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1 APPARTEMENT DE MENLEY, LE MATIN
Frank est vautré sur le canapé tandis que Menley sort de la chambre, avec sa mallette à la main.
MENLEY : J'y vais ! Je voudrai passer à la bibliothèque avant mon prochain cours.
Menley passe devant Frank et ce dernier l'attrape par le bras et la fait tomber sur le canapé.
MENLEY : Frank, mais qu'est-ce que tu fais ? Tu es fou !
Frank l'embrasse passionnément.
FRANK : Si tu oubliais un peu la bibliothèque… il y a ici quelqu'un qui a besoin de faire exploser sa libido.
Il dégrafe le chemisier de Menley. Elle rie.
MENLEY : C'est bien ce que je dis : tu es fou !
FRANK : De toi seulement.
Il entreprend de dégrafer son pantalon et s'allonge sur Menley, le souffle haletant. Menley l'entoure de ses bras. A ce moment, quelqu'un sonne à la porte. D'abord Frank feint d'ignorer le bruit, mais comme la personne insiste en sonnant une deuxième, puis une troisième fois, il se relève doucement et soupire. Menley lui fait un triste sourire avant de se lever du canapé et d'aller ouvrir. David entre immédiatement dans la pièce, tandis que Frank ajuste son pantalon. David ne remarque pas qu'il dérange.
MENLEY : David ! Qu'est-ce que tu fais ici à cette heure ? Tu n'es pas au cabinet ?
DAVID : Est-ce que tu as eu des nouvelles de Lacey ?
MENLEY : Lacey ? Non, pas depuis hier. Pourquoi ?
DAVID : Il s'est passé quelque chose…
Frank interrompt David :
FRANK : Ah, enfin ! Il était temps. Je suis content pour toi et Lacey.
David le toise du regard et reporte son attention sur Menley.
DAVID : Elle est venue ce matin m'apporter des croissants et… je n'étais pas seul.
FRANK : Ouh la… Lacey n'a pas dû être contente. Mais si tu vois une autre fille, elle comprendra.
MENLEY : Je suis désolée, David. Je n'ai pas eu le temps de lui dire. Nous étions dans la salle interdite de l'Unecain et elle est partie brusquement, dans l'espoir de te conquérir.
FRANK : Lui dire quoi ?
David ignore la question de Frank et s'adresse à sa sœur.
DAVID : Je me fais du souci pour elle. Elle est partie si brusquement quand elle m'a vu.
Frank se gratte la tête.
FRANK : C'est sérieux ? Je veux dire entre toi et cette fille ?
David se tourne à nouveau vers Frank.
DAVID : Ce n'est pas une fille. Et non, ce n'est pas sérieux. Juste une rencontre d'un soir.
Frank fronce les sourcils, essayant de comprendre. Devant l'air ahuri de l'ami de sa sœur, il croit bon de rajouter :
DAVID : C'est un garçon…
Frank affiche toujours le même air étonné. Donc, David se sent obligé d'insister.
DAVID : Je suis gay !
Frank blêmit et, comme s'il était pris en faute, se rassoit sur le canapé sans rien dire. A cet instant, il s'en veut. "Imbécile ! J'aurais dû comprendre plus vite au lieu d'insister ! Je me suis fait passé pour un abruti"
MENLEY : Ecoute David. Je connais bien Lacey. Tu n'as pas à t'inquiéter pour elle. Elle a probablement déjà oublié cette histoire. Elle retombe très vite sur ses pattes.
2 HÔTEL "GREAT FALLS" DE GARDEN PLACE, CHAMBRE D'ERIC
Il est clair que Lacey, blottit dans les bras d'Eric, a oublié cette fâcheuse aventure. Ils sont encore au lit. Lacey soupire d'aise et pose sa tête contre la poitrine velue de son amant.
LACEY : Arrête le temps, s'il te plaît.
ERIC : Quoi ?
LACEY : Arrête le temps. Je voudrais que cet instant ne puisse jamais finir. Je voudrais rester comme ça, dans tes bras, pour le restant de ma vie.
Touché par ses paroles, Eric lui caresse les cheveux et dépose un tendre baiser sur sa chevelure rousse. Lacey soupire et se lève doucement.
ERIC : Qu'est-ce que tu fais ?
LACEY : J'ai un cours dans une demi-heure. Il faut que j'y aille.
Eric se lève à son tour et prend Lacey dans ses bras, en lui embrassant le cou.
ERIC : Tu es sûre d'être en état d'y aller ? (il lui touche le front). Mmm, à mon avis, tu as un peu de fièvre. Tu devrais plutôt aller te reposer sous la couette encore chaude.
Lacey sourit.
LACEY : Et qui va jouer le rôle de la bouillotte ?
ERIC : Inutile de faire un casting. Je serais parfait dans ce rôle.
Il l'embrasse et, le regard coquin, s'allonge sous la couette. Lacey prend le téléphone se trouvant sur la table de chevet, compose un numéro qu'elle connaît par cœur et, en regardant Eric du même regard coquin, attend qu'on décroche à l'autre bout du fil.
LACEY : Ursula ? Lacey Calvin. Je ne pourrais pas venir travailler aujourd'hui, j'ai une horrible migraine qui ne veut pas partir. Mon médecin m'a conseillé de rester bien au chaud dans mon lit pendant au moins… deux jours.
Puis elle raccroche et, langoureusement, se faufile dans le lit où Eric la prend dans ses bras.
3 UN HÔTEL À LAS VEGAS, DANS LA SUITE DE TIM ET NANNE
Tim se réveille et s'aperçoit que Nanne n'est pas à ses côtés. Intrigué, il se lève, enfile un peignoir et se glisse dans la pièce principale. Il voit Nanne assise à une table, en train de rédiger une lettre.
TIM : Nanne ! Qu'est-ce que tu fais ?
Nanne lève la tête et sourit à son mari.
NANNE : Bonjour chéri.
Elle se lève et va l'embrasser.
TIM : Nanne, je voulais te dire pour hier… je suis désolé d'avoir oublié ma carte de crédit pour payer le mariage et l'hôtel…
NANNE : C'est pas grave, voyons. Ce n'est pas de ta faute.
Tim regarde Nanne en souriant. "Petite sotte ! Tu gobes vraiment tout. Ma carte de crédit, c'est toi maintenant."
NANNE : Bon, il faut qu'on se remue. On a une journée chargée qui nous attends.
TIM : Nanne, il faut qu'on rentre à Garden Place. Le vieux Dragon va nous fustiger.
NANNE : Ca, pas question ! Nous venons juste de nous marier, et nous commençons seulement notre lune de miel.
TIM : Une lune de miel à Las Vegas, ce n'est pas très romantique.
NANNE : Qui te parle de Las Vegas ? Je t'emmène dans un endroit idyllique. Allez ! Fais tes valises, notre avion part dans une heure.
GéNéRIQUE DE DéBUT
SPECIAL GUEST STARS
4 CHEZ BRONSKI
Beth et
son avocat, Maître Silks, sont à une table, occupés à déguster une tasse de
café.
BETH : Je veux faire appel de la décision du juge.
SILKS : Beth, mais qu'est-ce que vous espérez à la fin ?
BETH : Plus d'argent. Je suis quasiment à la rue avec cette histoire de divorce.
