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1 VOL AMERICA AIRLINE MINNEAPOLIS - LOS ANGELES
Gros plan sur un écran d'ordinateur. Sur l'écran noir clignote le curseur en haut à gauche. On entend le crépitement d'un clavier en même temps que se forment, sur l'écran de l'ordinateur, les mots : " Garden Place – projet de reconstruction – Chrystal View", puis apparaît alors la modélisation en 3D du plan d'un ensemble d'immeubles grand standing. Plusieurs bâtiments se dressent au milieu d'arbres et de cyprès. En fond sonore, un ronflement, à peine perceptible au début, mais qui s'accentue au point de devenir insupportable. Une main rabat l'écran de l'ordinateur portable sur lequel s'affichait la date du 1er septembre 2002. . Plan de deux hommes dans l'avion. A droite, l'homme avec le portable sur ses genoux, soupire en regardant son compagnon de route, côté hublot, qui ronfle tellement fort qu'il couvre tous les autres bruits. Cet homme doit peser au moins 120 kg. Excédé, l'homme au portable saisi le verre de whisky posé à ses côtés, et se lève en quête d'une place libre plus tranquille. Il aperçoit une fille aux cheveux noirs mi-longs, sans voisin côté hublot. Il arrive près d'elle, mais une légère perturbation de l'avion lui fait perdre l'équilibre, et une partie du whisky se renverse sur Menley Weaver. Celle-ci se lève d'un bond.
L'HOMME : Oh, mon Dieu, je suis désolé... laissez-moi...
Il sort de la poche extérieure de sa veste un mouchoir, mais Menley l'arrête d'un geste.
MENLEY : Non, ça va aller.
Elle quitte son siège pour aller aux toilettes. Elle entre dans la petite cabine et veut fermer la porte, lorsque la clenche lui reste dans la main. La porte est fermée à clef. Menley soupire.
MENLEY (pour elle) : Il ne manquait plus que ça !
Elle frappe à la porte.
MENLEY : Eh, vous m'entendez ? Ouvrez-moi !
Mais personne, pas même la religieuse qui lit une BD pourtant à deux pas de la porte des toilettes, ne l'entend.
Pendant ce temps, l'homme au portable a prit place à côté du siège de Menley, côté hublot. Il ouvre à nouveau son portable et la caméra fait un gros plan de l'heure, située en bas à droite de l'écran. Il est 10 h 20. Fondu enchaîné et l'heure a changé, il est maintenant 10 h 35. L'homme regarde à ses côtés, la jeune femme n'est toujours pas revenue des toilettes. Fronçant les sourcils, il se lève et interpelle une hôtesse de l'air.
L'HOMME : S'il vous plaît, Mademoiselle, la jeune femme qui occupe ce siège est partie aux toilettes il y a un quart d'heure environ. Je commence à m'inquiéter.
L'HÔTESSE : Je vais voir.
Prisonnière dans sa petite cabine, Menley n'espère plus. Elle est assise sur le rebord des cabinets, les coudes posés sur ses genoux et les mains sur ses joues. Elle soupire. Elle entend alors quelqu'un frapper à la porte et elle se lève d'un bond, tambourinant à son tour contre la porte.
MENLEY : Vous m'entendez... Je n'arrive pas à ouvrir la porte ! Sortez-moi de là !
Impassible, la religieuse continue à dévorer sa BD pendant qu'un stewart ouvre la porte à l'aide d'un pied de biche. Menley peut enfin sortir.
LE STEWART : Madame... vous allez bien ? Veuillez accepter toutes nos excuses pour ce petit désagrément et...
MENLEY : Petit désagrément !... vous trouvez que rester bloquée dans les toilettes d'un avion pendant un quart d'heure n'est qu'un... petit désagrément ? !
LE STEWART : Je suis désolé ... La compagnie vous dédommagera certainement ...
MENLEY (écartant d'une main le stewart qui se trouvait devant elle) : Laissez-moi passer.
Elle retourne à son siège, furieuse, bousculant au passage une hôtesse. Elle remarque à peine l'homme assis à côté d'elle. Il se tourne vers elle avec un large sourire.
L'HOMME : Je suis vraiment navré pour ce qui est arrivé. C'est ma faute, si je n'avais pas renversé mon verre sur votre tailleur... mais je devais changer de place, mon voisin commençait sérieusement à me taper sur les nerfs.
Plan du voisin en question, qui continue à ronfler de plus belle.
Retour sur l'homme au portable. Il tend la main à Menley.
