités qui viennent le rejoindre dans la pièce principale) Salut vous deux, comment allez-vous ?

 

MALCOLM : Super, comme d'hab ... surtout Frank ... Je veux dire (en riant) Il ne change pas !

 

FRANK (en lui serrant la main) : Bonsoir David.

 

DAVID : Salut ex-futur-beau-frère.

 

FRANK : Je vais saluer Aiden.

 

DAVID (à Frank) : Droit devant toi, il est en train de préparer le repas à la cuisine.

 

Frank rejoint Aiden dans la cuisine suivi par Winston.

 

DAVID (à Malcolm) : Il n'a vraiment pas changé.

 

MALCOLM : C'est un super mec mais qu'est-ce qu'il est coincé !

 

FRANK : Si je comprend bien, tu ne lui a encore pas parlé de ton boulot.

 

MALCOLM : Pour lui je suis un comédien qui entre deux castings pour une pub à la radio travaille comme serveur.

 

HAYLEY (se mêlant à la conversation) : Et moi je suis bénévole dans une organisation humanitaire non gouvernementale !

 

Tous trois ponctuent cette réplique par un éclat rire.

 

A ce moment ils sont rejoint par Aiden, Frank et Winston.

 

AIDEN : Salut Malcolm ...

 

MALCOLM : Salut mec.

 

AIDEN : Le dîner va bientôt être prêt.

 

HAYLEY (en prenant Winston dans ses bras) : C'est pas trop tôt. Je commençais par mourir de faim. Et toi aussi Winston, n'est-ce pas ?

 

 

 8  LOS ANGELES - APPARTEMENT DE LACEY ET ERIC

 

Lacey est assise en face d’un petit bureau posé au coin de la chambre. Elle est en train d’écrire sur une feuille lorsque Eric entre. Il jette sa veste sur une chaise et se laisse tomber sur le lit en soupirant. Lacey se tourne vers lui.

 

LACEY : Dure journée ?

 

ERIC : Epuisante. Le boucan d’enfer qui règne au journal va finir par me rendre fou.

 

LACEY : Ils n’ont toujours pas posé les vitres de ton bureau ?

 

ERIC : Tu parles ! Ils devaient venir avant la fin de l’après-midi. Et tout ce que j’ai vu venir, c’est une satanée migraine. Heureusement que les travaux dans la maison se font plus rapidement. J'y ai fait un tour avant de rentrer et nous pourrons bientôt y habiter de nouveau.

 

LACEY (un brin de soupçon dans la voix) : C'est pour cela que tu rentres si tard

 

ERIC : Oui. Avant cela j'ai été occupé toute la journée à rédiger la nécro de Flora. Je voulais qu’elle soit parfaite.

 

LACEY (sur le ton du sous-entendu) : Bien sûr.

 

ERIC : Les obsèques ont lieu jeudi.

 

LACEY : Oui, je sais. Difficile de ne pas le savoir, tout le monde ne parle que de ça.

 

Eric ignore la remarque déplacée de Lacey et la regarde.

 

ERIC : Et toi, qu’est-ce que tu fais ?

 

LACEY : Je revois les derniers détails de la cérémonie.

 

ERIC : Elle se fera dans l’intimité.

LACEY : Oui, je sais. On en a déjà parlé.

 

ERIC : Jillie voudra faire un discours.

 

LACEY : Jillie ? Un discours ? Parce qu’elle est invitée ?

 

ERIC : Voyons, Lacey. Flora était sa mère.

 

LACEY : Flora ? Eric, je te parle de notre mariage, pas de l’enterrement de Flora ! Tu n’as pas oublié qu’on doit se marier vendredi ?

 

Eric se redresse et se lève.

 

ERIC : Lacey ! Comment est-ce que tu peux penser au mariage alors qu’on enterre ma belle-mère jeudi ?

 

LACEY (on sent la colère dans sa voix) : Tu voudrais peut-être qu’on repousse la cérémonie ?

 

ERIC : C’est la moindre des choses. Je croyais que tu t’en étais occupé.

 

LACEY (toujours en colère) : Tu veux peut-être aussi qu’on l’annule, tant qu’on y est !

 

ERIC : Lacey, mais qu’est-ce qui te prends à la fin ?

 

LACEY (la colère ne désemplit pas) : Oh tiens, j’ai une idée. Et pourquoi on ne repousserait pas l’enterrement de Flora à la place du mariage ! On la maintient dans du formol et le tour est joué !

 

ERIC : Là tu dépasses les bornes !

 

Lacey se rend soudain compte qu’elle est allée trop loin et se calme.

 

LACEY : Excuses-moi. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Ce que je veux dire, c’est que repousser notre mariage ne fera pas revenir Flora. Elle est morte, et j’en suis très peinée, mais ce n’est pas une raison pour bousculer toute notre vie.

 

ERIC : Flora était la femme de mon père. Excuses-moi, mais cette tragédie est une raison suffisante pour bousculer ma vie.

 

Eric prend sa veste. Lacey s’inquiète.

 

LACEY : Où tu vas ?

 

ERIC : Je vais prendre l’air, je commence à suffoquer ici.

 

LACEY : Non, Eric. Reste. S’il te plaît reste. Je m’excuse, je…

 

ERIC : Tu as peut-être raison sur un point, Lacey. Peut-être qu’il faudrait mieux annuler ce mariage.

 

Eric sort en claquant la porte. Lacey court vers la porte en pleurant. Elle martèle la porte des poings en  pleurant.

