|
1 APPARTEMENT DE MENLEY
Menley est allongée dans son lit. Pour la centième fois, elle regarde l'affichage digital de son réveil. Il indique "1:15". Et pour la centième fois, Menley se retourne dans son lit. "Frank, mais où es-tu passé ?". Menley est partagée entre le colère et l'inquiétude. Frank avait bu avant de partir. Et s'il lui était arrivé quelque chose ? Les interrogations de Menley cessent lorsqu'elle entend le cliquetis de la clef dans la serrure de la porte d'entrée. Elle décide qu'il est inutile de demander des explications à une heure aussi tardive et fait semblant de dormir lorsque Frank entre dans la chambre. Il se déshabille rapidement et se glisse auprès d'elle dans le lit. Menley sent son regard posé sur elle. Puis Frank se tourne de l'autre côté. Menley rouvre les yeux. Une larme coule sur sa joue.
2 AU LAC TAHOE, LE LENDEMAIN MATIN
Tim est alité. A son chevet se trouvent Nanne et un médecin.
LE MEDECIN : C'est très probablement une infection virale. Cela explique la fièvre et les ganglions au niveau du cou. Rien de bien grave. Dans peu de temps, vous serez rétabli. Cependant si cela devait persister plus d'une semaine ou si d'autres signes apparaissaient, il serait bon de consulter votre médecin.
Nanne raccompagne le médecin et retourne auprès de Tim.
TIM : Chérie, je suis désolé.
NANNE : Pourquoi ?
TIM : Pour te faire passer une lune de miel aussi abominable.
NANNE : Arrête, ce n'est pas ta faute. Je m'en fiche, le principal, c'est que tu ailles mieux d'ici quelques jours.
TIM (souriant) : J'ai vraiment beaucoup de chance de t'avoir.
Il regarde Nanne avec intensité. "oui, beaucoup de chance…"
3 HÔPITAL MEMORIAL DE GARDEN PLACE, CHAMBRE DE JOE
Joe est couché sur son lit, il regarde le docteur Franworth avec intensité.
JOE : Alors docteur ? Dites-moi toute la vérité.
Franworth sourit.
FRANWORTH : La vérité, c'est que vous avez besoin de repos, Joe. Votre cœur est fatigué. Vous souffrez depuis quelques années d'une angine de poitrine et malgré mes recommandations vous persistez à refuser de vous ménager. La prochaine fois cela ne sera peut-être plus une simple alerte.
JOE : C'est-à-dire ?
FRANWORTH : L'infarctus du myocarde vous menace, Joe. M'avez-vous bien compris ?
Joe ferme les yeux, tandis que Franworth attend une réponse de son patient. Sentant le malade anxieux, il se fait un devoir de le rassurer.
FRANWORTH : Reposez-vous, suivez correctement votre traitement et tout ira pour le mieux. Je repasserai vous voir cet après-midi.
Franworth ouvre la porte de la chambre et tombe nez à nez avec Flora, Eric et Lacey. Décelant le regard inquiet des trois personnes, Franworth s'écarte pour les laisser entrer dans la pièce.
Joe scrute tour à tour les mines défaites de Flora, Lacey et Eric. Les pauvres n'ont pas dû beaucoup dormir cette nuit. Flora sourit :
FLORA : On peut dire que tu nous as flanqué une belle frousse, tu sais.
Joe ne répond pas, il se contente de regarder Flora avec tendresse.
ERIC : Qu'a dit le médecin ?
JOE : Rien de bien grave, une simple alerte, c'est tout.
Mais au fond de lui, Joe sait que c'est plus grave qu'on ne le croit. Son malaise lui a fait prendre conscience que la vie n'est pas éternelle. Il veut profiter de la vie et en faire profiter ses proches.
LACEY : Vous avez l'air en pleine forme.
Joe sourit.
JOE : Je suis en pleine forme, Lacey.
Eric s'avance.
ERIC : Papa, je…
Mais Eric n'arrive pas à trouver ses mots. Cependant, son regard laisse penser à Joe que son fils souhaite s'excuser de s'être emporté la veille. Sans doute se sent-il coupable de ce qui lui est arrivé. Joe sourit à son fils.
JOE : Ca va aller.
Eric baisse les yeux.
JOE : Eric, Lacey… ne le prenez pas mal, mais je voudrai parler seul à seul avec Flora.
Flora est surprise. Eric a un petit sursaut. Lacey prend Eric par le bras et se dirige avec lui vers la porte de sortie.
LACEY : Nous reviendrons plus tard.
Une série de chaises sont disposées le long du mur, dans le couloir. Eric s'affale sur l'une d'elles.
ERIC : Il m'en veut… il m'en veut pour ce qui s'est passé.
Lacey s'assoit à son tour sur la chaise voisine de celle d'Eric.
LACEY : Eric, son malaise n'a rien à voir avec toi. Il aurait pu se mettre en colère contre n'importe qui, sa secrétaire, par exemple ...
Eric toise Lacey du regard. A cet instant elle se rend compte du ridicule de ses propos.
ERIC : C'était censé être drôle ?
LACEY : Eric, arrête … Je voulais dire ... enfin, je connais bien ton père. C'est un homme sensé, je suis sûre qu'il t'aime très fort …
Dans la chambre, Joe regarde Flora.
JOE : Je l'aime très fort… c'est mon fils, la chair de ma chair.
FLORA : Je pense qu'il aimerait bien l'entendre de ta bouche.
JOE : Flora, il y a une chaise juste à ta droite. Assieds-toi, il faut que je te dise quelque chose de très important.
Flora s'exécute.
FLORA : Je t'écoute, qui a-t-il ?
JOE : J'ai eu le temps de réfléchir à notre situation, Flora. Je veux que ma vie change, je ne veux plus passer tout mon temps au journal, à stresser parce que tel ou tel article n'est pas prêt à temps pour la prochaine édition. Je veux pouvoir profiter de ma vie… Flora, je veux que tu deviennes ma femme.
GéNéRIQUE DE DéBUT
SPECIAL GUEST STARS
4 SUITE D'ALICE JUDICAL
Encore en peignoir, Mlle Judical descend d'un pas peu assuré les escaliers menant à la pièce principale. Son mal de tête persiste depuis son réveil. Elle trouve Daria assise sur le canapé, occupée à lire le journal. Elle lève la tête et sourit à Mlle Judical.
DARIA : Bonjour, Alice.
Mlle Judical regarde Daria froidement et se dirige vers elle.
MLLE JUDICAL : Je vous demande pardon…
DARIA : Pour quelle raison, Alice ? Vous n'avez rien fait de mal.
MLLE JUDICAL : Je voulais dire… Daria, la première des choses que vous devez apprendre ici, c'est que je souhaite qu'il y ait une certaine distance entre moi et mes employés.
Daria regarde Mlle Judical, sans comprendre.
DARIA : Mais c'est vous qui vous approchez de moi !
MLLE JUDICAL (s'énervant) : je ne parlais pas de cette distance, Daria ! Puisqu'il faut vous mettre les points sur les i, sachez que tous mes employés m'appellent Mlle Judical, et non Alice.
Il faut à Daria un bref instant pour saisir les paroles de Mlle Judical.
DARIA : Ah, je vois ! Cependant, le professeur Assenbaum préconise une certaine familiarité entre employeurs et employés, d'une part cela favorise les rapports, et d'autre part le travail est plus productif.