SILKS : Je peux faire appel si vous le souhaitez, mais vous n'obtiendrez rien de plus.
BETH : Je n'arrive pas à y croire ! J'ai vraiment l'impression d'être le dindon de la farce dans cette histoire. Frank est en train de roucouler avec sa "Laura Ingalls" et moi je me retrouve seule avec des factures à payer et aucun job. Vous trouvez ça juste ? !
SILKS : Je n'ai pas dit que c'était juste. La justice est une notion très relative vous savez.
Beth s'énerve.
BETH : Oh, arrêtez votre baratin sur la justice. Je n'en ai que faire. Ce que je veux, c'est avoir suffisamment d'argent pour pouvoir vivre décemment.
SILKS : Je ne sais pas ce que vous appelez "vivre décemment". J'estime que vous avez assez d'argent pour pouvoir assurer votre avenir sans crainte.
BETH : Vous vous fichez de moi ou quoi ? Je suis une femme qui aime les belles choses. Et lorsque je vois un manteau de vison qui me plaît dans une vitrine, je ne peux même pas me l'acheter !
Maître Silks estime en avoir suffisamment entendu et sort de sa poche trois dollars qu'il pose sur la table. Il se lève.
SILKS : Excusez-moi, votre Altesse. Mais j'ai d'autres causes à défendre.
L'avocat marche vers la sortie. Beth crie suffisamment fort pour que tous les clients tournent la tête vers elle.
BETH : C'est ça ! Partez. Je n'ai pas besoin de vous de toute façon. Je saurais bien me débrouiller seule !
Le serveur arrive près de Beth.
LE SERVEUR : Quelque chose ne va pas ?
Beth adresse au serveur un regard tellement lourd de signification que l'employé ne demande pas son reste et cours servir une autre table.
Beth se lève et sort de Chez Bronski. L'air frais lui fait du bien et elle entreprend de marcher jusqu'à Garden View pour se calmer les nerfs. Elle regrette alors de s'être emportée contre son avocat, qui finalement n'y est pour rien. Bien sûr, elle n'a pas besoin de manteau de vison. Ce qui la met vraiment en colère, c'est qu'elle voulait faire payer Frank pour le mal qu'il lui a fait jadis. "Frank, qu'est-ce qui a pu clocher pour qu'on en arrive à telles extrémités"
Beth s'arrête soudain devant la porte voisine de "Chez Bronski". Il s'agit d'un magasin de vêtements pour femmes. Sur la porte, il est inscrit : "à vendre". Le cœur de Beth s'emballe. Elle a toujours rêvé de posséder quelque chose bien à elle. Et là, elle serait sa propre patronne. Le magasin est situé dans une rue fréquentée et avoir "Chez Bronski" juste à côté est un avantage : les clientes qui vont faire des emplettes aiment bien faire une petite halte dans un café chic. Ca fait partie du rituel du shopping. Pas de temps à perdre. Beth qui avait entrepris de marcher jusqu'à Garden View change ses plans : elle court maintenant.
5 HÔTEL "GREAT FALLS", CHAMBRE D'ERIC
Eric et Lacey sont sous la couette. Lacey rie à gorge déployée.
LACEY : Non, pas là ! Ici !
ERIC : Ici ?
LACEY : Oui, là… oh ouuuiiii.
C'est alors qu'on frappe à la porte. Lacey se redresse et sort la tête de la couette, essoufflée. Eric fait de même.
LACEY : Tu attends quelqu'un ?
Eric fait non de la tête.
ERIC : C'est peut-être mon agent.
Il se lève et enfile rapidement un jeans avant d'aller ouvrir, torse-nu. Une femme se tient devant lui, en souriant.
ERIC : Oui ?
LA FEMME : Vous êtes Eric Krueger ?
ERIC : Oui. Ecoutez, je donne une nouvelle série d'autographes demain…
LA FEMME : Non, non, je ne suis pas là pour ça.
Quelque chose dans le regard de la femme intrigue Eric. Elle fixe un point inconnu, derrière lui. Il se rend compte alors qu'elle est aveugle.
FLORA : Je m'appelle Flora Stewart et je suis l'amie de votre père. Puis-je entrer ?
Eric n'a pas trop le choix. Il serait mal venu de sa part d'éconduire l'amie de son père. Flora n'a pas besoin d'entendre le oui d'Eric. Elle entre.
LACEY : Flora !
FLORA : Lacey ! Mais que faites-vous ici ?
ERIC : Vous vous connaissez ?
LACEY : Oui. Flora est la gouvernante du vieux Dra… de Mlle Judical.
FLORA : Je l'étais. Je ne le suis plus. Mais c'est une autre histoire. Je ne serais pas longue. Eric, j'aimerai vous avoir pour dîner ce soir, chez votre père.
ERIC : C'est lui qui vous envoie ?
FLORA : Non, il n'est pas au courant. Mais je pense que nous avons pas mal de choses à nous dire. Oh, et vous Lacey, vous êtes également la bienvenue.
Lacey regarde Eric et hausse les épaules, en voulant dire qu'elle ne sait pas si elle doit accepter l'invitation.
ERIC : Très bien. Nous viendrons tous les deux.
Flora sourit.
FLORA : Parfait ! 8 heures, ça vous ira ?
6 À GARDEN HILL
Mlle Judical est assise sur un banc, attendant patiemment que Jillie ait terminé son jogging. La jeune femme apparaît à travers les chênes de la forêt qui se trouve juste en face du bâtiment. Mlle Judical se lève et fait un signe de la main à Jillie, qui semble l'avoir vue, puisqu'elle court à petits pas vers elle. Jillie arrive, essoufflée, mais avec un grand sourire, devant la directrice.
MLLE JUDICAL : Et bien, Jillie. Je vois que ça va beaucoup mieux.
JILLIE : C'est rien de le dire !
Jillie fait quelques assouplissements pendant que Mlle Judical se rassoit sur le banc.
MLLE JUDICAL : Alors, Jillie. Comment se passe votre séjour ? Le docteur Garrett m'a fait savoir que vous avez fait d'énormes progrès ces derniers temps.
JILLIE : Oui, et c'est grâce à Jessica, ma marraine. J'espère qu'un jour je pourrais vous la présenter.
MLLE JUDICAL : Je serai ravie de faire sa connaissance.
JILLIE : Je lui dois la vie. Je n'avais pas réalisé à quel point c'est difficile de se détacher de l'alcool. Mais elle y est parvenue, et j'y arriverai aussi.
MLLE JUDICAL (en admiration) : Je ne vous ai jamais vu en aussi bonne forme.
JILLIE : Vous savez, j'ai vraiment touché le fond. J'avais l'impression d'avoir raté ma vie. Et à chaque fois que je pensais à ce qu'était ma vie, ça me faisait mal. Alors je buvais… je buvais jusqu'à en oublier même mon nom. C'était tellement facile, si vous saviez. Et une fois que l'alcool ne faisait plus son effet, je remettais ça, pour oublier à nouveau, et pour oublier ma gueule de bois aussi.
MLLE JUDICAL : Qu'est-ce qui vous a fait changé à ce point ?
Jillie sourit malicieusement et regarde Mlle Judical.
JILLIE : L'espoir.
MLLE JUDICAL : L'espoir ?