 

 

 9  OAKLAND - LULLA'S BAR

 

La caméra suit un groupe d'hommes en costume cravate venus s'encanailler dans l'établissement gardé par deux armoires à glace. A l'intérieur ces clients commencent à s'agiter et à siffler les filles à demi-nu qui dansent au rythme d'une musique disco sur une scène en forme de fer à cheval, qui sert également de comptoir. La caméra perd les clients qu'elle suivait dans la foule avant de se diriger vers une des loges privées du Lulla's Bar où devant un client au visage caché par la semi-obscurité du lieu une jeune femme blonde en combinaison en latex rouge portant un masque en forme de loup ainsi que des gants de même couleur et munie d'une cravache effectue un strip-tease. En face d'elle l'homme boit un verre de whisky tout en profitant du spectacle.

 

La femme déroule la fermeture éclaire de sa combinaison faisant apparaître sa poitrine. Elle s'approche de l'homme et commence à danser à environ cinquante centimètres de lui. Elle caresse son corps au travers de ses vêtements puis lèche son cou avant de remonter vers l'oreille gauche. Elle semble entre deux coups de langue lui glisser quelques mots. L'homme approuve d'un mouvement de tête.

 

La femme se relève, déroule complètement la fermeture éclair de sa combinaison et en sort une petite fiole dont elle verse le contenu dans le verre de whisky qu'elle tend à l'homme. Celui-ci boit d'une traite le breuvage. La femme blonde reprend alors sa danse, se faisant maintenant plus soumise devant l'homme, ondulant son corps lascivement ... Quand soudain l'homme est pris de convulsions, il porte sa main à son cou puis à son cœur. C'est à ce moment qu'on reconnaît son visage dans un rayon de lumière. Il s'agit d'Elliot Mansion qui s'écroule à terre, la bave aux lèvres et qui cesse de respirer dans un dernier soubresaut.

 

La femme se penche vers l'homme à terre, cherche son pouls au niveau des carotides. Visiblement satisfaite elle esquisse un sourire en retirant son masque et laissant apparaître le visage de l'assassin de Flora Stewart.

 

 

 10  SAN FRANCISCO - APPARTEMENT DE JASON ET URSULA

 

Dans la cuisine, Jason est occupé à cuire un œuf sur le plat. Le travail est délicat car il a encore le bras en écharpe. Il tente tant bien que mal de casser l’œuf d’une seule main. Mais la coquille se brise en mille morceaux et s’étale par terre. Jason est en colère.

 

JASON : Bon sang !

 

Arrive alors Ursula qui dépose son sac sur le comptoir de la cuisine. Elle sourit à Jason.

 

URSULA : Bonjour chéri. Ta journée s’est bien passée ?

 

JASON : Ursula, bon sang. Tu as une demi-heure de retard.

 

URSULA : Je suis désolée. Diana m’a donné une lettre urgente à taper.

 

JASON : J’avais faim et je voulais me faire un truc à grignoter.

 

Ursula arrive près de Jason.

 

URSULA : Laisse. Je vais le faire.

 

JASON : Je t’avais pourtant dit de me prévenir si jamais tu arrives en retard.

 

URSULA : Jason, il ne s’agit que d’un quart d’heure.

 

JASON : La prochaine fois, dis à ta patronne que tu n’as pas le temps de rester. Je ne peux pas m’occuper de tout dans ce foutu appartement.

 

Ursula aperçoit alors l’œuf cassé à terre.

 

URSULA : Oh bon Dieu …

 

Jason agrippe violemment le bras d’Ursula et la regarde d’un air mauvais.

 

JASON : Je t’interdis de jurer ! Tu dois respect à Notre Seigneur. Je t’ai enseigné à aimer Dieu, mais tu ne respectes rien. Je me demande ce que je fais avec toi.

 

URSULA : Si tu ne m’avais pas. Qui serait là pour payer le loyer de l’appartement.

 

Jason prend un temps de pause avant de répondre, avec un rictus.

 

JASON : Ne me redis jamais plus une chose pareille. Si je n’étais pas là, tu serais perdue. Perdue dans le monde des humains et des choses matérielles. Grâce à moi, tu peux t’élever spirituellement. Tu devrais m’en être reconnaissante. 

 

Il lâche Ursula et va dans sa chambre en claquant la porte. Le bruit fait sursauter Ursula.

 

 

 11  OAKLAND - DEVANT LE LULLA'S BAR

 

La foule des clients tous plus ou moins imbibés par l'alcool quitte l'établissement devant lequel stationnent plusieurs voitures de police et une ambulance toutes lumières allumées. Au volant d'une voiture garée un peu plus loin, la femme blonde ouvre son PDA où apparaît une photographie qui représente Elliot Mansion et David Weaver à Fisherman's Wharf. Son téléphone portable sonne.

 

LA FEMME : Le problème est réglé ... Et en ce qui concerne l'autre ?

 

Elle raccroche son portable puis reprend son PDA en mains et efface le fichier image.

 

 

 12  DANS UN RESTAURANT à LOS ANGELES

 

Nick rejoint Menley à leur table.

 

NICK : Je vous présente encore une fois mes excuses mais je devais absolument passer ce coup de fil ce soir. Il s'agit d'un client important et je n'avais pas pu le joindre plutôt dans la journée

 

MENLEY : Je comprend. D'ailleurs à propos d'excuses je ne vous ai pas encore présenté les miennes au sujet du comportement de ma colocataire. J’étais vraiment très confuse.