MLLE JUDICAL : Le professeur qui ?
DARIA : Assenbaum, vous ne le connaissez pas ? Il est l'auteur de "La relation des âmes". Selon lui, on devrait parler non pas avec notre tête, mais avec notre âme. Vous devriez essayer. Depuis que je pratique ce langage, je m'étonne moi-même de ce que je dis.
MLLE JUDICAL : Et bien, dites à votre âme de m'appeler Mlle Judical, d'accord ?
Refusant d'en entendre davantage, Mlle Judical prend la direction de la cuisine et décroche le combiné du téléphone mural posé à côté du réfrigérateur. Elle compose un numéro et attend qu'on lui réponde. Au bout de la cinquième sonnerie, quelqu'un décroche, mais ce n'est pas la voix qu'elle voulait entendre.
MLLE JUDICAL : Est-ce que M. Krueger est là ? Alice Judical à l'appareil.
"Il pourra sans doute me dire où se trouve Eric". Le visage de Mlle Judical se crispe tandis que la voix à l'autre bout du fil lui dit que Joe a eu un malaise et qu'il se trouve à l'hôpital.
MLLE JUDICAL : Et comment va-t-il ?
La personne au bout du fil la rassure. Mlle Judical se détend.
MLLE JUDICAL : Très bien, merci.
Elle raccroche, son visage témoigne d'une grande tristesse.
5 à L'UNECAIN, SALLE DE CLASSE DE FRANK
Menley est sur le pas de la porte et respire profondément avant d'entrer et d'affronter Frank. Ce matin, ils ne se sont pas parlés. Frank s'est levé de bonne heure et il a quitté l'appartement avant que Menley ne se réveille.
Frank est à son pupitre, occupé à préparer son prochain cours. Il lève la tête en voyant Menley, puis se replonge dans son travail.
MENLEY : Je peux savoir où tu étais passé hier soir ?
FRANK : Peu importe.
MENLEY : Comment ça, peu importe ? J'étais morte d'inquiétude.
FRANK : Pourtant, tu dormais quand je suis arrivé.
Menley se mord la lèvre inférieure.
MENLEY : Frank, mais qu'est-ce qui nous arrive ?
Frank délaisse enfin ses notes et regarde Menley.
FRANK : Je n'en sais rien Menley. J'ai l'impression qu'on s'éloigne l'un de l'autre.
MENLEY : Mais je t'aime !
FRANK : Tu es obnubilée par cette Marie Jo. Tu cherches désespérément à retrouver l'agresseur de Stuart et je ne sais pas pourquoi tu t'y acharnes, mais toujours est-il que je me sens de trop dans cette affaire. J'ai parfois l'impression d'être loin de toi, même quand je suis à tes côtés.
MENLEY : Si tu n'arrives pas à comprendre mes motivations, je suis désolée, mais c'est ton problème.
FRANK : C'est notre problème, Menley… notre problème.
6 CENTRE COMMERCIAL JERIK'S DE GARDEN PLACE
Beth sort d'un magasin de vêtements féminin avec quatre sachets dans les bras. Elle fait une grimace lorsqu'un des sachets tombe à terre. Elle arrive à le récupérer tant bien que mal. Elle n'aurait pas dû dépenser autant, elle le sait. Elle n'est plus l'épouse de Frank et actuellement, elle vit au dessus de ses moyens, mais c'est plus fort qu'elle. Comment résister devant toutes ses merveilles si admirablement bien disposées en vitrine !
Munie de ses quatre encombrants paquets, elle marche d'un pas mal assuré vers le café qui se trouve à quelques mètres du magasin, prenant soin de ne pas faire une nouvelle fois tomber ses achats.
Soudain, elle se fige, n'en croyant pas ses yeux. A quelques mètres d'elle se trouve le fameux Aiden Crow, accompagné d'une jolie jeune femme blonde. Ils discutent et rient tout en marchant vers la sortie du centre commercial.
BETH : Eh !
Mais le couple n'entend pas. Beth entreprend de courir avec ses sachets pour les rattraper, slalomant d'une façon peu habille entre les quelques passants se promenant dans l'allée. Aiden et la femme qui l'accompagne empruntent la porte en forme de tourniquet et se retrouvent à l'extérieur du centre commercial. Beth court tant bien que mal vers cette porte. Elle parvient à se glisser à l'intérieur mais un de ses sachets reste coincé par un des battants. La porte se bloque automatiquement. Beth tire de toutes ses forces sur le sachet prisonnier entre la porte et le mur, si bien qu'il se déchire. La lingerie qu'il contenait s'éparpille à ses pieds. Elle ramasse ses biens sous les regards incrédules et amusés des passants. La porte se débloque enfin et Beth, rouge comme une tomate, peut enfin sortir.
Mais Aiden a disparu. Un couple de retraité passant par là scrute Beth de haut en bas, pensant avoir devant eux une folle échappée d'un asile. Beth observe son sachet déchiré et, dans la rage, le jette à terre et le piétine.
7 AU CENTRE DE RéÉDUCATION SAINT-ALEXIS
Après une séance de kinésithérapie en piscine, Stuart est conduit par des brancardiers dans une salle ou le rejoint Jessica. Elle s'occupe de Stuart depuis son arrivée. Toute l'équipe de rééducation est agréablement étonnée par les progrès qu'il a déjà effectué. Stuart est un battant, aucun doute là dessus.
JESSICA : Comment allez-vous aujourd'hui Stuart ?
Stuart a une ébauche de sourire qui ressemble plus à un rictus.
STUART : ... Hien.
Jessica lui tend une balle en caoutchouc, et le pose dans la main droite du malade.
JESSICA : Vous sentez cette balle ? Je veux que vous la preniez dans votre main, essayez de la presser.
Stuart s'efforce de refermer sa main autour de la balle. Jessica admire son courage et sa ténacité. Elle songe alors à Kelly. Depuis que Stuart est ici, elle n'est pas venue le voir une seule fois. Kelly se montre-t-elle réticente à voir son mari ? Et si oui, pourquoi ?
Elle reprend la balle à Stuart pour la lui poser dans son autre main.
JESSICA : Bien, maintenant, nous allons voir ce que ça donne avec la main gauche…
8 AU CENTRE COMMERCIAL
Beth est maintenant assise à une des tables du café, un thé devant elle et ses sachets déchirés sur une chaise voisine. Intérieurement, elle peste contre elle-même. Si elle n'avait pas fait autant d'achats, elle aurait pu rattraper Aiden. Dix ans maintenant qu'ils ne se sont pas vus. Elle songe qu'Aiden n'a pas beaucoup changé depuis la fac, toujours aussi séduisant avec ses muscles saillants. "Tout ce qu'il faut là où il le faut".
Elle en est là de ses réflexions lorsqu'elle voit, passer devant elle, la femme qui accompagnait Aiden. Elle est seule cette fois. Beth ne réfléchit pas un seul instant. Tant pis pour ses sachets, elle bondit de son siège et se précipite vers elle en l'attrapant par l'épaule. La jeune femme blonde émet un petit cri de surprise.
BETH : Pardon, Mlle. Excusez-moi de vous importuner de la sorte, mais tout à l'heure, je vous ai vu avec un jeune homme. Je... enfin... savez-vous où il est partit ?