JILLIE : L'espoir de pouvoir enfin être heureuse, de connaître le bonheur, d'avoir un but dans la vie et de s'y tenir. Je n'ai pas saisi ma chance quand elle m'était offerte. Maintenant, je vais me battre pour ça.
MLLE JUDICAL : Et quel est votre but ?
JILLIE : Eric Krueger. Je l'ai laissé partir la dernière fois. Je sais que c'est en partie ma faute s'il a quitté Garden Place. J'ai appris qu'il est ici pendant quelques jours. Mlle Judical, j'aimerai vous demander un service.
Mlle Judical note la lueur qui brille dans les yeux de Jillie lorsqu'elle évoque son amour passé.
MLLE JUDICAL : Je vous écoute.
JILLIE : Allez voir Eric et dites-lui que je suis ici. Je suis sûre qu'il voudra me voir.
MLLE JUDICAL : Jillie, ne vous emballez pas trop. Eric est à Garden Place pour quelques jours seulement et…
JILLIE (l'interrompant) : Je veux juste lui parler. J'ai besoin de mettre les choses au point avec lui. Notre histoire était le point de départ à ma dépression, et je veux pouvoir faire disparaître les fantômes de mon passé.
Mlle Judical hoche la tête avec un sourire. Jillie a vraiment changé. Ca faisait longtemps qu'elle ne l'avait plus vu avec autant de vie en elle. "Jillie, j'aimerai pouvoir te dire tant de choses que tu ignores"
7 CHEZ BRONSKI
C'est l'heure du déjeuner. Frank attend patiemment Menley à une table. Il a acheté deux sandwiches et a commandé les limonades. Il regarde à nouveau sa montre. Que diable fait-elle ? Ils n'ont qu'une heure pour déjeuner et elle est en retard.
Menley arrive en courant et s'excuse auprès de Frank.
MENLEY : Il fallait que je vois Lacey. J'ai couru dans tout l'Unecain, mais elle n'était pas là.
FRANK : Tu voulais lui parler de David ?
MENLEY : Oui, mais pas uniquement. Je voulai lui demander de m'accompagner à Sacramento un de ces jours. Je comptais interroger les voisins des Strombaski. Peut-être savent-ils quelque chose sur Jane ?
Frank soupire.
FRANK : Menley, tu ne vas pas remettre ça ?
MENLEY : C'est important, Frank. J'ai l'impression que la police ne fait pas son boulot. Jane Strombaski est Marie Jo, j'en suis sûre.
FRANK : Et une fois que tu l'auras trouvé ta Marie Jo, tu fais quoi ? Tu sors un 22 long rifle et tu l'abat ?
Menley regarde Frank avec un air de reproche.
MENLEY : Ce n'est pas drôle.
FRANK : Ce n'était pas censé être drôle. Ecoute Menley, on a une heure pour déjeuner, j'avais espéré avoir, pour une fois, une conversation sensée qui ne tournerait pas autour du triumvirat Kelly -Stuart - Marie Jo.
MENLEY (offensée) : Très bien, très bien. De quoi veux-tu parler alors ?
FRANK : De nous. De notre avenir. On doit planifier notre avenir. J'aimerais beaucoup acheter une maison. Tu n'es pas obligé de l'acheter avec moi et tu peux garder l'appartement si tu veux, ce n'est pas un problème, mais…
Frank s'interrompt, voyant Menley froncer les sourcils et regarder dans le vide, comme si elle réfléchissait.
FRANK : Menley ?
Menley sursaute.
MENLEY : Quoi ? Oh, excuses-moi. J'étais simplement en train de me demander si le dossier Strombaski n'était pas tout simplement chez Stuart.
Pour Frank, c'en est assez. Il jette sa serviette en papier et se lève.
FRANK : Demande-toi le toute seule. Moi je n'ai plus faim.
Puis il quitte le café, en colère, alors que Menley ne comprend pas son geste.
8 APPARTEMENT DE TIM
Clancy est affalée sur le canapé, devant la télévision. La télécommande en main, elle zappe de plus en plus rapidement, sans même voir les images défiler sur l'écran. Elle soupire. Fatiguée par cet exercice, elle jette la télécommande contre le mur.
CLANCY : Bon sang Tim ! Mais où es-ce que tu es ?
Clancy n'a aucune nouvelle de Tim depuis hier, elle commence à s'impatienter. "Je suis sûre qu'il est partit avec sa Mary Poppins Dieu sait où !" Elle se lève et fait les cent pas. "T'as plutôt intérêt à revenir très vite, parce que sinon, tu risques de le regretter."
9 LAC TAHOE
La caméra s'attarde quelques instants sur une vue panoramique du Lac et de ses environs. Un spectacle à couper le souffle. Une grande bâtisse se dresse fièrement aux abords du Lac. La caméra s'intéresse à elle et zoom jusqu'à faire un gros plan de l'immense demeure. Un taxi s'arrête près de l'entrée et Nanne et Tim en descendent. Tim scrute les alentours.
TIM : Nanne, mais c'est superbe.
NANNE : J'ai vu sur un prospectus, à Las Vegas, la publicité sur cette demeure. Ils louent des chambres toute l'année.
Tim et Nanne entrent dans le bâtiment. Sur leur droite se trouve un petit comptoir. Derrière ce comptoir, un homme d'une soixantaine d'année lit un journal. Il lève la tête et sourit.
L'HOMME : Bienvenue mes amis. Entrez. Je m'appelle George Helicok.
Il leur tend la main. A ce même moment, une femme sort d'une pièce de la maison et passe devant Tim et Nanne sans même leur dire bonjour, comme si elle ne les voyait pas.
LA FEMME : George, je vais au centre de recherche. Je serai de retour pour le dîner.
GEORGE (à Tim et Nanne à propos de la femme) : Et ça, c'est la méchante sorcière du château, ma femme Gwen.
George montre à Tim et Nanne leur chambre et leur précise que le dîner est à 7 heures, avant de s'éclipser. Désormais seuls, Tim et Nanne considèrent la chambre. Très spacieuse, elle contient un salon, la chambre proprement dite et une salle de bain.
TIM : Nanne, mais c'est de la folie. Une nuit dans cet hôtel doit coûter une fortune !
Tim ajoute en pensée : "Mais c'est dans tes moyens"
NANNE : Ne t'inquiète pas pour ça et viens plutôt t'asseoir, j'ai quelque chose à te dire.
Tim s'assoit sur le bord du lit, sachant très bien ce que Nanne a à lui dire.
NANNE : Tim, il y a quelque chose que tu ignores de moi. Je… je n'ai pas été très honnête avec toi.
Tim fronce les sourcils, mais ne peux s'empêcher de rire intérieurement à la remarque innocente de sa femme.
NANNE : Tu te souviens quand je suis partie sur la côte Est ? Je suis allée à l'enterrement de ma tante. Elle m'a laissé la quasi totalité de son héritage. Tim, elle était très riche, tu sais.
TIM : Ca veut dire que tu…
NANNE : Je suis riche, et oui ! Nous sommes riches.
Tim se lève. Il sait qu'à ce moment, il doit jouer le rôle de sa vie. Sa vie entière va dépendre des prochaines minutes. Il se tourne vers Nanne, le regard surpris.
TIM : Mais enfin, Nanne, pourquoi ne m'as-tu rien dit ? Je suis affreusement gêné. J'ai…j'ai vraiment l'impression d'avoir été trahie.