 

NICK : Ce n’est rien. Je suis sûre que vous vous chamaillez toutes les deux mais qu’on fond, vous vous adorez, je me trompe ?

 

MENLEY (riant) : Sur toute la ligne. Beth est en fait l’ex femme de mon ex petit ami. Autant vous dire que je pourrais très bien me passer d’elle.

 

NICK : Vous ne m’avez jamais parlé de votre ex petit ami.

 

MENLEY : Et si l’on parlait d’autre chose. Chrystal View, par exemple.

 

NICK : Vous avez étudié ma proposition ?

 

MENLEY : Oui. Je pense que la résidence sera vraiment superbe. Et je dois dire que le prix me convient. En plus, Chrystal View sera bâti à la place de Garden View.

 

NICK : Très bien. Et vous signez quand ?

 

MENLEY : Oh la, pas si vite. Je viens de prendre un poste d’enseignante à l’Université de Los Angeles et j’avais bien l’intention de résider là-bas.

 

NICK : Garden Place n’est qu’à une heure de route de Los Angeles.

 

MENLEY : Je dois encore y réfléchir.

 

NICK : Très bien. Je ne veux pas vous mettre la pression. Les résidences seront livrées en début d’année.

 

MENLEY : Déjà !

 

NICK : On n’a pas l’habitude de traîner, dans le bâtiment. Vite fait, bien fait : c’est notre devise.

 

Menley rie tout en portant son verre de vin blanc aux lèvres.

 

NICK : Finalement, c’est une bonne chose pour moi si vous ne signez pas tout de suite.

 

MENLEY : Pourquoi ?

 

NICK : Parce que ça va me permettre de vous inviter encore à dîner pour vous convaincre… et que dîner avec vous est un réel plaisir.

 

Il lève son verre en lui faisant un clin d’œil. Menley est agréablement troublée.

 

 

 13  LOS ANGELES - APPARTEMENT DE FLORA

 

JILLIE : Encore un peu de café ?

 

Jillie et Eric sont assis sur le canapé du salon. Eric, perdu dans ses pensées, ne répond pas. Jillie le regarde.

 

JILLIE : C’est plutôt une bonne dose de bourbon qu’il te faudrait.

 

Eric sort de ses pensées et regarde Jillie.

 

JILLIE : Si tu me disais ce qui ne va pas. Ca fait une demi-heure que tu es ici et tu n’as pas décroché un seul mot.

 

ERIC : Excuse-moi, je ne sais plus trop où j’en suis.

 

JILLIE : Tu veux qu’on en parle ?

 

ERIC : Il n’y a pas grand-chose à dire. Et puis, tu as assez de problèmes personnels. Je ne me sens pas le droit de me plaindre.

 

JILLIE : Hey ! C’est toi-même qui m’as dit tout à l’heure qu’on était amis. Les amis, c’est fait pour se dire tout ce qui ne va pas. 

 

Eric ne répond pas. Il baisse la tête. Jillie se lève.

 

JILLIE : Je vais refaire du café.

 

ERIC : Non, attends !

 

Eric lui prend le bras afin qu’elle ne parte pas. Il se passe quelque chose au contact de la main d’Eric sur le bras de Jillie. Jillie se rassoie et regarde Eric intensément.

 

JILLIE : Je…

 

Eric pose son index sur les lèvres de Jillie.

 

ERIC : Ne dis rien.

 

Il approche doucement ses lèvres de la jeune femme et l’embrasse. Le simple baiser se transforme en un baiser passionné. Jillie se couche sur le canapé, suivit par Eric. La main droite d’Eric parcourt le corps secoué de spasmes de Jillie, s’arrête longuement sur ses seins avant de descendre doucement vers son bassin.

 

 

 14  SAN FRANCISCO - APPARTEMENT DE HAYLEY

 

Installé autour de la table dans la pièce principale, le convives terminent leur dîner.

 

MALCOLM : Alors c'est entendu. Jeudi matin, nous prenons l'avion ensemble pour Los Angeles. Et si vous êtes d'accord vous pouvez passer quelques jours chez nous. L'appart est plus petit qu'ici mais on se débrouillera. N'est-ce pas Frank ?

 

FRANK (euphorique) :Bien sûr. On vous fera de la place. Et ... même vous pourrez rester autant que vous voulez !

 

HAYLEY : Ce sera sans moi. Je n'ai pas l'habitude de m'imposer aux enterrements des personnes que je ne connais pas. (de façon encore plus ironique) Je ne vais d'ailleurs jamais à ceux des gens que je connais.

 

AIDEN (à Frank) : Frank, ça va ? Tu as l'air ...

 

DAVID (finissant la phrase et en riant) : ... complètement stone !

 

FRANK : Je ne me suis jamais senti aussi bien de toute ma vie, entouré de mes amis, c'est super ...

 

MALCOLM : Je ne t'ai jamais vu dans cet état. (en riant) Cela doit être ta cuisine, Aiden.

 

AIDEN : C'est le premier à qui mon poulet au curry fait cet effet.

 

FRANK (entre deux éclats de rire) : En fait ... En arrivant j'avais un peu mal à la tête ... Mais maintenant je me sens mieux ... après avoir pris les aspirines que j'ai trouvé dans l'armoire à pharmacie de la salle de bain.