La jeune femme, portrait robot de la ravissante idiote plus occupée à entretenir un physique avantageux qu'à faire travailler ses neurones, fronce les sourcils.
LA JEUNE FEMME : Vous êtes qui, vous ?
Beth attrape le bras de la jeune fille, comme pour essayer de la convaincre que sa requête est de la plus haute importance.
BETH : Une vieille connaissance de la personne qui était avec vous tout à l'heure. Ecoutez, c'est très important pour moi. Je n'ai pas revu cette personne depuis 10 ans.
LA JEUNE FEMME : Commencez déjà par enlever votre main de mon bras... vous me faites mal.
Beth s'exécute, confuse.
BETH : Désolée... alors ?
LA JEUNE FEMME : Vous parlez sans doute d'Aiden.
Beth sourit, soulagée.
BETH : Oui, Aiden Crow.
LA JEUNE FEMME : Je ne connais pas son nom de famille. On s'est rencontré par hasard au magasin de sport et j'ai fait un bout de chemin avec lui. C'est mon prof de sport. Il travaille au FIT-MACHINE sur Garden High Street.
BETH : Merci... merci beaucoup.
9 AU LAC TAHOE, DOMAINE DES HELICOK
Nous nous trouvons au sous-sol, dans une salle aménagée en véritable musée. Gwen et George montrent à Nanne leur collection de météorites. Nanne est fascinée.
NANNE : C'est incroyable. Et il vous a fallut combien d'années pour récolter toutes ces météorites ?
Gwen désigne du doigt une pierre.
GWEN : Celle-ci est la première de la collection. Il s'agit d'une chondrite carbonée de 10 g tombée sur le stade de football de Greenwich Village en 1959.
NANNE : Et elle vient d'où ?
GWENN : Très loin de notre Terre, entre les planète Mars et Jupiter il y a une grande quantité de petits objets cosmiques qu’on appelle les astéroïdes, ils forment une ceinture. Comme notre Terre, comme les autres planètes du système solaire, tout ce joli monde tourne autour du Soleil, de manière plus ou moins régulière. Et il arrive que deux astéroïdes se rencontrent dans un terrible choc. Lors de la collision, de la matière de ces astéroïdes est arrachée, des fragments sont projetés dans l'espace. Et ces fragments continuent leur long voyage cosmique sur de nouvelles orbites à des vitesses incroyables de plusieurs dizaines de kilomètres par seconde. Ces fragments sont les jouets des corps célestes les plus gros, qui les détournent, ou les capturent sous l’effet d’une force présente partout dans l’univers : la gravité. Et il arrive que ce soit notre bonne Terre qui capture des morceaux de cosmos dont la composition est très variable : carbone, fer, basalte, etc. Les pierres de Lune sont des roches arrachées à la surface de notre satellite naturel par la chute d'un astéroïde, elles datent souvent de plusieurs milliers d'années, d'autres plus rares proviennent de Mars de la même façon.
NANNE : Waoh !
GWENN : En fait on appelle météorite toute partie de corps céleste qui a partiellement brûlé en traversant l'atmosphère. Mais c'est à George que l'on doit cette collection, au fil des années il est devenu un véritable chasseur de météorites.
GEORGE : Ma femme à la tête dans les étoiles et moi le nez au raz du sol. Voici une amphotérite de près de 500 g, nous avons observé sa chute en 1986. Nous l'avons pistée plusieurs semaines dans les montagnes de l'Atlas marocain avant de la trouver. Cette autre est constituée uniquement de fer, elle pèse 388g et provient de Sibérie.
NANNE : Elle sont toutes aussi petites ?
Gwen rit.
GWEN : Il existe des météorites de toute taille, les étoiles filantes sont en réalité des poussières cosmiques qui se consument en traversant notre atmosphère sans jamais atteindre le sol. La chute de météorites bien plus volumineuses ont creusé les cratères visibles à la surface de la Lune. Sur Terre la disparition des dinosaures est très probablement due à la chute d'un gigantesque météorite responsable d'un cataclysme à l'échelle de toute la planète.
NANNE : Hé ben ...
GEORGE : Dites-moi, ma chère enfant. Comment va votre malade de mari ?
NANNE : Il est toujours couché.
GWEN : J'espère qu'il ira mieux très bientôt. Il y a tant de choses à voir ici. Ce serait dommage qu'il n'en profite pas.
10 CABINET FARRIS, BUREAU DE KELLY, DEUX JOURS PLUS TARD
Kelly raccroche le téléphone, satisfaite. Il y a là tout ce qu'il faut pour que son nouveau plan fonctionne à merveille. Dans peu de temps, tous ces soucis actuels ne seront plus qu'un mauvais souvenir. Kelly va enfin pouvoir se débarrasser des parasites qui gravitent autour d'elle.
Elle songe aussi qu'il faudra bien qu'elle rende visite à Stuart à St-Alexis. Depuis qu'il y a été admis, elle n'y a pas mis les pieds, prétextant trop de travail. Le personnel du centre va finir par se poser des questions à son sujet.
Mais pour l'instant, elle a plus important à faire. Elle appuie sur le bouton de l'interphone.
KELLY : Jenny, dites à David de venir me voir.
Kelly rassemble un gros dossier qu'elle range dans son attache case, David frappe avant d'entrer. Kelly sourit.
KELLY : David, je vous laisse les rênes du cabinet pendant 24 heures. Je dois partir, j'ai un client à voir à Los Angeles. Je devrais être de retour demain.
DAVID : Vous avez des consignes à me donner avant votre départ ?
KELLY : Non, pas de consignes. David, il faut que je vous dise que je suis entièrement satisfaite de votre travail au Cabinet. Je vous fais entièrement confiance. D'ailleurs j'ai une question à vous poser ... Menley a dû vous parler de mes ennuis passés et ce qui a conduit Stuart là où il se trouve maintenant ...
DAVID : Oui, mais pas dans les détails.
KELLY : Menley s'est beaucoup impliquée dans cette affaire. Elle nous a aidé Stuart et moi en essayant de démasquer la femme qui nous harcelait.
DAVID : Marie Jo ?
KELLY : Oui. La fameuse Marie Jo. Est-ce que Menley poursuit son enquête ?
DAVID : Je crois, oui.
KELLY : Cette femme est dangereuse. Menley devrait laisser la police seule se charger de l'affaire.
DAVID : Frank et moi avons essayé de l'en dissuader.
KELLY : En vain, j'imagine ?
DAVID : Menley est quelqu'un de têtu. Elle est prête à tout pour aider ses amis.
KELLY : Je suis heureuse de pouvoir compter sur elle. Cependant dites-lui encore de bien faire attention à elle. Elle pense que Marie Jo est en fait Jane Strombaski et cherche à la retrouver, n'est-ce pas ?
DAVID : Exact.
KELLY : Je crains pour sa sécurité. Marie Jo a fait assez de mal, il ne faut pas lui donner d'autres occasions de commettre un nouveau crime.
DAVID : Vous avez raison. J' en parlerai de nouveau à Menley.
KELLY : Merci David.
Kelly prend sa mallette et passe devant David.
KELLY : A demain David.
Puis elle quitte le bureau..