L'HOMME : Je m'appelle Nicholas mais tout le monde m'appelle Nick.
Menley ignore la main de Nick, tout en affichant un sourire agressif.
MENLEY : Je m'appelle Menley et je suis très énervée.
Nick n'insiste pas, hausse les sourcils, et retourne à son travail informatique. Menley jette un regard discret sur l'écran du portable, où le nom de Garden Place est inscrit comme nom de fichier.
MENLEY (plus calme) : Garden Place ?
Nick lève les yeux vers elle, l'air interrogateur.
MENLEY : Je... j'habitais à Garden Place... Chrystal View, qu'est-ce que c'est ?
Nick sourit.
NICK : Mon bébé. Je suis le chef de projet pour la construction de cette résidence.
Menley observe les dessins en 3D.
MENLEY : C'est très joli, en tout cas.
NICK : Merci. Vous avez quitté Garden Place à cause de l'astéroïde ?
MENLEY : Pas vraiment, non. Enfin si... enfin oui et non.
NICK : Et vous comptez vous réinstaller en Californie ?
MENLEY : Oui. A Los Angeles. Dites-moi, vous connaissez un bon hôtel ?
Nick la regarde sans comprendre.
NICK : Pourquoi ?... vous voulez dire... vous n'avez pas réservé de chambre ?
Menley secoue la tête et Nick siffle entre ses dents.
NICK : Et bien, je vous souhaite bon courage.
MENLEY : Pourquoi ?
NICK : Vous ne le savez pas ? Tous les hôtels et chambres d'hébergement ont été réquisitionnés pour les habitants qui ont dû quitter Garden Place. Plus une place de libre. La meilleure proposition qu'on vous fera, c'est un billet de retour pour Minneapolis.
MENLEY : Mais c'est impossible, je ne peux pas rentrer ! De toute façon, Los Angeles est une grande ville, je suis sûre que je pourrais trouver au moins une chambre libre.
NICK : Ca, je demande à voir !
2 À LOS ANGELES
Gros plan de Menley qui sort de l'aéroport en soupirant.
Démarrage de la chanson " Tutti Frutti " de Little Richard. La séquence se déroule en vitesse rapide. Menley entre dans un hôtel. La réceptionniste fait non de la tête. Menley sort de l'hôtel et se dirige vers un autre. Un réceptionniste hausse les épaules, comme pour dire qu'aucune chambre n'est disponible. On voit, toujours à vitesse rapide, Menley marcher dans la rue. Un autre hôtel : toujours non... puis un autre... toujours non. Encore un hôtel. Cette fois, Menley n'a même pas besoin d'aller jusqu'à la réception. De loin, le réceptionniste lui fait signe que tout est complet. A peine entrée, elle sort. Essoufflée, elle se retrouve alors devant un bâtiment où il est inscrit : "Services sociaux". La chanson "Tutti Frutti" s'arrête juste au moment où Menley s'assoit sur une chaise, en face d'un bureau.
En face d'elle, une femme d'un certain âge, l'air revêche et coiffée d'un chignon ringard, pince les lèvres. Sur le bureau, une plaque est posée sur laquelle il est inscrit "Mrs Swanson".
MRS SWANSON : Vous tombez mal, ma pauvre fille. Il fallait prévenir. C'est une très mauvaise idée de venir à Los Angeles sans avoir réservé.
MENLEY : Je n'ai pas pensé que tous les hôtels seraient pleins.
MRS SWANSON : Cléo a fait d'énormes dégâts. C'est toute une population qui a dû émigrer à Los Angeles. Tout le monde est au courant de cela. Si vous lisiez les journaux...
MENLEY : Je suis parfaitement au courant de ce qui s'est passé. J'habitais Garden Place. Ecoutez, en tant qu'ancienne résidente de la ville, vous ne pourriez pas me trouver quelque chose.
MRS SWANSON : Je vous l'ai déjà dit, je n'ai plus rien.
MENLEY : Mais je dois commencer mon travail la semaine prochaine.
MRS SWANSON : Où ça ?
MENLEY : A l'UCLA. J'ai obtenu un poste de titulaire.
MRS SWANSON : Et l'Université ne peut pas vous loger ?
MENLEY : Non. Il n'y a plus de logements disponibles sur le campus.
Mrs Swanson soupire et consulte l'ordinateur à ses côtés. Menley attend avec impatience.
MRS SWANSON : La ville de Los Angeles a construit des petits bungalows en préfabriqué spécialement réservés aux sinistrés de Garden Place. Je regarde si, par miracle, il reste une place disponible. Oh, bien sûr, ce n'est pas le grand luxe. Simplement une pièce principale avec une chambre... Voilà, j'ai peut-être quelque chose pour vous.