 

AIDEN : Quelle aspirine ? (puis se tournant vers David) Tu as encore ...

 

DAVID : Mais non, c'est ...

 

HAYLEY (l'interrompant) : Oups ... Je crois que c'est de ma faute ...

 

AIDEN : Ne me dis pas que ...

 

HAYLEY : Ok, je ne te le dis pas mais ...

 

AIDEN (à Malcolm) : Je crois que ce soir Frank va se lâcher complètement avec nous mais gare au réveil demain matin.

 

HAYLEY (espiègle) : S'il arrive à s'endormir.

 

Tous les regards se tournent vers Frank en pleine extase artificielle. David et Malcolm éclatent de rire tandis qu'Aiden lance un regard plein de reproches à Hayley.

 

Sous la table Winston exprime son mécontentement par des aboiements quand la sonnerie d'un téléphone portable le sort de son sommeil.

 

FRANK (euphorique) : Ouah ... J'entend le chant des anges ...

 

DAVID : C'est le mien, je vais répondre dans la chambre.

 

David quitte la pièce.

 

DAVID : Allo.

 

UNE VOIX D'HOMME JEUNE : Vous êtes bien David Weaver ?

 

DAVID : Oui, c'est moi. Qui êtes-vous et comment avez-vous eu mon numéro de téléphone ?

 

L'HOMME : Elliot Mansion est mort.

 

DAVID : Quoi ?

 

L'HOMME : D'après la police il a abusé du Spécial K.

 

DAVID : Cela s'est passé quand ?

 

L'HOMME : Dans un bar à strip-tease de Oakland où il avait ses habitudes.

 

DAVID : Pourquoi m'appelez-vous ?

 

L'HOMME : Je travaillais pour Elliot. Il m'a parlé cet après-midi de votre conversation. Nous devons nous rencontrer.

 

DAVID : D'accord.

 

L'HOMME : Castro Street. Demain à midi devant le restaurant le Bombay.

 

DAVID : Comment vous appelez-vous ?

 

L'HOMME : On verra ça demain.

 

L'homme raccroche au moment où Frank rejoint David dans la chambre.

 

FRANK : Alors mon pote tu nous abandonnes ... Oh la la pourquoi les murs tournent autour de nous .... Whouah !!!

 

DAVID (rattrapant Frank avant qu'il ne tombe parterre) : Mon pote, je crois que grâce à toi, Hayley va devoir s'expliquer avec son frère sur le contenu de sa pharmacie.

 

 

 15  LOS ANGELES - APPARTEMENT DE FLORA

 

Dans la chambre, Jillie dort calmement. Elle se retourne et, dans son sommeil, cherche Eric. Mais son bras ne trouve qu’un oreiller creux. Elle se réveille et se redresse. Eric est en train de s’habiller.

 

JILLIE : Eric…

 

ERIC : Désolé, je ne voulais pas te réveiller.

 

Fronçant les sourcils, Jillie regarde le cadran lumineux de son radio réveil afficher 01 : 20. Elle allume à lampe de chevet.

 

JILLIE : Tu t’en vas ?

 

ERIC : Oui. J’ai… je… écoute, je n’arrivais pas à dormir et j’ai beaucoup réfléchie. Je pense qu’on a fait une erreur.

 

JILLIE : Est-ce que tu es toujours amoureux de Lacey ?

 

ERIC : Elle attend mon enfant. Et je veux donner à cet enfant une vie de famille stable, tu comprends ?

 

JILLIE : Je comprends surtout que tu n’as pas répondu à ma question.

 

ERIC : Jillie, essaie de comprendre la situation.

 

JILLIE : Je la comprends parfaitement et je ne veux t’influencer en aucune façon.

 

ERIC : Ce qui vient de se passer était formidable.

 

JILLIE : Tu as pris ta décision Eric. Je te souhaite tout le bonheur possible avec ta nouvelle petite famille.

 

Eric regarde une nouvelle fois Jillie avant de quitter la chambre. Désormais seule dans son lit, Jillie soupire.

 

 

 16  BUNGALOW DE BETH ET MENLEY, DANS LA MATINéE

 

Menley déjeune à la petite table du salon d’un café et de deux toasts au beurre. Beth entre dans la pièce, les cheveux en bataille. Elle vient de se réveiller.

 

BETH : Tu t’es réveillée bien tôt.

 

MENLEY : Que veux-tu, il y a des gens qui travaillent la journée.

 

Beth va dans la petite kitchenette et sort une tasse d’un placard. Elle rejoint Menley au salon. Elle prend la cafetière, la secoue et fait une moue.

 

BETH : Tu aurais au moins pu faire plus de café.

 

Beth s’affale sur le canapé, à côté de Menley. Elle la regarde avec un petit sourire.

 

BETH : Alors, ta soirée s’est passée comment ?

 

MENLEY : Sans aucun doute mieux que la tienne.

 

BETH : Il est plutôt bel homme, ce Nicholas.

 

MENLEY : Je suis étonnée que tu penses ça.

 

BETH : Pourquoi ?

 

MENLEY : Etant donné que tu as été pendant longtemps la maîtresse de Tim O’Connell, je pensais que tu n’avais que des goûts de chiottes.

 

BETH : Ca te va bien de dire ça. Tu oublies que j’ai été marié à ton ancien amant.

 

MENLEY : Comment pourrais-je l’oublier ! A chaque fois que je te regarde, j’y pense. C’est pour ça que moins je t’ai devant moi, et mieux je me porte. 