11 AU FIT-MACHINE
Beth, qui vient de s'inscrire pour une période d'un an au club, est parée d'un splendide juste au corps jaune et bleu. Elle pénètre dans la salle où est donné un cours de Step. Beth compte bien retrouver Aiden. Il y a beaucoup de monde dans la salle. Chacun s'installe devant une petite plate-forme rectangulaire. Beth fait de même, se demandant bien ce qu'elle va en faire, de sa plate-forme. La déception s'affiche lorsque le professeur arrive : il ne s'agit pas d'Aiden, mais d'une femme d'un âge moyen, à l'air plutôt revêche. Trop tard pour s'éclipser : la femme appuie sur le bouton "play" de la chaîne stéréo et le rythme endiablé de " Ooh aah just a little bit " de Gina G démarre.
Beth singe la prof en montant et descendant sur la plate-forme. Elle a énormément de mal à suivre le tempo. Les choses se corsent lorsque la chorégraphie impose de tourner sur la plate-forme. Beth s'emmêle et fait tout le contraire, sous le regard sévère de la prof à l'air revêche. Beth commence à manquer de souffle, elle transpire à grosses gouttes, pestant contre elle-même. Attendre Aiden à la sortie du FIT-MACHINE aurait été plus simple et moins coûteux (tout de même 650 $ pour un an d'abonnement au club... la moitié de la pension mensuelle qu'elle perçoit de Frank !)
12 HÔPITAL MEMORIAL DE GARDEN PLACE
Dans le couloir de l'hôpital, Mlle Judical réajuste sa coiffure. Elle se trouve devant la porte de la chambre de Joe, une boite de chocolat dans la main. Elle a pensé qu'il aimerait sans doute mieux les sucreries aux fleurs. Elle est un peu nerveuse et a mit très longtemps avant de finalement se décider à venir le voir, appréhendant cette visite. Elle est toujours amoureuse de Joe, et la situation lui est de plus en plus insupportable. Elle se racle la gorge, et frappe doucement à la porte.
JOE : Oui.
Mlle Judical se souviendra de cette scène jusqu'à la fin de son existence. Son sang ne fait qu'un tour. Elle se retrouve alors dans la situation la plus humiliante qu'elle n'ait jamais connu. Devant elle se dresse un tableau attendrissant : Joe assis sur son lit, Flora à ses côtés, tout de blanc vêtue. De l'autre côté du lit se trouvent Eric et Lacey. Un prêtre est au chevet du malade. Tous les quatre tournent un regard incrédule vers Mlle Judical et sa boite de chocolats. A cet instant, la directrice de l'Unecain comprend que le "oui" entendu par Joe n'était pas une invitation à entrer, mais la réponse à la question posée par le prêtre. Seule Lacey semble être amusée par cette intrusion. Trop embarrassée Mlle Judical ne sait d'abord ni que dire, ni que faire. Après quelques secondes qui lui paraissent une éternité elle lâche la boîte de chocolats et prend la fuite en courant vers la sortie.
Eric décide de la suivre, tandis que Lacey se dirige vers la boite de chocolats. Elle la ramasse, l'ouvre et en goûte un avec un sourire malicieux.
LACEY : Vraiment délicieux.
Dans le couloir, Eric rattrape Mlle Judical.
ERIC : Attendez !
MLLE JUDICAL : Je... je suis désolée. Je suis arrivée à un mauvais moment, je crois.
ERIC : Vous n'avez pas à être désolée. Venez assister à la cérémonie, vous êtes la bienvenue.
MLLE JUDICAL : Non... non... je suis simplement venu voir Joe pour vous trouver.
ERIC : Je ne comprends pas.
MLLE JUDICAL : J'ai un message pour vous. Jillie veut vous voir.
ERIC : Jillie ? Mais je croyais qu'elle était partie !
MLLE JUDICAL : On ne vous a rien dit ? Depuis votre départ de Garden Place, Jillie a sombré dans l'alcoolisme. Elle est soignée à Garden Hill. Maintenant, excusez-moi, mais j'ai du travail.
Le visage encore rouge de l'humiliation subie, Mlle Judical ne laisse pas le temps à Eric de réagir et quitte précipitamment l'hôpital.
13 AU FIT-MACHINE
Beth sort en sueur et essoufflée de son cours de step, en colère contre la femme à l'air revêche, contre elle-même, contre Gina G, contre Janet Jackson et contre toute l'humanité entière. Elle décide de se calmer les nerfs en prenant une limonade au bar du club. La jeune femme qui lui apporte la boisson lui fait un clin d'oeil en souriant.
LA JEUNE FEMME : Alors ce premier cours, pas évident ?
Beth fait une grimace. Elle aurait bien envie de dire à la fille que sa permanente est d'un très mauvais goût, mais finalement préfère attaquer de front.
BETH : Vous connaissez Aiden Crow ? Il paraît qu'il travaille ici.
Le visage de la femme s'illumine.
LA FEMME : Aiden ? Une bien belle brochette, pas vrai ? Il est dans la salle de muscu en ce moment.
Beth remercie la jeune femme, boit une gorgée de sa limonade avant de se lever et de se diriger vers la salle de musculation. Elle s'éponge le front et entre.
La salle est très grande, mais quasiment déserte. Elle passe devant quelques appareils de musculation avant de le voir. Il travaille ses muscles dorsaux à l'aide d'un appareil de torture dont Beth ne voudrait se servir pour rien au monde. Aiden lui tourne le dos. Beth admire l'homme en plein effort.
BETH : Bonjour Aiden.
Aiden s'arrête brusquement et se retourne vers Beth.
AIDEN (dans un murmure) : Beth Layton...
BETH : Le monde est petit, n'est-ce pas ?
AIDEN : J'arrive pas à y croire. Mais qu'est-ce que tu fais ici ?
BETH : Je peux te retourner la question.
AIDEN : Ca doit bien faire...
BETH : Dix ans... ça fait dix ans maintenant.
AIDEN : Tu n'as pas changé.
BETH : Toi si ! Tu as pris du muscle.
AIDEN : Comment vas-tu depuis tout ce temps ?
BETH : Je vais bien.
AIDEN : Et Frank ?
Beth s'approche un peu plus d'Aiden, jusqu'à le frôler, espérant que les paroles qu'elle va prononcer aient plus d'impact sur le jeune homme.
BETH (dans un souffle) : Nous sommes divorcés.
AIDEN : Désolé.
BETH (comme si elle était surprise) : Vraiment ? Tu es désolé ?
Aiden, apparemment souhaite couper court à la conversation.
AIDEN : J'ai du travail Beth.
Il veut se remettre à son appareil de musculation, mais Beth insiste.
BETH : J'avais pensé qu'on aurait pu se retrouver ailleurs ... dîner ensemble, par exemple.
AIDEN : Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Toi et moi, on a rien à se dire.
BETH : Je pensais qu'en souvenir du bon vieux temps...
AIDEN : Laisse tomber, Beth.
La jeune femme qui tient le bar entre dans la salle et crie :
LA JEUNE FEMME : Aiden !!! Téléphone !
Aiden regarde Beth.
AIDEN : Beth, tu ferais mieux d'oublier notre rencontre. C'est préférable pour nous deux, d'accord ?
Il ne laisse pas le temps à Beth de répondre et quitte la salle. Beth soupire. Puis elle sourit : elle n'a pas dit son dernier mot.