A ce moment, Tim se demande s'il devait vraiment dire une chose pareille et regrette ses paroles. Mais pas pour longtemps, car Nanne se jette dans ses bras.
NANNE : Tim, je suis désolée, excuses-moi. J'aurais dû t'en parler, mais j'avais peur…
Elle s'interrompt et Tim prend la suite :
TIM : … que je t'épouse pour ton argent ?
Nanne hoche la tête, l'air coupable.
TIM : Enfin, Nanne ! Je me suis marié avec toi parce que je t'aime, et je me fous de tout cet argent.
Tim excelle dans son rôle, et s'en réjouit intérieurement.
NANNE : Je sais Tim. Moi aussi je t'aime et je veux vivre le reste de ma vie avec toi. Je veux partager mon bonheur avec toi. Tu verras, on va faire de grandes choses, toi et moi.
TIM : Tu as déjà tout planifier, n'est-ce pas ?
Nanne ne répond pas et Tim prend ce silence pour une réponse positive.
TIM : Au fait, c'était quoi la lettre que tu as écrite à Las Vegas ?
10 UNECAIN – BUREAU DE MLLE JUDICAL
URSULA : Une lettre de démission.
Mlle Judical regarde Ursula d'un air incrédule.
MLLE JUDICAL : Quoi ?!
Ursula tend la lettre à sa patronne.
URSULA : Je l'ai reçu par fax tout à l'heure. Ce n'est pas une lettre officielle, mais Nanne nous fait savoir qu'elle et Tim démissionnent de leur poste à l'Unecain.
Mlle Judical parcourt le document rapidement.
MLLE JUDICAL : Mais ils sont tombés sur la tête ? Et je fais quoi, moi, maintenant ? Il va m'être très difficile de trouver des remplaçants en pleine année scolaire. Et surtout Ursula, par pitié, ne venez pas me dire que vous avez encore une sœur ou un frère sur les bras qui serait professeur !
URSULA : Non, Daria est mon unique sœur. Après notre naissance, notre père a subit une vasectomie et…
MLLE JUDICAL (l'interrompant) : Ursula, par pitié, faites-moi grâce de l'histoire de votre vie ! Contactez au plus vite l'académie pour qu'ils me dégotent un professeur d'histoire et une aide-maternelle. (elle fait un geste d'impatience avec la main) Allez… allez !
URSULA : Ce n'est pas tout, Mlle.
Mlle Judical soupire.
MLLE JUDICAL : Quoi encore ?
URSULA : Lacey Calvin est malade. Elle a une forte migraine.
MLLE JUDICAL : Dites plutôt qu'elle n'a pas envie de travailler.
URSULA : Je ne sais pas Mlle.
MLLE JUDICAL : Bon, au moins, elle ne démissionne pas, c'est déjà ça.
URSULA : Et Gil Chabert.
MLLE JUDICAL : Quoi Gil Chabert ?
Ursula fait une grimace.
URSULA : Malade.
MLLE JUDICAL : Et qu'est-ce qu'il a, lui ?
URSULA : Migraine.
MLLE JUDICAL : Vous allez finir par me la donner, la migraine, si vous continuez !
URSULA (protestant) : Mais ce n'est pas ma faute !
MLLE JUDICAL : Oh, arrêtez de geindre et retournez à votre travail.
Ursula court à son bureau, derrière le comptoir, tandis que la directrice regagne le sien. Ursula est devant l'ordinateur et ses yeux brillent. Elle savoure l'excitation que lui procure ce moment. Elle est connectée à Internet et se trouve sur un site de rencontres. Juste avant que Mlle Judical n'arrive, Ursula était en train de rédiger une annonce : "Pétillante et solide jeune femme, toujours souriante, jamais ennuyeuse, bonne situation, cherche jeune homme entre 30 et 40 ans pour amitié et plus si affinités". Ursula fait la grimace. "Et plus si affinités… ça fait trop convenu". Elle supprime cette partie de la phrase et ajoute, à la place : "et tendre complicité pour briser une solitude trop pesante".
Elle sourit, ravie de son annonce. Elle attrape la souris et clique sur le bouton "envoyez", priant pour que son vœux se réalise.
11 CORONELL STREET
Un morceau de papier à la main, Gil arpente la rue peu fréquentable de Garden Place. Il a réussit, grâce au nom de famille de Clancy, à retrouver son adresse via l'annuaire téléphonique. "Comment diable une fille aussi chic que Clancy peut habiter dans un endroit pareil ?"
Gil arrive enfin devant l'immeuble de Clancy. Un immeuble qui ressemble à tous les immeubles de Coronell Street : triste, sombre, vieux. Au numéro de Clancy, personne ne répond. Mais cela n'arrête pas Gil pour autant. Il veut comprendre le silence de la jeune fille et il fera tout pour ça. Alors qu'il sonne le concierge de l'immeuble, il songe que sans doute Clancy avait honte de sa situation sociale. Il faut dire qu'entre Coronell Street et Garden View, il y a un monde de différence. Mais Gil s'en fiche. Il aime Clancy, quelque soit sa catégorie sociale.
Un homme de forte corpulence, flanqué d'une chemise à la propreté douteuse et d'un jeans tâché par on ne sait quoi, se dresse devant Gil avec un rictus.
L'HOMME : Ouais ?
GIL : Je cherche Clancy Monroe.
L'HOMME : Qui vous êtes ? Un flic ?
GIL : Non, un ami de Clancy.
L'HOMME : Et ben, quand vous la verrez, vous lui dites qu'elle doit me régler six mois de loyer.
GIL : Six mois ?
L'HOMME : Ouais. Et la salope s'est tirée hier sans rien dire. Si elle revient ici sans le fric du loyer, je la bute !
Sans attendre de réponse, l'homme à la chemise d'une propreté douteuse claque la porte au nez de Gil, qui sursaute, tant par le bruit de la porte que par la surprise de ce qu'il vient d'entendre.
Il sort de l'immeuble, avec encore plus d'interrogations que lorsqu'il y était entré. "Clancy, mais où es-tu ?"
12 APPARTEMENT DE TIM
Juste au dessous de l'appartement de Gil, Clancy n'en peux plus. Non seulement elle est en colère car elle n'a pas de nouvelles de Tim (son portable n'est pas branché), mais aussi elle commence à être en manque. Et elle n'a pas d'argent.
"Putain de merde, Tim ! Mais où tu es ?" Elle prend le vase qui se trouve sur la petite table du salon et le lance contre le mur. Dopée par l'énergie que cela lui procure, mais aussi par la colère et le manque, elle entreprend de faire le ménage à sa façon dans l'appartement. Elle renverse le canapé, la télévision, le meuble attenant à la télévision, une armoire sur la gauche et finit, totalement essoufflée par renverser le porte manteau près de la porte.
Elle se met à pleurer. Il lui faut sa dose, sans quoi elle ne tiendra pas le choc. Elle transpire à grosse gouttes et ne voit qu'un seul moyen de se procurer de la dope. Elle prend son portable et fait un numéro.
CLANCY : C'est moi… j'ai besoin d'une dose…. D'accord, je te fais la totale.