 

BETH : Tu l’as connu comment, ce Nick ?

 

MENLEY : Excuse-moi, mais ça ne te regarde pas.

 

BETH : Pas étonnant que tu te mettes sur ton 31 à chaque fois que tu le vois. Ca ne doit pas être le genre d’homme à aimer les filles de la campagne. Il doit préférer les vraies femmes, celles qui ont de la classe. Un peu comme moi.

 

MENLEY : Alors là, ça m’étonnerait que tu lui plaises.

 

BETH : Et pourquoi ça ?

 

MENLEY : Oh, pour des tas de raisons. Il déteste la vulgarité, les filles qui se lèvent tard et celles qu’on dit faciles au lit. Désolée, mais tu n’as aucune chance.

 

Beth se lève.

 

BETH : Je ne parierai pas, si j’étais toi.

 

Elle se rend dans la petite kitchenette. Menley la suit du regard en fronçant les sourcils.

 

 

 17  LOS ANGELES - APPARTEMENT DE FLORA

 

Dans sa chambre Jillie est réveillée par la sonnerie de son téléphone portable.

 

JILLIE : Allo ... Er ...

 

Elle se reprend très vite en reconnaissant la voix de son interlocutrice.

 

ALICE JUDICAL : Bonjour Jillie, je t'appelle de l'aéroport. Est-ce que tu es toujours d'accord pour que l'on se retrouve au funérarium comme prévu ?

 

JILLIE : Oui, bien sûr. Je viendrai avec ma ... mère.

 

ALICE : Entendu. (après un court silence) ... Jillie, je suis terriblement désolée pour tout ce ...

 

JILLIE (l'interrompant) : Il n'y a rien à ajouter. Je comprend. Merci d'avoir appeler.

 

Kristen entre alors dans la chambre quand Jillie raccroche.

 

KRISTEN : Qui était-ce ?

 

JILLIE : Alice Judical. Elle et Flora sont à l'aéroport.

 

KRISTEN : Tu vas bien ?

 

JILLIE : Pas vraiment mais je dois faire face. Cette nuit j'ai cru rêver mais ce coup de fil m'a ramenée à la dure réalité.

 

 

 18  UN PARC à LOS ANGELES

 

En tee-shirt et short moulant, Eric fait son jogging quotidien dans la grande allée bordée d’arbres du parc. Il dépasse un banc où se trouve assise Lacey. Puis il décide de faire demi-tour et va la rejoindre. Il s’assoit sur le banc à côté d’elle, tentant de reprendre son souffle. Lacey, de son côté, lit un magazine.

 

LACEY (continuant de regarder son magazine) : Je ne t’ai pas entendu rentrer hier soir.

 

ERIC (reprenant son souffle) : Je suis rentré tard.

 

LACEY (feignant l’indifférence) : Beaucoup de travail au journal ?

 

ERIC : Lacey, je voudrai m’excuser.

 

Lacey sort la tête de son magazine et regarde Eric.

 

LACEY : Non… non… c’est moi. Excuse-moi d’avoir réagit de la sorte. Je suis un peu sous pression ces derniers temps.

 

ERIC : Je n’aurais pas dû réagir comme je l’ai fait.

 

LACEY : Eric, j’aimais beaucoup Flora. C’était une femme épatante. Mais tu es ce qu’il y a de plus important dans ma vie. J’ai toujours peur de te perdre et je cumule les maladresses. Je n’ai pas compris à quel point Flora pouvait compter pour toi. Tu as raison, il faudrait mieux reporter le mariage.

 

ERIC : Pourquoi as-tu peur de me perdre ? Nous allons former une famille. Toi, moi, et le petit être qui grandit en toi. En y réfléchissant bien, je pense que Flora n’aimerait pas qu’on reporte un événement aussi important que notre mariage à cause d’elle. Alors on va se marier vendredi… si tu veux toujours.

 

LACEY (rayonnante) : Si je veux ! Si je veux ! Mais oui je veux !

 

Elle se jette à son cou et le renverse sur le banc tout en le martelant de baiser sur le visage. Ils rient.

 

 

 19  SAN FRANCISCO - APPARTEMENT DE JASON ET URSULA

 

Assise à la table du petit déjeuner, Ursula engouffre une tartine de miel et de beurre en faisant la moue, perturbée par la scène d’hier. Jason arrive et s’assied en face d’elle. Il la regarde et sourit.

 

JASON : Ca va chaton ?

 

Ursula se contente de manger sa tartine.

 

JASON : Excuse-moi pour hier.

 

URSULA : Tu m’as fait beaucoup de mal, Jason.

 

JASON : Je sais. Mais c’est pour ton bien que je fais ça. On en a déjà discuté. Si tu arrives à t’élever au même niveau que Dieu, tu verras, tout changera pour toi. C’est l’enseignement que je te prodigue. Et lorsque je n’arrive pas à obtenir de résultats de ta part, ça me chagrine et ça me met en colère.

 

Jason prend la main d’Ursula et lui sourit.

 

JASON : Promets-moi de faire des efforts dans l’avenir.

 

URSULA (doucement) : Promis, Jason.

 

 

 20  SAN FRANCISCO - DEVANT L'ENTRÉE DU RESTAURANT LE " BOMBAY " SUR CASTRO STREET

 

David fait les cent pas devant le restaurant, il regarde sa montre qui indique 12 : 20 quand la sonnerie de son téléphone portable résonne.