14 APPARTEMENT DE GIL |
CABINET FARRIS, BUREAU DE DAVID |
Gil ouvre la porte de l'appartement. Frank, l'air penaud, se trouve devant lui.
FRANK : Je peux entrer ?
GIL : Bien sûr... Tu donnes l'impression de porter toute la misère du monde sur ton dos.
FRANK : Tiens chez toi aussi il y a cette odeur persistante ?
GIL : Je ne sais pas d'où elle peut provenir, sans doute de la climatisation. |
|
|
David a le nez plongé dans un dossier. Il est tellement concentré qu'il ne voit pas sa sœur arriver. Elle toussote et il lève la tête, surpris.
DAVID : Menley ?
MENLEY : La secrétaire n'était pas là, je me suis permise d'entrer.
DAVID : Tu as bien fait. Assieds toi. |
FRANK (en s'asseyant sur le canapé) : Tu as une tasse de café ? |
|
|
DAVID : Sers toi, il est sur la table derrière toi. |
Gil tend une tasse à Frank et s'assoit en face de lui.
FRANK : Des nouvelles de Clancy ?
GIL : Non, je l'ai cherché partout mais je dois me rendre à l'évidence : Clancy a décidé de ne plus faire partie de ma vie.
FRANK : Je suis vraiment désolé, vieux.
GIL : Dis-moi plutôt comment ça va entre toi et Menley. |
|
|
MENLEY : Pas très fort, je le crains. Je n'arrive pas à le comprendre, parfois. |
GIL : Qu'est-ce que tu ne comprends pas chez elle ? Moi je trouve qu'elle a la tête sur les épaules. |
|
|
MENLEY : Bien sûr qu'il a la tête sur les épaules. Sauf la dernière fois où je l'ai retrouvé ivre et où il est partit sans me donner d'explications. |
GIL : Pourquoi tu ne lui as pas dit que tu étais passé chez moi cette nuit-là ?
FRANK : Je n'en sais rien. Je pense que Menley a d'autres préoccupations en ce moment, avec cette Marie Jo. Pourquoi elle ne laisse pas tomber cette histoire une bonne fois pour toute ? |
|
|
MENLEY : Parce que Kelly est mon amie et je ne veux pas la laisser tomber. Jane Strombaski, alias Marie Jo, est dangereuse et elle risque de s'en prendre une nouvelle fois à Stuart ou Kelly. Kelly en a déjà assez supporté comme ça. J'ai l'impression que personne ne se soucie d'elle.
DAVID : Menley, je te l'ai déjà dit : tu devrais laisser la police s'occuper de cette affaire. |
FRANK : C'est ce que je n'arrête pas de lui dire, mais elle est bornée. J'ai l'impression que notre couple passe au second plan pour elle en ce moment. |
|
|
MENLEY : Jamais je ne ferai passer mon couple au second plan, David.
DAVID : Pourtant, c'est ce que tu sembles faire.
MENLEY : J'aime Frank, et je ne veux pas mettre notre couple en danger. |
FRANK : Notre couple est en danger, je le sens. Je ne sais plus quoi faire. |
|
|
DAVID : Essaie de lui parler. |
FRANK : J'ai déjà essayé, mais j'ai l'impression de me heurter à un mur. |
|
|
DAVID : Alors, prends un marteau et essaie de casser le mur. Dis-lui que tu l'aimes. |
FRANK : Lui dire que je l'aime ? Je ne sais pas si cela suffira. |
|
15 UNECAIN, BUREAU DE MLLE JUDICAL
A la réception, derrière son comptoir, les mains potelées d'Ursula sont posés sur son menton proéminent. Elle soupire tout en regardant l'écran de son ordinateur. Cela fait deux jours qu'Angel n'a plus donner de nouvelles. Elle lance une nouvelle fois le logiciel de messagerie et son visage s'illumine, tandis que son cœur fait un bon dans sa poitrine. Depuis qu'ils correspondent ensemble, elle s'est attachée à Angel et elle espère que lui aussi s'est entiché d'elle. Elle lit le message qu'il lui envoie.
"Ma chère petite Buffy,
Excuses-moi de ne pas avoir répondu plus tôt à ton précédent message, mais il faut que tu saches que parfois, quand ça ne va pas très fort dans ma vie, je voue toute ma journée à la prière. Je joins mes mains et je prie. Je me sens alors en parfaite harmonie avec Notre Seigneur et mon cœur se remplit de joie. C'est dans la prière que je puise toute ma force..."
Ursula, alias Buffy, n'a pas le temps de lire la suite car Mlle Judical entre dans le bureau. Ursula se met alors sur son logiciel de commande de fournitures, songeant qu'elle a oublié de téléphoner à l'Académie pour le remplacement de Tim. La directrice va être très en colère. Cependant, par conscience professionnelle, Ursula est obligée de reconnaître sa faute.
MLLE JUDICAL : Ursula... pas de messages ?
URSULA : Non, Mlle, mais il faut que je vous dise une chose... j'ai... enfin... oh, je suis désolée, mais j'ai une nouvelle fois oublié d'appeler l'Académie pour le remplacement de M. O'Connell.
Ursula ferme les yeux, s'attendant à recevoir la réprimande de sa vie. Etonnée par l'absence de réaction de Mlle Judical, elle ouvre un œil puis l'autre.
URSULA : Mlle, vous n'avez pas entendu ce que j'ai dit ?
MLLE JUDICAL : Si...
Ursula note un changement dans l'attitude de sa patronne. Non seulement elle ne déploie pas toutes ses forces à cracher son venin sur elle, mais son regard est bizarre ...
URSULA : Mlle Judical ? Quelque chose ne va pas ?
Mlle Judical regarde Ursula... un regard sans expression.
MLLE JUDICAL : Je vais dans mon bureau... qu'on ne me dérange sous aucun prétexte.
La Directrice ferme la porte de son bureau derrière elle. Ursula hausse les épaules et se replonge dans la lecture de son e-mail.
16 AU LAC TAHOE
Tim et Nanne, main dans la main, explorent les alentours du lac.
NANNE : Quelle magnifique journée, tu ne trouve pas ?
TIM : Toutes les journées sont magnifiques quand je suis avec toi.
Pour Tim, la phrase est trop convenue, mais Nanne est aux anges, c'est le principal.
NANNE : Je suis content que tu ailles mieux.
TIM : Cette fièvre n'est plus qu'un mauvais souvenir. La boisson miracle de M. Helicok m'a remis d'aplomb.
Nanne rit.
NANNE : C'e n'était que du whisky !
TIM : Oh oui, mais le meilleur de toute la région.
NANNE : Les Helicok sont vraiment des gens très charmants... Dis-moi, on va bientôt repartir et on ne s'est toujours pas mis d'accord sur ce qu'on allait faire une fois de retour à Garden Place.
Le cœur de Tim se met à battre plus fort. Enfin, elle en parle ! Il attendait cette discussion avec impatience. En fait, il n'a pensé qu'à ça ces derniers temps.
TIM : Je t'avoue que je n'y ai pas pensé... Je suis tellement bien auprès de toi, ma chérie. Cela me suffit.
NANNE : Oui, mais il faut maintenant penser à l'avenir. Il faut concrétiser notre projet le plus rapidement possible.
TIM : Donc, tu es prête à te lancer dans l'aventure immobilière ?
NANNE : Oui, et avec toi comme patron.