13 APPARTEMENT DE MENLEY
Frank est sur le pas de la porte d'entrée, un sac à provisions dans les mains. Il prend ses clés et ouvre la porte. Une fois dans l'appartement, il se dirige vers la cuisine et entreprend de ranger les provisions. Puis il regarde l'heure. Parfait. Il devait rester à l'Unecain pour corriger des copies, mais a préféré rentrer plus tôt. Il n'a pas du tout aimé la tournure qu'ont pris les événements durant le déjeuner et s'en veut d'être partit de "Chez Bronski" en laissant Menley. Il a donc décidé de faire une petite surprise à son amie en lui préparant un bon repas aux chandelles. Elle sera ravie de cette initiative, elle lui pardonnera, ils mangeront, et si tout va bien, ils feront l'amour. Frank se frotte les mains en pensant à l'excellente soirée qu'ils vont passer.
14 NATIONAL BANK OF GARDEN PLACE
Beth est en face d'un employé de la banque, petit bonhomme à la cravate de travers et aux lunettes rondes.
L'EMPLOYE : Madame Layton, ce que vous me demandez est impossible. Vous n'avez pas assez de garantie.
BETH : Mon appartement ne suffit pas ?
L'EMPLOYE : j'ai bien peur que non.
BETH : Vous ne pouvez pas faire un effort ?
L'EMPLOYE : je suis vraiment désolé, Madame Layton, mais après les calculs, l'ordinateur refuse le prêt.
Beth soupire. Il va falloir qu'elle renonce à acheter le magasin. Inutile de faire un 'esclandre à la banque. Elle se lève et remercie le ridicule petit bonhomme à la cravate de travers. Elle se dirige vers la sortie. A peine a-t-elle fait trois pas qu'elle se fige. Un homme sort d'un bureau et se dirige vers la sortie. Elle reste pétrifiée par la surprise. "Ce n'est pas possible… Ca ne peut pas être…" L'homme atteint la sortie. Beth court après lui. Mais arrivée dehors, elle se trouve face à une foule dense, si bien qu'elle perd l'homme de vu. "Et merde !"
Cependant, Beth est persuadée avoir reconnu l'homme. Elle doit le retrouver, et par n'importe quel moyen. D'un pas décidé, elle retourne à la banque et se précipite vers le bureau que l'homme avait quitté quelques instants plus tôt. Elle ouvre la porte et découvre une femme derrière un bureau.
LA FEMME : Puis-je vous aider ?
BETH : Excusez-moi, mais, il y a juste un instant, un homme est sorti de votre bureau… pouvez-vous me dire s'il s'agit bien de Aiden Crow ?
LA FEMME : Je suis désolée madame, mais je ne peux pas donner ce genre d'informations.
BETH : Je sais que c'est une requête assez particulière, mais c'est très important. Que venait-il faire ici ? C'est un client de la banque ?
La femme commence à perdre patience.
LA FEMME : Pour la dernière fois, Madame, je ne divulgue pas d'informations sur nos clients.
BETH : Donc c'est un client de la banque. Cela veut dire qu'il habite Garden Place ou ses alentours.
15 AU LAC TAHOE
Tim et Nanne descendent les escaliers menant au vestibule de l'imposante demeure des Helicok.
TIM : J'arrive pas à croire que tu ais fait une chose pareille ! Démissionner !
NANNE : Je te le dis, Tim. Avec la fortune dont nous disposons, nous n'avons plus besoin de jouer les pantins devant le vieux Dragon.
Ils parviennent au vestibule où George les attend. Il leur sourit.
GEORGE : Alors ? Prêts ?
NANNE : Prêt, Monsieur Helicok.
TIM : Prêts pour quoi ?
NANNE : Une petite surprise.
16 SURVOL DU LAC TAHOE EN HÉLICOPTERE
Le paysage est spectaculaire, Tim et Nanne en ont le souffle coupé. Nanne s'émerveille devant la beauté indescriptible du lac et de ses alentours.
NANNE : C'est magnifique.
Tim aussi s'émerveille, mais juste un temps. Il se penche vers George, histoire de faire un brin de causette.
TIM : Vous habitez ici depuis longtemps ?
GEORGE : Depuis toujours. J'ai hérité de la maison à la mort de mon père et comme je la trouvais trop grande pour moi et ma femme, j'ai décidé d'en faire un petit hôtel Sympa, non ?
Nanne, ravie, se tourne vers Tim.
NANNE : Alors, qu'est-ce que tu en dis ?
TIM : Tu es une véritable femme à surprises !
NANNE (d'un air malicieux) : Et tu n'as encore rien vu !
17 APPARTEMENT DE MENLEY
Frank prépare le dîner en sifflotant. Il songe avec bonheur à la tête que va faire Menley lorsqu'elle va rentrer. Il goûte le ragoût, puis fait une grimace. Manque de sel. Il en rajoute et continue à faire mijoter le plat. Quelqu'un frappe à la porte. Il regarde l'heure. C'est sans doute Menley qui a oublié sa clef. Elle est partie si précipitamment ce matin. Il va dans la pièce principale et considère la table qu'il a dressé avec soin pour le dîner. Tout est parfait. Il ouvre la porte.
FRANK : Tu as encore oublié tes…
Mais ce n'est pas Menley qui est devant lui. C'est Beth. Le sourire de Frank s'efface.
FRANK : Qu'est-ce que tu veux ?
BETH (sarcastique) : Je vais très bien, merci. Et toi ?
Sans attendre de réponse, Beth entre dans l'appartement. Elle jette un regard sur la table où se dressent deux chandelles.
BETH : Oh, un dîner romantique… Si je compte le nombre de fois où tu as préparé le dîner quand nous étions mariés, j'en arrive au total de… zéro.
FRANK : Beth, je n'ai vraiment pas le temps. Alors comme tu n'es pas venue ici pour me dire bonjour, viens-en au fait.
BETH : La jolie petite fermière n'est pas ici ?
FRANK : Menley travaille… elle !
BETH : Voilà ce qui m'amène. Frank, je ne sais pas quoi faire. J'ai cherché du travail comme tu me l'as dit, mais je n'ai pas réussi à en dégoter un convenable.
FRANK : Donc, tu veux que je t'engage comme femme de ménage, c'est ça ?
BETH (irritée) : Oh, arrête un peu ! Le magasin de vêtements qui se trouve à côté de "Chez Bronski" est à vendre et j'aimerai l'acheter. Seulement je ne dispose pas de fonds nécessaires et la banque me refuse un crédit.
FRANK (en aparté) : Pas folle, la banque…
BETH : J'avais pensé que tu pouvais m'avancer les fonds.
Frank rie à gorge déployée s'en pouvoir s'arrêter. Beth s'en offense.
BETH : Quoi ?
FRANK : Et au nom de quoi je te prêterai de l'argent ?
BETH : Au nom du passé. Tu as gâché ma vie, Frank. Tu sembles avoir la mémoire courte, mais tu oublie à quel point j'ai souffert dans notre relation. C'est maintenant l'occasion de te racheter.
FRANK : Tu as des parents, non ? Pourquoi tu ne leur demande pas ?
BETH : Oh, je t'en prie, Frank, tu connais mes parents autant que moi. A part leur petite personne, rien d'autre ne les intéresse.
FRANK : C'est bien dommage, parce que tu n'auras pas un seul cent de moi, Beth. Maintenant fiche le camp de cet appartement.
BETH : Ton sens de l'hospitalité m'a toujours étonné.