Le visage de Menley s'illumine d'un espoir qu'elle pensait avoir définitivement perdu.
MRS SWANSON : Les bungalows, situés en périphérique de la ville, peuvent être habités par deux personnes maximum. Or, il reste bien un bungalow qu'il vous faudra partager avec une autre personne.
MENLEY : Mais si cette personne ne veut pas d'une autre locataire ?
MRS SWANSON : Elle n'a pas le choix. Les bungalows appartiennent à la ville et chaque habitant a signé un contrat stipulant qu'il accepte de partager le bungalow avec une autre personne. Donc...
Elle cherche dans un tiroir à dossier suspendu et en retire un contrat avec une clé.
Plus tard, Menley se retrouve dans un lotissement de bungalows en préfabriqué aménagé sommairement sur un terrain vague. Elle observe en grimaçant la rangée de bungalows se trouvant devant elle. Entassés les uns sur les autres, ils n'ont rien d'une résidence secondaire. Ils ressemblent aux bâtisses habités par les vendangeurs dans "Les raisins de la colère". Elle regarde sur son papier et s'arrête au numéro 69. Bien qu'elle ait la clé sur elle, elle préfère sonner pour s'annoncer. Elle cherche la sonnette, et ne la trouvant pas, frappe à la porte. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre. Le sourire de Menley disparaît lorsqu'elle voit apparaître la personne avec qui elle devra partager le bungalow. Beth Layton.
MENLEY et BETH (en même temps) : Oh ... non ...
GÉNÉRIQUE DE DÉBUT
SPECIAL GUEST STARS
3 SAN FRANCISCO - CABINET FARRIS
Après quelques plans de la ville de San Francisco, nous pénétrons dans le cabinet Farris, et plus précisément dans le bureau servant de réception. Jenny, la fidèle secrétaire, décide de ne plus l'être. Elle pose délicatement une plante dans un grand carton, sous le regard réprobateur de David Weaver.
DAVID : Tu es vraiment sûre de ce que tu fais ?
JENNY : David, n'essaie pas de me retenir une fois de plus. J'en ai vraiment assez des sempiternelles disparitions de la patronne. Je ne veux plus travailler pour un fantôme.
DAVID : Pourtant, notre salaire continue à nous être versée, alors je ne vois pas où est le problème.
JENNY : J'ai été engagé dans ce cabinet par Ed Burnstein. Lorsqu'il était en vie, tout se déroulait pour le mieux entre lui, Stuart et Chapmann. Maintenant, Monsieur Burnstein et Chapmann sont morts et Dieu seul sait où se trouve Stuart...et s'il est encore en vie. Et maintenant, c'est Kelly Farris qui reprend les affaires. Kelly qui n'arrête pas de disparaître sans qu'on sache pourquoi. Les choses ont changé dans ce cabinet, et trop vite. Aussi, quand j'ai appris que "Seals et McCoy" cherchait une secrétaire, je n'ai pas hésité. Tu veux que je te dise, David ? Je n'aime pas Kelly Farris. Je ne l'ai jamais aimé. Il y a quelque chose en elle qui ne m'inspire pas confiance.
DAVID : Jenny...
Durant son monologue, Jenny empaquette ses affaires personnelles. Sur la table, il ne reste plus qu'un exemplaire du journal "San Francisco Globe" que Jenny tend à David.
JENNY : Tiens, tu devrais lire ça.
David prend le journal et lit le gros titre : "Non lieu pour Jane Strombaski". Puis il lit à haute voix l'article.
DAVID : "Le procureur général a demandé un non-lieu pour Jane Strombaski. Accusée d'avoir enlevée et assassinée Stuart Farris, avocat réputé de la Côte Ouest, Jane Strombaski avait été inculpé en juillet dernier. Mais faute de preuves, et aussi de cadavre, le non-lieu était la seule décision possible. La mort de Maître Farris demeure toujours pour la police une hypothèse..."
Jenny tient son grand carton dans les bras. David interrompt sa lecture et la regarde.
DAVID : Tu veux que je t'aide ?
JENNY : Non, merci. Ca ira. Je suppose que mon salaire continuera à être versé par je ne sais qui. Je le ferais immédiatement viré sur le compte du Cabinet.
DAVID : T'inquiète pas pour ça.
JENNY : David... tu es un type bien. Tu devrais partir d'ici toi aussi. Tu mérites mieux.