Tim s'arrête et regarde Nanne. Jamais il n'avait pensé que ce serait aussi facile.
TIM : Tu es sûre ?
NANNE : Je te fais entièrement confiance, mon chéri. Je sais que tu as le sens des affaires.
TIM : Nanne, je... je ne sais pas quoi dire...
NANNE : Dis que tu es d'accord.
Tim sourit à Nanne et l'embrasse tendrement. C'est bien la moindre des choses qu'il peut faire après ce qu'elle lui a dit.
17 à GARDEN HILL, CHAMBRE DE JILLIE
Jillie est assise en tailleur sur le lit, occupée à lire le magazine "People", lorsqu'on frappe à la porte. Mlle Jennings, une des infirmière de Garden Hill, pointe son nez.
MLLE JENNINGS : Mlle Perkins, vous avez de la visite.
L'infirmière ouvre la porte et laisse entrer Eric. L'émotion qui envahit Jillie à ce moment précis atteint son paroxysme lorsque le jeune homme lui sourit.
ERIC : Bonjour Jillie.
Jillie se lève et va accueillir Eric.
JILLIE : Eric, ne reste pas sur le pas de la porte. Viens.
Elle referme la porte derrière lui. Eric se tourne vers elle.
ERIC : Laisse-moi te regarder… tu n'as pas changé.
JILLIE : J'ai juste le visage un peu bouffi par l'alcool…
ERIC : Non, ne dis pas ça, ce n'est pas vrai.
JILLIE : J'ai appris ce qui est arrivé à ton père. Comment va-t-il ?
ERIC : Beaucoup mieux. Il s'est même marié hier.
JILLIE : Et toi ? Comment vas-tu ?
ERIC : Bien, j'ai suspendu ma tournée promotionnelle en attendant que mon père sorte de l'hôpital.
Jillie détourne son regard et prend machinalement le magazine qu'elle avait laissé sur son lit.
JILLIE : Tu dois te demander pourquoi je suis ici…
ERIC : Effectivement, c'est une question que je me pose. Qu'est-ce qui s'est passé, pour que tu en sois arrivée à un tel point ?
JILLIE : Ce sont des concours de circonstances…
ERIC : Alice Judical m'a fait comprendre que tu as commencé à boire juste après mon départ. C'est vrai ?
Jillie hoche la tête.
ERIC : Pourquoi ? C'est à cause de moi ?
JILLIE : Non, surtout ne crois pas ça, je t'en prie. Ce n'est la faute de personne d'autre que moi. Ce serait beaucoup trop facile pour moi de mettre ça sur le dos d'un autre. C'est moi qui vidait les bouteilles de vodka, et moi seule.
ERIC : Excuses-moi si je me sens en partie responsable.
JILLIE : Tu n'es en aucune façon responsable, Je t'interdis de penser une chose pareille, d'accord ? C'est moi qui était sotte. J'ai fait pas mal de bêtises à cette époque. Tu m'avais laissé tombé pour Lacey, mais c'était en partie ma faute, je le sais maintenant. J'avais fait croire à Lacey qu'on continuait à se voir et je t'avais fait croire qu'elle avait une liaison avec Tim O'Connell. Mais tout ceci est de l'histoire ancienne. Je veux bannir ces moments de mon existence et me les remémorer uniquement en tant que mauvaise expérience.
Eric lui sourit.
ERIC : Je retire ce que j'ai dit : tu as beaucoup changé… et en mieux.. Je te sens plus mâture, plus responsable de tes actes.
JILLIE : C'est la nouvelle Jillie, celle qui veut être heureuse et rendre les autres heureux.
Eric prend Jillie dans ses bras, pour lui signifier qu'il l'approuve. A ce même moment, un petit coup est frappé à la porte et Jessica passe la tête.
JESSICA : Oh, je suis désolée, je reviendrai plus tard.
JILLIE : Jessica ! Mais non voyons, viens ! Je voudrais te présenter Eric Krueger.
Jessica arrive en souriant et tend la main à Eric.
JESSICA : Enchantée.
ERIC : Bon, il faut que je vous laisse, j'ai encore pas mal de choses à faire. Jessica, j'ai été ravi.
Il enlace à nouveau Jillie, qui rayonne de bonheur.
ERIC : J'espère qu'on se reverra bientôt.
JILLIE : Tu peux passer quand tu veux.
Eric quitte la pièce. Jessica porte à Jillie un regard malicieux.
JESSICA : Alors c'est lui, le fameux Eric !
JILLIE : Il est formidable.
JESSICA : Oh, tu ne serais pas retombée amoureuse de lui, Perkins ?
JILLIE : Je crois que je l'ai toujours été.
Jessica fronce les sourcils.
JESSICA : Fais bien attention, Jillie. N'oublie pas qu'Eric a été le facteur déterminant de ta descente aux enfers.
JILLIE : Ce qui veut dire ?
JESSICA : Ce qui veut dire que tu dois te méfier de tes sentiments, ils peuvent te jouer de mauvais tours.
JILLIE : Je sais qu'Eric éprouve encore quelque chose pour moi. Ce n'est pas fini entre nous.
18 APPARTEMENT DE LACEY
LACEY : Je ne t'ai pas menti, je t'ai dit qu'elle était partie. Elle est effectivement bien partie. Tu ne m'as pas demandé où, sinon je t'aurais dit à Garden Hill.
ERIC : Tu essaies de cacher tes erreurs en faisant de l'humour, mais ça ne marche pas avec moi. Tu m'as délibérément cacher l'état de Jillie. Pourquoi Lacey ? Tu ne me fais pas confiance ?
LACEY : Ce n'est pas ça, non. En fait, je ne sais pas moi-même pourquoi je ne t'ai rien dit. Je n'avais sans doute pas envie que cette vieille histoire de rivalité refasse surface, c'est tout.
ERIC : Mais Jillie a beaucoup changé.
LACEY : Jillie est une garce, doublée d'une alcoolique invétérée.
ERIC : Tu veux que je te dise, Lacey ? Tu es jalouse, c'est tout. J'ai l'impression que les rôles qu'on avait distribué il y a trois ans ont été inversés.
LACEY : Tu n'as pas le droit de dire ça.
Eric reste un moment sans rien dire, à toiser Lacey du regard. Puis il attrape sa veste qui se trouve sur le canapé.
ERIC : Je vais voir mon père.
Il sort de l'appartement, laissant Lacey perplexe.
19 HÔPITAL MEMORIAL DE GARDEN PLACE, CHAMBRE DE JOE
JOE : Cesse de te faire du souci pour Alice.
FLORA : Mais tu ne comprends pas ce qu'elle doit ressentir. Elle débarque en plein milieu de notre mariage… Je considère toujours Alice comme ma meilleure amie, et je ne veux pas qu'elle souffre.
JOE : Tu as essayé de lui parler ?
FLORA : J'ai téléphoné une bonne dizaine de fois chez elle, personne ne répond. Et à l'Unecain, j'ai l'impression qu'Ursula filtre les appels. Vraiment Joe, je m'inquiète.
Joe prend la main de Flora.
JOE : Allons, tu te fais du mal pour rien. Cesse d'y penser. Je te rappelle que tu as un mari, maintenant, et que ton rôle de femme et de lui consacrer tout ton temps.
Flora sourit.