Beth s'apprête à partir, mais alors qu'elle parvient à la porte d'entrée, elle s'arrête et se retourne, en fronçant les sourcils.
BETH : Au fait, Frank. Tu n'aurais pas reçu de nouvelles de quelqu'un ces derniers temps ?
FRANK : De qui ?
BETH : Je ne sais pas… d'une vieille connaissance.
Frank secoue la tête.
FRANK : Non. Pourquoi cette question ?
BETH (évasive) : Pour rien… pour rien…
Puis elle quitte l'appartement.
18 UNECAIN – SALLE INTERDITE
Menley corrige sa dernière copie, non sans une pointe de soulagement. Elle lève la tête et constate qu'elle est seule dans la grande salle. Elle ne peut réprimer un bâillement, tout en pensant, une fois de plus, à Marie Jo. Lacey n'est pas disponible, qu'à cela ne tienne ! Elle est décidée à faire toute la lumière sur cette affaire. Elle se sent encore plus investie de cette mission maintenant que Kelly a embauché son frère au cabinet Farris.
Elle se lève et se dirige vers l'ordinateur du fond, l'allume et se connecte à Internet afin de chercher les numéros de téléphone des voisins proches de Jane Strombaski, tout en pensant à ce qu'elle allait leur dire au téléphone. Il lui faut plusieurs minutes pour trouver et imprimer la liste. Munie du papier, elle parvient à la machine à café où elle se sert un expresso, puis s'assoit à la table où se trouve le seul téléphone dans la salle. Elle boit une gorgée du café avant de prendre le téléphone et de composer le premier numéro de la liste. Personne ne répond. Au bout de la dixième sonnerie, elle raccroche : "ça commence bien !". Elle compose le deuxième numéro de la liste. Une voix féminine lui répond.
LA FEMME : Oui ?
MENLEY : Je suis bien chez M. et Mme St-Clare ?
LA FEMME : Oui, je suis la fille de Mme St-Clare.
MENLEY : Je m'appelle Menley… Bisbal et je suis une amie de Jane Strombaski. Elle est partie brusquement sans laisser d'adresse et je la recherche. Je voudrai lui faire une surprise pour son anniversaire. Est-ce que par hasard, vous connaissez sa nouvelle adresse ?
MLLE ST-CLARE : Non. Elle était plutôt discrète comme femme. Elle ne fréquentait personne dans le quartier. Une fois, elle m'avait chopé en train de voler des pommes dans son jardin avec mon copain. Elle était dans une colère folle. Elle était vraiment pas nette, cette femme.
19 À GREAT GARDEN
Le soleil offre ses derniers rayons de la journée. Lacey et Eric se promènent main dans la main, occupés à évoquer le bon vieux temps.
ERIC : J'aimais beaucoup venir me ressourcer à Great Garden lorsque j'étais professeur à l'Unecain. C'était mon endroit préféré ici, près du grand chêne. Je m'asseyais sur le banc et j'écoutais le chant des oiseaux. Ca me procurait un bien fou. Je pouvais oublier les frasques du vieux Dragon le temps d'un instant.
LACEY : C'est agréable effectivement.
ERIC : Comment ça va entre elle et toi ?
LACEY : On s'ignore, je crois que c'est mieux comme ça.
Pendant un instant, Eric et Lacey demeurent silencieux. Chacun pense à la même chose. Le cœur gros, Eric prend la parole.
ERIC : Je pars demain soir pour San Francisco.
LACEY : Je sais. Il n'y a aucun moyen de te faire revenir définitivement à Garden Place ?
ERIC : Non. Cette partie de ma vie est terminée. J'y ai trop de souvenirs douloureux.
LACEY : Et est-ce que je fais partie des souvenirs douloureux ?
Eric regarde Lacey intensément.
ERIC : Non, bien sûr que non, voyons. Tu ne fais pas partie de mon passé, mais de mon présent… et de mon avenir.
Lacey regarde Eric avec une lueur d'espoir.
LACEY : Qu'est-ce que tu veux dire ?
ERIC : J'ai passé ces trois dernières années à vouloir t'oublier sans y parvenir. J'avais beau me raisonner, me dire que toi et moi ce n'était qu'une simple histoire qui s'est terminée, mais je n'y arrivais pas. Tu as occupé toutes mes pensées, jour après jour… nuit après nuit. J'ai souvent pensé revenir à Garden Place, mais je n'en ai jamais eu le courage.
LACEY : Aujourd'hui, tu es là… mais demain…
ERIC : Demain je ne serais plus là… et personne ne te force à être là toi aussi.
LACEY (fronçant les sourcils) : Eric, je ne comprends pas où tu veux en venir.
ERIC : Bravo, pour un écrivain, je n'arrive pas à trouver mes mots quand je suis en face de toi.
Il la prend autour de la taille.
ERIC : Lacey Calvin, est-ce que tu veux venir avec moi à San Francisco ?
LACEY : San Francisco ?
ERIC : San Francisco… Houston… New-York… Je t'ai laissé une fois, je ne veux plus refaire la même erreur. Je veux passer le restant de ma vie auprès de toi.
Lacey a l'impression, en cet instant magique, de vivre le plus beau rêve de sa vie. Elle n'arrive pas à y croire. Elle est à la fois excitée par la proposition et submergée par le bonheur de pouvoir vivre la vie qu'elle a toujours voulu vivre, avec l'homme qu'elle aime.
LACEY : Rien ne me retiens à Garden Place, tu sais.
ERIC : Ca veut dire oui ?
Lacey pleure.
LACEY : OUI !
Eric la prend dans ses bras.
20 UNECAIN, BUREAU DE MLLE JUDICAL
Devant son ordinateur, Ursula attend que la connexion avec Internet s'établisse. Elle piaffe d'impatience, espérant avoir une réponse à son annonce. C'est la première fois qu'elle se lance dans ce genre d'aventure et c'est avec une certaine appréhension qu'elle consulte sa boite électronique, priant silencieusement pour avoir une réponse. Elle appuie sur la connexion de la boite et ferme les yeux. Puis les rouvre et saute de joie en voyant qu'elle a une réponse. Une réponse signée d'un certain "Angel" :
"Ma chère amie. En lisant votre annonce, une lumière m'est apparue et cette lumière a réchauffé mon coeur. Depuis, elle ne me quitte plus. J'ai tout de suite pensé que c'était Dieu qui vous avait envoyé. Je crois ne pas me tromper. Le destin a voulu que je tombe par hasard sur votre annonce… mais Dieu a sans doute forcé le destin. Nous avons sans aucun doute un chemin a parcourir ensemble. Si vous répondez à mon message, je saurais que vous êtes la bonne personne".
Ursula se pâme devant ce message. C'est d'un romantisme… elle s'imagine déjà dans les bras d' "Angel"… Elle pense alors qu'il serait amusant de prendre "Buffy" comme pseudo, espérant que son correspondant saura saisir l'allusion. Elle clique sur le bouton "Répondre" au moment où Lacey fait son apparition, toute souriante. Ursula sursaute, comme si elle était prise en flagrant délit.
LACEY : Eh, Ursula, ce n'est que moi ! Du calme !
URSULA : Mlle Camlin… Calvin… qu'est-ce que… votre migraine…
LACEY : Ma migraine va mieux.