 

UNE VOIX D'HOMME JEUNE : David Weaver ?

 

DAVID : Oui.

 

L'HOMME : Harold Loomis, je me trouve derrière vous.

 

David se retourne et fait face à un jeune homme au visage poupin.

 

HAROLD LOOMIS (en souriant) : Vous n'avez rien contre la nourriture indienne ?

 

DAVID : Je ne suis pas venu pour cela mais nous serons effectivement mieux à l'intérieur pour parler.

 

Les deux hommes pénètrent dans le restaurant observés de l'autre côté de la rue par la jeune femme blonde, meurtrière d'Elliot Mansion déguisée en touristes New Age.

 

 

 21  LOS ANGELES - UCLA

 

Une serviette en cuir à la main, Menley sort du bâtiment et se dirige à pas décidés vers sa voiture. Elle porte un élégant tailleur bleu. Lacey l’accoste.

 

LACEY : Salut.

 

MENLEY (froide) : Lacey, qu’est-ce que tu fais ici ?

 

LACEY (mielleuse) : Je suis venue voir comment va ma meilleure amie. Alors ce nouveau poste, ça se passe bien ?

 

MENLEY : C’est plus dur et plus impressionnant que l’Unecain, mais je m’y fais. J’aime bien l’ambiance de l’Université.

 

LACEY : Tu es toujours libre vendredi ?

 

Menley s’arrête et regarde Lacey.

 

MENLEY : Ne me dis pas… Tu n’as pas reporté le mariage, n’est-ce pas ?

 

LACEY : Je suis allée voir Eric à son bureau, au journal. Et le l’ai surpris avec Jillie. Ils étaient… comment dire… ils semblaient plus proches que jamais. J’ai pris peur et je ne me suis pas montrée.

 

MENLEY : Lacey, pour l’amour de Dieu ! Quand vas-tu te décider à faire confiance à Eric ?

 

LACEY : Je lui fais confiance. C’est à Jillie que je ne fais pas confiance. Toujours est-il que ce matin je lui ai demandé de reporter le mariage, et il a refusé.

 

MENLEY : Mais tu ne lui as toujours pas parlé du père du bébé.

 

LACEY : C’est lui le père du bébé.

 

MENLEY : Lui, ou Gil.

 

LACEY : Je sais au fond de moi que le bébé est d’Eric.

 

MENLEY : Oh non, tu n’en sais rien. C’est pour ça que tu n’as rien dit à Eric et c’est pour ça que tu veux te marier le plus vite possible. Tu fausses les règles du jeu, Lacey.

 

LACEY : J’aime Eric.

 

MENLEY : Alors prouve-le ! Dis lui la vérité !

 

LACEY : Jamais de la vie. J’aurais trop peur de le perdre.

 

MENLEY : Si tu ne lui dis pas, c’est moi qui le ferais à ta place.

 

LACEY : Non, ne fais pas ça. C’est un problème entre Eric et moi.

 

MENLEY : C’est un problème entre toi et toi. Eric n’a rien à voir dans tout ça.

 

LACEY : Menley, je ne veux pas me fâcher avec toi. Tu es ma meilleure amie et je veux que tu sois ma demoiselle d’honneur. J’ai besoin de toi.

 

MENLEY : Je serai là. Mais je n’approuve pas ce que tu fais.

 

LACEY : Merci.

 

MENLEY (changeant de sujet) : Tu veux que je passe te chercher demain après-midi ?

 

LACEY : Pour faire quoi ?

 

MENLEY (regarde Lacey surprise) : Les obsèques de Flora. 

 

LACEY (vague) : Ah oui, c’est vrai.

 

MENLEY : Je n’arrive pas à y croire ! Tu fais une telle fixation sur ce mariage que tu en as oublié Flora. Mais qu’est-ce qui se passe dans ta tête ?

 

LACEY (avec un sourire d’excuse) : Je suis amoureuse, tout simplement.

 

 

 22  UN CIMETIÈRE à LOS ANGELES, LE LENDEMAIN APRÈS-MIDI

 

On célèbre les obsèques de Flora. Un prêtre est devant le cercueil prêt à être mis en terre. Sur la droite de l’écran siège la famille. Jillie, assise au premier rang, est entourée de Kristen et d’Alice. Eric est à côté d’Alice. De l'autre coté on aperçoit au premier rang Menley, Nanne, Lacey et derrière elles Frank, Malcolm, David et Aiden. Le prêtre termine l’oraison funèbre. Jillie, Eric, Alice et Kristen se lèvent, et chacun leur tour vont bénir le cercueil. Puis c’est au tour des invités. Menley jette un peu de terre sur le cercueil, puis va embrasser Jillie.

 

MENLEY : Tiens bon. Si tu as besoin de quoi que ce soit, fais moi signe.

 

JILLIE (avec un maigre sourire) : Merci Menley.

 

MENLEY : Je t’appelle bientôt.

 

Lacey les observe du coin de l’œil. Elle va bénir le cercueil, puis se dirige vers les membres de la famille. Elle embrasse Eric, salue Kristen et se retrouve devant Jillie. Lacey observe Jillie très longuement. Aucune expression n’émane de son visage.

 

LACEY (après un long silence) : Je… toutes mes condoléances. J’aimais beaucoup Flora.

 

JILLIE : Je sais. Je n’ai pas encore eu l’occasion, mais je… Félicitations… pour le bébé et pour ton mariage avec Eric.