20 à L'UNECAIN, BUREAU DE MLLE JUDICAL
"Buffy" relit le message qu'elle va envoyer à "Angel". Elle songe à quel point ce garçon est formidable. Elle aimerait beaucoup le rencontrer, mais jusqu'à présent n'osait pas le lui demander. C'est chose faite avec ce dernier message. Elle clique sur envoyer, espérant une réponse très vite.
Le téléphone sonne et Ursula décroche.
URSULA : Unecain à votre service…. Oh, Mlle Flora… non, je suis désolée, mais Mlle Judical n'est toujours pas revenue au bureau…. Je n'y manquerai pas… au revoir, Mlle Flora.
Ursula raccroche en soupirant. Depuis quelque temps, sa patronne n'est plus la même. Elle ne lui fait plus aucun reproche. Elle a annulé tous ses rendez-vous et ne veut parler à personne. Ursula préférait encore lorsque Mlle Judical était toujours derrière son dos. Elle se fait beaucoup de soucis pour sa patronne. Une impulsion soudaine la pousse à se lever et à aller dans le bureau de la Directrice. Elle frappe à la porte, mais Mlle Judical ne répond pas. Ursula se permet d'ouvrir la porte. Mlle Judical est assise à son bureau, dans le silence le plus total.
URSULA : Mlle Judical. Flora vient d'appeler à nouveau.
La directrice lève la tête, mais ne répond pas.
URSULA : Mlle. Vous êtes sûre que je ne peux rien faire pour vous ?
MLLE JUDICAL : Non Ursula. Vous pouvez partir maintenant, je vous donne votre journée.
C'était la phrase de trop pour Ursula. SA directrice ne lui aurait jamais donné un congé. Ursula est de plus en plus inquiète.
URSULA (avec peine) : Bonne journée, Mlle.
Résigner, elle quitte le bureau.
Avec des gestes lents, Mlle Judical sort de son tiroir un dictaphone et s'assure qu'une cassette est à l'intérieur. Elle pousse sur le bouton enregistrement et commence à parler.
MLLE JUDICAL : Flora, ne sois pas surprise par le ton de ma voix sur cette cassette. Il m'est très difficile de te parler, même par dictaphone interposé... Avant toute chose, sache que je ne t'en veux pas. Ne te sens pas responsable de ce qui est arrivé ou de ce qui va arriver. Ce n'est pas ta faute. Nous aimons le même homme. Je n'ai pas le droit de t'en vouloir. Tu es toujours mon amie et je t'aime. Ecoute-moi bien maintenant, ce que j'ai à te dire est de la plus haute importance. Cela concerne un terrible secret que j'ai gardé depuis très longtemps …
Pendant le discours de Mlle Judical, la caméra fait un fondu enchaîné sur une autre scène où nous voyons la directrice déposé un paquet (sans aucun doute contenant la cassette) dans une boite aux lettres.
21 PRISON FÉDÉRALE DE LOS ANGELES
Kelly est assise près d'une table, dans une pièce austère qui sent le renfermé. Elle ouvre son attache case et en sort un épais dossier. Ce dossier, elle le connaît par cœur pour l'avoir compulsé des dizaines de fois. Elle regarde autour d'elle et frissonne. Aucune fenêtre au mur, la pièce à pour seul éclairage une ampoule aveuglante qui pend au dessus de l'unique table.
La porte s'ouvre sur un garde en uniforme, suivit d'un détenu, menottes aux poignets, puis d'un autre garde qui referme la porte derrière lui. Kelly sourit au prisonnier qui se fige, mue par la surprise. Kelly l'observe : Jason Patrick n'a guère changé depuis la dernière fois qu'elle l'a vu. Certes ses cheveux sont plus courts, mais il a conservé le même visage joufflu qu'elle lui connaissait.
JASON : Tiens, tiens… Kelly Farris… si je m'attendais !
KELLY : Bonjour Jason, asseyez-vous.
JASON : Vous voilà avocate, maintenant ?
Kelly ne répond pas. Jason s'assoit sur une chaise, en face d'elle.
JASON : Comment va ma petite caille de Nanne ? Je n'ai plus de nouvelles d'elle depuis…
KELLY (l'interrompant) : Je ne suis pas venue ici pour vous parler de Nanne.
JASON : En fait, je me demande bien pourquoi vous êtes ici.
KELLY : J'ai étudié votre dossier à fond, et je pense pouvoir vous faire sortir de prison.
Soudain, Jason éclate d'un rire gras qui résonne dans toute la pièce. Un garde approche, sans doute pour faire taire Jason, mais d'un geste de la main, Kelly lui intime l'ordre de ne pas s'en mêler.
JASON : On m'a toujours dit que vous étiez folle, mais je ne pensais pas que c'était à ce point…
KELLY : Taisez-vous ! Vous feriez mieux de m'écouter plutôt que de débiter des stupidités… Il y a un vice de forme. L'accusation n'a pas fourni certaines pièces dans les délais fixés par la loi et d'autres ont été visiblement anti-datées. L'avocat commis d'office qui vous a défendu n' y a pas prêté attention ou n'a pas voulu le faire. Mais je fais le pari avec vous que cela peut suffire à casser le jugement de votre procès.
Jason redevient sérieux, et commence à entrevoir Kelly sous un nouveau jour.
JASON : Vous voulez dire que j'ai la possibilité de sortir de ce trou ?
KELLY : Je ne m'occuperais pas personnellement de votre affaire , mais je connais un avocat à Los Angeles qui s'en chargera. Laissez-moi lui parler, et dans quelques temps, vous serez un homme libre.
Jason assimile difficilement tout ce que Kelly vient de lui dire. Il y a encore cinq minutes, il pensait croupir les vingt prochaines années de sa vie en prison, et maintenant, une lueur d'espoir vient d'apparaître. Il lève les yeux au plafond avant de les porter sur Kelly.
JASON : Pourquoi vous faites ça pour moi ?
KELLY : Nous dirons que c'est un prêté pour un rendu.
JASON : Et qu'est-ce que vous attendez de moi en échange ?
KELLY : Vous le saurez bien assez tôt, Jason.
22 APPARTEMENT D'AIDEN
Beth est devant la porte de l'appartement. Elle sonne, espérant trouver Aiden chez lui. Ses espoirs ne sont pas déçus, Aiden lui ouvre la porte, et il ne cache pas sa surprise en voyant Beth devant lui.
BETH : Salut ! Je peux entrer ?
Masquant mal sa déception, Aiden fait un pas en arrière pour la laisser passer.
AIDEN : Inutile de te demander comment tu as su où j'habitais.
Beth scrute le petit studio bien équipé et très ordonné.
BETH : Très joli... vraiment !
AIDEN : Beth, il me semblais t'avoir dit que je ne voulais plus que l'on se voit.
BETH : Oui, et je ne comprends pas pourquoi. C'est vrai, on ne s'est pas quitté fâchés il y a dix ans, que je sache.
AIDEN : La question n'est pas là, Beth. Je t'ai dit que je voulais tirer un trait définitif sur mon passé. J'ai fait pas mal d'erreurs et...
BETH (l'interrompant) : Et nous ? Tu considères que c'était une erreur ?
AIDEN : C'était une erreur, en effet.
BETH : Il y a pourtant une époque où nous étions amis, toi et moi. On se racontait tout. Tu es le seul à savoir pour... moi et ce qui m'est arrivée avec le bébé.