A ce même moment, Mlle Judical sort de son bureau. Oups. Juste le temps de faire un alt/tab sur son clavier et Ursula passe au logiciel de pointage des professeurs sans que la directrice s'en aperçoive.
MLLE JUDICAL : Que se passe-t-il ici ?
LACEY : Ce n'est que moi.
MLLE JUDICAL : Tiens, Mlle Calvin ! Contente de voir que vous allez mieux. Dommage que votre migraine soit partie en fin de journée.
LACEY : Je suis venue ici uniquement pour vous dire que je ne viens plus travailler.
MLLE JUDICAL : Ursula m'a prévenu que demain vous n'êtes pas là.
LACEY : Demain… après-demain,… la semaine prochaine… l'année prochaine…
MLLE JUDICAL : Qu'est-ce que vous racontez ? Vous perdez la tête, ma fille !
LACEY : Pas du tout. Vous ne comprenez pas ? Je dé-mi-ssio-nne.
On aurait donné un coup de poing en pleine poitrine à Mlle Judical, l'effet aurait été semblable.
MLLE JUDICAL : Je refuse votre démission. Vous n'avez pas le droit de partir en plein semestre.
LACEY : Et bien, je le prends… le droit. Je pars, et sans préavis.
MLLE JUDICAL : Si vous faites ça, vous le regretterez.
LACEY : Le seul regret que j'ai, c'est de ne pas avoir quitté cet établissement plus tôt. Ah, au fait, avant de partir, je voudrais vous dire une chose…
Elle s'approche de Mlle Judical.
LACEY : Je vous déteste. Vous êtes une personne abjecte et vous représentez tout ce qu'il peut y avoir de mauvais dans la race humaine. Je ne sais pas comment Ursula fait pour vous supporter.
Mlle Judical est tellement choquée par ces paroles qu'elle ne parvient pas à répondre. Lacey quitte tranquillement le bureau. Mlle Judical reste un moment prostrée, puis regarde Ursula qui la fixe. La Directrice se reprend tant bien que mal.
MLLE JUDICAL : Et bien ne restez pas plantée là comme ça ! Contactez à nouveau l'Académie !
URSULA : Mais à cette heure, il n'y a plus personne, Mlle !
MLLE JUDICAL : Débrouillez-vous pour trouver quelqu'un ! Je veux que Calvin soit remplacé dès demain. Au fait, avez-vous réussit à trouver Eric Krueger comme je vous l'avais demandé ?
URSULA : Non Madame.
MLLE JUDICAL : Ca ne m'étonne pas. Je ne vois d'ailleurs pas pourquoi j'ai posé cette question.
Mlle Judical retourne à son bureau. Ursula fait la moue. "Lacey a raison… je ne sais pas comment je fais pour arriver à la supporter..."
21 BUREAU DE RECENSEMENT DE LA MAIRIE DE GARDEN PLACE
BETH : Pas C-R-O-U-N-D… C-R-O-W… Aiden Crow.
Beth se trouve devant une employé visiblement pressée de terminer cette rude journée de travail.
L'EMPLOYEE : Je suis désolée, mais je ne peux pas vous donner ce renseignement.
BETH : Je voulais juste savoir s'il habitait à Garden Place, c'est tout. Je vous demande soit un oui, soit un non. Ce n'est pourtant pas compliqué !
L'EMPLOYEE : Le plus simple serait de regarder sur l'annuaire si son nom y figure.
Beth commence à s'impatienter.
BETH : Vous pensez bien que c'est la première chose que j'ai faite, sinon je ne serai pas là, devant vous, à essayer de vous faire comprendre qu'il est très important pour moi de retrouver cette personne. Faites un effort, s'il vous plaît !
En guise de réponse, l'employée fait non de la tête, puis regarde sa montre, faisant comprendre à Beth que le bureau va fermer. Beth soupire, découragée.
22 SUITE DE MLLE JUDICAL
La Directrice ouvre la porte de son appartement avec un soupir de soulagement. Enfin, cette maudite journée est terminée. Son répit n'est que de courte durée car lorsqu'elle franchit le pas de la porte, elle est surprise par une odeur très forte d'encens. Elle fait la grimace et découvre Daria, agenouillée par terre sur un tapis, des bougies autour d'elle. La jeune femme a les yeux fermés et les bras tendus. Un faible son sort de sa bouche.
MLLE JUDICAL : Daria ! Je peux savoir ce que vous faites… Oh et puis non ! Ne me dites rien… Je vais aller me coucher. J'en ai assez supporté pour aujourd'hui. Je commence à avoir la migraine.
Mlle Judical monte dans sa chambre, tandis que Daria n'a pas bronché, toujours dans la même position.
23 AU MEA CULPA
Le Mea
Culpa fait partie des rares bars gays de Garden Place. Quelques spots lumineux sont
disséminés dans la pièce, éclairant faiblement le bar remplit de jeunes gens. A droite, se trouve une minuscule piste de danse où quelques
garçons se déchaînent au rythme de
" Believe " de Cher. Sur la gauche, le comptoir où l'on sert les boissons. Quatre
jeunes clients, un peu éméchés, sont debout sur le comptoir et dansent en se
trémoussant, une bouteille de bière à la main. Enfin, au fond, une autre piste
où des professionnels dansent en string, afin d'appâter la clientèle.
David se trouve sur la piste de danse en compagnie de Malcolm, le jeune noir aime tant les croissants. "Believe" s'achève et les deux garçons sortent de la piste.
MALCOLM : Viens, je vais te présenter quelqu'un.
Il prend David par la main et l'emmène jusqu'au comptoir, où une femme qui n'en est pas une, sert une bière à un garçon en lui faisant les yeux doux. Malcolm lui fait un signe de la main et elle arrive. Elle lui fait la bise.
MALCOLM : Amanda, je te présente David. David, voici Amanda, la patronne du Mea Culpa.
AMANDA : Salut mon chéri. Bienvenue au Mea Culpa, la maison de tous les vices et services.
Malgré les cinq bouteilles de bière qu'il a déjà ingurgité, David se rend tout de même compte que la patronne est un patron.
AMANDA : Malcolm chéri. J'ai vu Dave et Marco pas très loin. Ils te cherchaient. Je crois qu'ils ont quelque chose à te proposer.
Malcolm aperçoit les deux garçons dont parle Amanda et va les voir. David reste seul avec Amanda, sans mot dire.
AMANDA : Et bien chéri. Ne sois pas timide. D'où tu viens, mon cœur.
DAVID : Minnesota.
AMANDA : Mon Dieu… le pays des vaches et des poules ? !
Et Amanda imite la poule comme si elle avait fait ça toute sa vie !
Malcolm revient, au grand soulagement de David.
MALCOLM : Dave et Marco voudraient faire ta connaissance. Ca te dirait, un plan à quatre ?
David hausse les épaules, d'un air de dire : "pourquoi pas ?"
MALCOLM (à Amanda) : le chambre verte est prise ?
AMANDA : Non, mon chéri, je te l'ai réservé.
Elle sort une clé de son soutien gorge rembourré et la tend à Malcolm.
AMANDA : Amusez-vous bien, mes chéris.
Elle leur fait un clin d'œil.