 

LACEY (froidement) : Merci.

 

Elle tourne rapidement les talons, ignorant même Alice Judical pourtant aux cotés de Jillie.

 

 

 23  à l'écart du cimetière

 

La caméra s'approche d'une limousine noire aux vitres teintées. A l'intérieur sur le siège arrière on retrouve Diana Shark qui observe à distance la cérémonie des obsèques de Flora.

 

DIANA : Aujourd'hui un enterrement, demain un mariage ... ainsi va la vie de tout ce petit monde. (puis s'adressant à la personne assise à ses côtés) Qu'en pensez-vous ?

 

Apparaît alors dans le champ de la caméra Jessica Reaset le visage sévère.

 

DIANA : C'est pourtant vous qui avez souhaité assister aux obsèques de la mère de votre amie Jillie.

 

C'est alors qu'en face des deux femmes sur le siège opposé de la limousine intervient la femme blonde, meurtrière d'Elliot Mansion.

 

LA FEMME (ironique) : Les enterrements m'ont toujours déprimée.

 

Jessica fustige du regard l'intervention de la jeune femme.

 

DIANA (affichant un sourire glacial) : Mlle Hicks, veuillez montrer plus de décence dans de telles circonstances.

 

 

 24  UNE CHAPELLE à LOS ANGELES, LE LENDEMAIN APRÈS-MIDI

 

Dans une salle attenante à la salle de cérémonie, Lacey se prépare. Elle se regarde dans le miroir. Elle porte un tailleur crème. Nanne est assise sur une chaise, près d’elle.

 

NANNE : Tu es superbe !

 

Elle tend à Lacey un bracelet.

 

NANNE : Il te faut quelque chose de prêté. Ce bracelet appartenait à ma tante. Elle y tenait beaucoup. Depuis, je la garde toujours sur moi. Je considère qu’elle me porte chance.

 

LACEY : Merci Nanne. Il ne me reste plus que quelque chose de neuf et de bleu.

 

NANNE : Menley va sans doute s’en charger.

 

LACEY : Oui… si elle vient !

 

A ce même moment, quelqu’un frappe à la porte. Elle s’ouvre et Menley apparaît.

 

MENLEY : Prêtes !

 

LACEY : Encore quelques instants.

 

MENLEY : J’ai une surprise, elle est ici.

 

Menley s’écarte et laisse passer une femme en robe bleue, qui court vers Lacey et va l’embrasser. Cette dernière n’en reviens pas.

 

LACEY : Maman ! Tu es venue !

 

Sibella étreint Lacey.

 

SIBELLA : Je n’allais pas manquer le mariage de ma fille. Depuis le temps que j’attends ce moment. J’ai bien cru que tu allais finir vieille fille !

 

La réflexion de Sibella fait sourire Menley et Nanne.

 

LACEY : Où est Charlie ?

 

SIBELLA : Il est resté chez nous, à Denver. Il commence à se faire vieux, tu sais et il n'a pas pu venir.

 

LACEY (en souriant) : Je suis vraiment contente que tu sois venue.

 

SIBELLA : Je viens de discuter avec ton futur mari. Il est charmant, tu as beaucoup de chance.

 

MENLEY : Au fait, Nanne. Est-ce que tu as des nouvelles de Gil ?

 

La question n’est pas innocente et Lacey fustige Menley du regard.

 

SIBELLA : Mais c’est vrai, je ne l’ai pas vu. Où est-il ?

 

MENLEY : Parti. Aux dernières nouvelles, il est au Texas.

 

SIBELLA : Quel dommage. J’aurais bien aimé le voir.

 

MENLEY : Moi aussi… Et toi, Lacey ?

 

LACEY (sur la défensive) : Quoi ?

 

MENLEY : Tu n’aimerais pas revoir Gil ? Tu étais très ami avec lui.

 

Encore un coup bas de Menley. Lacey veut mettre fin à la conversation.

 

LACEY : Je crois qu’il est temps d’y aller.

 

SIBELLA (à Nanne et Menley) : Partez devant. Ca fait tellement longtemps que je n’ai pas vu ma fille, je voudrais passer un petit instant avec elle avant le grand moment. J'ai quelque chose à lui donner.

 

Menley et Nanne se rendent à l’autel où sera célébré le mariage. Menley aperçoit Eric dans un smoking impeccable, attendant devant l’autel. Elle hésite un instant puis se décide à aller le voir.

 

ERIC : Menley, tu es superbe.

 

MENLEY : Merci. Je te retourne le compliment. (après un silence) Alors… heureux ?

 

ERIC : Oui. Je dois t’avouer que le fait de devenir père me comble de joie.

 

Menley fronce les sourcils.

 

MENLEY : Eric, je…

 

Elle hésite. Eric la regarde droit dans les yeux.

 

ERIC : Oui. Tu as quelque chose à me dire ?

 

Elle se tourne vers l’entrée de la pièce et aperçoit Lacey qui entre avec Sibella. Lacey regarde Menley, tétanisée par l’angoisse que son amie avoue la vérité à Eric. Elle supplie Menley du regard. Menley regarde Lacey, puis Eric, puis à nouveau Lacey. Elle se retourne une dernière fois vers Eric et lui sourit.

 

MENLEY : Non, rien en particulier. Je voulais simplement te féliciter.

 

Eric hoche la tête.

 

ERIC : Lacey est une fille chouette.