AIDEN : Beth, s'il te plaît. La situation qu'on a vécu à l'époque était malsaine. Depuis, j'ai trouvé un nouvel équilibre. Le fait de t'avoir devant moi me fait revivre le passé et je n'aime pas ça.
BETH : Je n'arrive pas à te comprendre. Il ne s'agit pas de revivre le passé, mais simplement de discuter comme des amis, sans rien de plus.
Aiden soupire, tandis que Beth continue.
BETH : J'ai besoin d'un ami, Aiden. J'en ai terriblement besoin. Je me retrouve toute seule en ce moment, sans personne à qui parler.
Aiden hésite un instant avant de dire :
AIDEN : Tu veux une tasse de café ?
Beth sourit.
BETH : Oui, merci.
23 à GARDEN HILL
Jillie est en compagnie de Mlle Judical, dans le parc de Garden Hill. Elles se promènent le long d'une allée parsemée de fleurs sauvages.
JILLIE : Je ne vous attendais pas aujourd'hui.
MLLE JUDICAL : J'avais simplement envie de vous voir, Jillie.
JILLIE : J'en suis ravie.
MLLE JUDICAL : Vous avez pu voir Eric ?
Le visage de Jillie s'illumine.
JILLIE : Oui, et tout s'est très bien passé.
MLLE JUDICAL : Tant mieux.
La directrice s'arrête de marcher et regarde Jillie.
MLLE JUDICAL : S'il y a quelqu'un qui mérite d'être heureux, c'est bien vous Jillie. Vous êtes passée par tant d'épreuves... J'aurais vraiment aimé pouvoir être là quand vous en aviez tant besoin.
Jillie regarde Mlle Judical d'un air surpris.
JILLIE : Mais vous êtes là maintenant. J'ai toujours eu l'impression que depuis que je suis à l'Unecain, vous m'avez soutenue ... plus que les autres professeurs. Vous avez toujours pris ma défense, même dans les moments les plus difficiles.
Mlle Judical est très émue.
MLLE JUDICAL : Ce que vous me dites me fait énormément plaisir, Jillie. Promettez-moi une chose : promettez-moi que vous allez vous en sortir, à n'importe quel prix.
JILLIE : Mlle Judical, vous êtes sûre que tout va bien ?
MLLE JUDICAL : Tout va bien. Je voudrais simplement que vous me fassiez cette promesse. Je veux que vous soyez heureuse, Jillie.
JILLIE : Je vous le promet.
Mlle Judical prend Jillie dans ses bras et la serre très fort. Jillie est surprise par tant d'affection de la part de la Directrice. Elle ne voit pas la larme qui coule sur la joue d'Alice.
24 AU LAC TAHOE, DOMAINE DES HELICOK
Tim et Nanne descendent les escaliers avec leurs valises. Dans le vestibule, transformé en réception depuis que la demeure reçoit des clients, Gwen et George attendent le couple.
GEORGE : Vous êtes prêts ? Le taxi ne va pas tarder à arriver.
NANNE : Nous sommes prêts, Monsieur Helicok. Nous sommes venus avec quasiment rien, et nous repartons avec trois valises !
Gwen s'approche de Nanne.
GWEN : J'ai vraiment été ravie de vous avoir avec nous. Tenez, c'est un petit cadeau pour vous.
Gwen tend à Nanne un petit fragment de météorite.
GWEN : Celle-là, je l'ai trouvé le jour où j'ai appris que j'étais enceinte de ma fille. Prenez-là comme un porte bonheur.
NANNE : Gwen, c'est vraiment très gentille de votre part. Je ne sais pas quoi dire... Merci.
Nanne embrasse Gwen. Le taxi klaxonne.
TIM : Tu viens, Nanne ?
Tim et Nanne saluent une dernière fois les Helicok et c'est à ce moment que Tim aperçoit, sur le comptoir du petit bureau servant de réception, une photo de famille, qu'il regarde avec attention. Le taxi klaxonne une seconde fois. Nanne prend Tim par le bras et ils sortent.
Une fois dans le taxi, Nanne se retourne pour faire un signe de la main aux Helicok. Tim, lui, reste sous le choc de ce qu'il a vu.
NANNE : Ils sont vraiment charmants, tu ne trouves pas ?
TIM : Ca alors, je n'arrive pas à y croire...
NANNE : De quoi parles-tu ?
TIM : Nanne, tu n'as pas vu la photo sur le comptoir de la réception ?
NANNE : Si, c'est une photo de famille.
TIM : Justement, tu n'as pas reconnu la fille qui posait avec les Helicok ?
NANNE : Non, je t'avoue que je n'ai pas prêtée plus d'attention que ça à la photo.
TIM : Nanne. C'était Beth.
NANNE : Quoi ?
TIM : C'était Beth qui était sur la photo. Gwen et George Helicok sont les parents de Beth.
NANNE : Tim, tu racontes n'importe quoi. Cette fille doit ressembler à Beth, mais j'imagine mal Gwen et George avoir une fille comme Beth.
25 SUITE D'ALICE JUDICAL, DANS LA SOIRÉE
Daria dépose son tablier sur une chaise et regarde Mlle Judical, plantée dans son fauteuil, fixant un point imaginaire.
DARIA : Mlle Judical, vous n'avez plus besoin de moi ?
MLLE JUDICAL : Non Daria, vous pouvez disposer.
Daria commence à monter les marches des escaliers menant au premier. Elle ne connaît pas bien sa nouvelle patronne, mais elle sent que quelque chose ne va pas chez elle. Elle en a parlé à Ursula tout à l'heure au téléphone. Mlle Judical va mal et Daria se sent le devoir de l'aider. Elle s'arrête au milieu de l'escalier et fait demi-tour pour se planter devant la Directrice.
DARIA : Vous savez, le professeur Assenbaum dit qu'il faut libérer toutes les peines de son âme. Et pour se faire, vous devez vous mettre dans la position du lotus, ouvrir les bras et brasser l'air comme si vous étiez un oiseau. Ainsi tout le mauvais qu'il y a en vous s'échappe et vous retrouvez la sérénité. Vous devriez essayer, Mlle. Je l'ai fait la dernière fois que mon petit ami m'a plaqué. Et ça m'a réussit.
Mlle Judical regarde Daria comme si elle la voyait pour la première fois.
MLLE JUDICAL : Merci Daria. Je voudrais rester seule maintenant.
Daria s'éclipse pour de bon cette fois-ci.
Doucement, Mlle Judical se lève de son fauteuil et se dirige vers le bar. Elle se sert un grand verre de whisky. Elle se tourne vers une petite commode. Elle ouvre le tiroir du bas et en extrait deux flacons remplis de pilules. Il est inscrit sur l'un des flacons "Hypnolan". Elle retourne s'asseoir sur son fauteuil. Le verre d'alcool à sa gauche et les flacons à sa droite. Elle prend un comprimé qu'elle avale avec une gorgée de whisky. Elle s'assure mentalement qu'elle a bien fait tout ce qu'elle avait à faire, puis prend un deuxième comprimé... puis un troisième... un quatrième... finalement, elle prend le reste des comprimés dans la paume de sa main et les porte à sa bouche. Quelques instants plus tard, Mlle Judical sombre dans le plus profond des sommeils artificiels.
GÉNÉRIQUE DE FIN