Malcolm et David montent un escalier en colimaçon et se trouvent bientôt devant une porte couleur verte. Dave et Marco les y attendent déjà. Malcolm ouvre la porte et les quatre garçons entrent. Sans préliminaire, Dave embrasse Malcolm à pleine bouche tandis que Marco fait de même avec David… La suite, la caméra ne nous le montre pas …
24 APPARTEMENT DE MENLEY
Frank est sur le canapé. Il consulte sa montre : 9 heures ! Et Menley n'est toujours pas là. Le dîner est fichu. Frank se lève et se sert le reste de la bouteille de vin qu'il avait entamé pour lui et Menley. Il lève son verre et porte un toast.
FRANK : A cette chère Marie Jo.
De toute évidence, il est ivre. Il entend le cliquetis des clés dans la serrure de la porte d'entrée. Menley entre.
MENLEY : Bonjour chéri. Désolée pour le retard. Je me suis amusée à téléphoner aux voisins de Jane, à Sacramento. Tu sais, personne ne connaît vraiment Jane Strombaski…
Elle embrasse Frank et sent l'odeur du vin.
MENLEY : Mais tu as bu !
Elle aperçoit seulement maintenant la table que Frank avait dressé pour ce qu'il espérait être un dîner amoureux.
MENLEY : Frank, je suis désolée, je ne savais pas… Mais il n'est pas trop tard pour faire un bon repas. Il n'y a qu'à réchauffer…
FRANK : Laisse tomber Menley. Le dîner est fichu. La soirée est fichue… tout est fichu ! Tu aurais au moins pu me prévenir de ton retard.
MENLEY : Je ne pensais pas rentrer si tard. En fait, je ne me suis pas aperçu de l'heure.
Doucement, Frank prend sa veste sur le porte manteau et se dirige vers la sortie.
MENLEY : Ou tu vas ?
FRANK : Je vais prendre l'air, j'ai besoin de respirer. En attendant, je te laisse dîner en tête-à-tête avec Marie Jo. Si je reste, je serais de trop.
Il quitte l'appartement sans laisser à Menley le temps de riposter.
25 MAISON DE JOE
Flora, Joe, Eric et Lacey sont à table, en train de manger. Le silence est pesante. C'est finalement Flora qui brise le silence.
FLORA : Eric, savez-vous quand votre dernier roman sera disponible en braille ?
ERIC : Pas encore, non.
FLORA : J'ai adoré votre premier roman, "Mother". Il m'a énormément touché. Cette histoire magnifique entre un enfant et sa mère était dépeinte avec passion. Vous avez trouvé les mots justes.
ERIC : Je n'ai fait que transcrire les sentiments que je ressens. Je n'ai pas eu la chance d'avoir été élevé par ma mère. J'ai pas mal souffert de cette absence.
Joe jette sa fouchette dans son assiette et se lève, surprenant tout le monde.
JOE : Cette fois, j'en ai assez. Tu es sans cesse en train de me reprocher l'absence d'une mère parce que, selon toi, je n'ai pas été à la hauteur pour t'élever. J'ai fait ce que j'ai pu pour nous rendre la vie facile.
ERIC : Il n'y avait que le journal qui comptait à tes yeux, Papa. Je passais toujours au second plan… alors oui ! Excuses-moi d'avoir souffert de l'absence de ma mère. J'ai toujours été obligé de me débrouiller seul dans la vie. Toi, tu travaillais constamment. Ton véritable fils, c'était ton journal, pas moi !
Lacey et Flora, embarrassées par la scène, baissent les yeux sur leur assiette, tandis qu'Eric poursuit.
ERIC : Combien de cauchemars j'ai fait et dont tu as ignoré l'existence parce que tu travaillais au journal jusqu'à minuit ? Combien d'anniversaires as-tu raté parce qu'il fallait boucler l'édito ? Et une fois que je suis devenu adulte, tu voulais que je travaille pour ce foutu journal ! Je haïs ton journal, Papa. Il m'a tout prit. Il m'a prit ton amour.
JOE : Tu n'as pas le droit de dire ça. C'est le journal qui t'as permis d'avoir une existence dorée. Tu avais tout ce que tu voulais dans la vie. Les plus beaux jouets, les meilleures écoles. Je ne t'ai jamais rien refusé.
ERIC : La seule chose que tu m'as refusé, c'est ton amour !
JOE : C'est pour toi que j'ai continué le journal, je voulais pouvoir te le léguer plus tard, t'apporter cet héritage, te… te…
Soudain, Joe porte la main à sa poitrine. Une horrible grimace se dessine sur son visage. Tout le monde s'affole.
LACEY : Monsieur Krueger… que se passe-t-il ?
FLORA (inquiète) : Joe ?
Joe s'effondre à terre, inconscient.
ERIC : Papa !
Eric, Lacey et Flora se précipitent vers Joe. Paniqué, Eric se tourne vers Lacey.
ERIC : Appelle une ambulance. Vite !
26 AU LAC TAHOE, MAISON DES HELICOK
George, Tim et Nanne dînent autour d'une grande table où une vingtaine de personnes pourraient siéger.
GEORGE : En pleine saison, nous sommes plus normbreux. Alors, dites-moi les jeunes mariés, qu'est-ce que vous faites dans la vie ?
NANNE : Rien pour l'instant. On vient de démissionner de nos postes respectifs et on cherche un bon investissement.
GEORGE : Croyez-moi, mes amis, le meilleur investissement possible, c'est l'immobilier.
NANNE : Ca c'est une idée ! Tim, qu'est-ce que tu en penses ?
Tim ne pense qu'à une chose, l'argent de Nanne. Tout est bon pour lui du moment qu'il tire bénéfice de ce mariage.
TIM : Pourquoi pas ?
Nanne observe Tim.
NANNE : Tim, est-ce que ça va ? Tu es blanc comme un linge.
Tim murmure un oui. Arrive Gwen, qui jette son manteau sur une chaise et s'assoit.
GEORGE (sarcastique) : Tiens, voilà une autre invitée.
GWEN : Désolée, je suis en retard.
GEORGE : Encore un problème à l'observatoire, je suppose ?
GWEN : Tu ne crois pas si bien dire.
NANNE : Vous observez quoi, si je peux me permettre ?
GEORGE : Ma femme a la tête dans les étoiles.
GWEN : George, voyons ! (elle se tourne vers Nanne). Je suis astronome, j'étudie tout ce qui se passe dans le ciel.
GEORGE : Elle veille à ce que le ciel ne nous tombe pas sur la tête.
GWEN : Les astéroïdes seulement. Je suis chargée d'étudier leur trajectoire pour prévoir une éventuelle collision avec notre planète…
Gwen continue à parler mais Tim n'écoute pas. C'est vrai qu'il ne se sent pas très bien. Une petite fièvre sans doute. C'est sans doute le fait de savoir Clancy seule dans son appartement qui le dérange. Il est vrai qu'il n'a plus donné de nouvelles de lui depuis son mariage surprise avec Nanne. "Clancy, je me demande bien ce que tu es en train de faire…"
27 APPARTEMENT DE TIM
L'appartement est silencieux. Rien ne bouge. La pièce principale est dans un état déplorable. La télévision est par terre, les meubles sont renversés. On dirait qu'un cyclone a balayé la pièce. Au milieu de cet enchevêtrement de meubles, Clancy est couchée par terre, sur le dos. Une seringue est piquée dans son bras. Elle ne bouge plus, elle ne respire plus, ses yeux sont grands ouverts.
GÉNÉRIQUE DE FIN