 

Menley baisse la tête et rejoint sa place de demoiselle d’honneur, tandis que Lacey soupire de soulagement.

 

Frank rejoint Menley.

 

MENLEY (avec un léger sourire) : Bonjour Frank.

 

FRANK : Salut ... Comment vas-tu ?

 

MENLEY : Bien et toi ?

 

FRANK (laconique) : Je fais aller.

 

 

 25  LOS ANGELES - APPARTEMENT DE FLORA

 

Depuis le balcon de l’appartement, Jillie regarde des enfants jouer à la marelle dans le petit parc qui leur est réservé. Kristen arrive sur le balcon avec deux thés glacés. Elle tend un des verres à Jillie, qui le prend. Kristen s’accoude à la balustrade, tandis que Jillie regarde toujours les enfants en souriant. 

 

JILLIE : C’était mon jeu préféré lorsque j’étais gamine.

 

KRISTEN : Oui, je m’en souviens. Combien de fois je devais courir après toi lorsque le dîner était prêt.

 

JILLIE (nostalgique) : J’aurais aimé ne pas grandir. Continuer à jouer à la marelle et manger l’excellent pudding aux abricots dont tu as le secret.

 

KRISTEN : Eh ! Elue meilleure recette du quartier, mon pudding !

 

JILLIE (en riant) : Oui.

 

KRISTEN : Mais tout le monde grandit. On laisse tomber le jeu de la marelle pour les garçons, et le pudding aux abricots pour garder la ligne. (après un silence) C’est aujourd’hui que se marie Eric. Tu n’es pas invitée ?

 

JILLIE : Eric m’a invitée. Mais ce ne serait pas très judicieux de venir.

 

KRISTEN : Tu l’aimes toujours, n’est-ce pas ?

 

JILLIE : Ce n’est pas ce qui est important.

 

KRISTEN : Bien sûr que c’est important. Tu dois lui dire.

 

JILLIE : Je ne peux pas. Il va bientôt avoir un enfant.

 

KRISTEN : Et alors ?

 

JILLIE : Maman, tu ne comprends pas.

 

KRISTEN : Je suis sûre qu’Eric t’aime autant que tu l’aimes. Il est en train de se marier par obligation. Tu crois que ça fera un bon mariage ? Et tu crois que l’enfant va être heureux de vivre dans une famille où il n’y a pas d’amour ?

 

JILLIE : Ce n’est pas aussi simple. Eric aime Lacey.

 

KRISTEN : Même après les moments que vous avez partagé ensemble la dernière nuit où il est venu ici ?

 

Jillie tourne son regard emplit de surprise et de gêne vers Kristen.

 

KRISTEN : Ta pauvre vieille maman n’a peut-être plus toute sa tête, mais elle a encore une ouïe fine. Et puis, vous n’étiez pas très discrets, tu sais ! 

 

JILLIE : De toute façon, c’est trop tard.

 

KRISTEN : Il n’est jamais trop tard, chérie. Tu es en train de laisser passer la chance d’être heureuse et de rendre un homme heureux. Tu dois aller lui dire les véritables sentiments que tu as pour lui. Joue la carte de la sincérité et va le voir. Après, c’est à lui de faire son choix. Et qu’importe son choix, tu n’auras rien à te reprocher et tu pourras te regarder fièrement dans un miroir, parce que tu n’auras aucun regret.

 

Kristen sort de sa poche une clé de voiture.

 

KRISTEN : Vas-y ma fille ! Fonce !

 

Jillie sourie, prend les clés et embrasse sa mère sur la joue.

 

JILLIE : Je t’aime maman.

 

KRISTEN (essayant de masquer son émotion par une plaisanterie) : T’as plutôt intérêt ma fille, si tu veux que ta vieille mère te prépare encore du pudding aux abricots.

 

 

 26  SCÈNE DOUBLE : CHAPELLE + JILLIE DANS SA VOITURE

 

Jillie monte dans sa voiture, tandis que démarre la chanson " If tomorrow never comes " de Ronan Keating. La chanson accompagne toute la scène sans dialogue. Jillie se met en route. A la chapelle, le prêtre commence la cérémonie de mariage. Eric et Lacey sont devant lui. Menley est la demoiselle d'honneur et Frank le témoin du marié. Dans l'assistance on reconnaît Malcolm, David et Aiden ainsi que Sibella et Nanne. Retour sur Jillie qui s’impatiente à un feu rouge. Le feu devient vert et elle démarre en trombe. Retour à la chapelle. Plan de Lacey qui rayonne en plongeant son regard dans celui d’Eric. Plan de Menley, puis de Frank. Retour dans la voiture de Jillie, qui roule à vive allure et s’arrête devant la chapelle. A l’intérieur, le prêtre sourie à Lacey et Eric. Jillie arrive à l’entrée. La première chose qu’elle voit (et que la caméra reflète dans un ralenti), ce sont quelques invités qui applaudissent. Plan de Jillie, au ralenti qui se tourne vers l’autel. Lacey et Eric s’embrassent, puis Lacey se jette dans ses bras. Toujours au ralenti, la tête sur l’épaule d’Eric, elle regarde Jillie se trouvant toujours à l’entrée de la chapelle, avec un sourire mêlant à la fois le soulagement et le triomphe. Gros plan sur le visage décomposé de Jillie, qui vient de comprendre qu’elle est arrivée trop tard.

 

 

 SPECIAL GUEST STARS

 

 GÉNÉRIQUE DE FIN