Elle se dirige lentement vers l'ascenseur, puis se retourne vers David.
JENNY : On s'appelle ?
David hoche la tête.
La porte de l'ascenseur s'ouvre et Ursula Fortner apparaît. Elle sort de l'ascenseur, tandis que Jenny y entre.
Ursula arrive à la réception et, voyant David perdu dans ses pensées, frappe un petit coup à la porte pour annoncer son arrivée.
URSULA : Des soucis ?
DAVID : Ursula... Je ne vous avez pas entendu. Entrez.
URSULA : Je suis venue voir si vous aviez des nouvelles de Kelly.
David secoue la tête, accablé.
DAVID : Ursula, êtes-vous bien sûre de ne pas pouvoir vous souvenir de plus de détails ?
URSULA : Non, je vous l'ai déjà dit comme je l'ai répété plus d'une fois aux enquêteurs. Je ne peux vous être d'aucune aide. Lorsque les débris de Cléo se sont abattus sur Garden Place, j'ai couru comme une folle. Puis j'ai ressenti la secousse de l'impact, je me souviens avoir été propulsée quelques mètres plus loin... et après j'ai perdu connaissance. Je me suis réveillée à l'hôpital.
DAVID : Pourtant Kelly était là lors de la chute de l'astéroïde ? Vous en êtes certaine ?
URSULA : Oui. Elle était là sortie d'on ne sait où, avec Jason.
DAVID : Et elle n'a pas cherché à s'enfuir ? A se protéger ?
URSULA : Vous savez David, tout s'est passé très vite. Elle n'aurait pas eu le temps d'aller bien loin. (Ursula pose sa main potelée sur le bras de David). David, il faut garder espoir. Son corps n'a pas été retrouvé...
Ursula observe David. Il semble désemparé par la situation. Et surtout très seul.
URSULA : David, vous devriez prendre du recul face tout ça. Regardez-vous... vous êtes blanc comme un cachet d'aspirine.
DAVID : Comment voulez-vous que je prenne du recul ? Je me retrouve tout seul avec un cabinet sur le dos et une patronne qui ne donne plus de signe de vie depuis deux mois. Et maintenant, Jenny qui s'en va... C'est quoi la prochaine catastrophe ?
URSULA : Je peux prendre la place de Jenny !
DAVID : Quoi ?
URSULA : Ca fait trois mois que je suis au chômage et j'ai besoin de travailler. Je suis une bonne secrétaire. Vous pouvez demander à Mlle Jud... Enfin si, je suis une bonne secrétaire. J'ai travaillé dix ans à l'Unecain, sans probl... Dix ans à l'Unecain, ça vous forge une expérience, ça !
DAVID : Ursula, je ne peux pas vous engager. Je ne suis pas un associé du cabinet, je n'ai aucun droit d'embaucher. Et je ne pourrais pas vous payer.
URSULA : Je ferai ce travail bénévolement s'il le faut. Et lorsque Kelly reviendra, enfin, si elle revient, soit vous m'embauchez définitivement si vous êtes satisfait, soit vous me virez. (Ursula affiche un grand sourire) Qu'est-ce que vous en dites ?
DAVID : Ursula, ça ne fonctionne pas comme ça...
URSULA : Ecoutez, rien ne fonctionne normalement ici. Vous êtes tout seul à travailler dans un cabinet juridique, sans secrétaire et surtout sans patronne. Où est la normalité la dedans ?
DAVID (souriant) : Bon, d'accord. Après tout, j'ai vraiment besoin d'un soutien, sinon, je ne m'en sortirai pas.
Ursula bondit de joie sur David qui ressent, le visage enfoui entre ses seins, tout le poids de sa nouvelle secrétaire sur lui. Il grimace. Ursula se détache, puis lui sourit.
URSULA : Vous ne le regretterez pas.
DAVID : Je vais appeler Jenny afin qu'on puisse virer son salaire sur votre compte plutôt que sur celui du cabinet. Nous ne sommes plus à une irrégularité près, maintenant.
4 LOS ANGELES - BUNGALOW DE BETH
BETH : Bienvenue dans ce taudis.
Menley examine le petit bungalow. Elle ne le qualifierait pas de taudis car il est très charmant. On y trouve tout le confort. Le seul problème, c'est qu'il est petit. Très petit. Il comporte une pièce salon avec un canapé, une petite télévision et deux fauteuils. A droite, une kitchenette et on fond, une chambre avec un lit. A côté, une petite salle de bains avec toilettes. Les meubles sont d'occasion, c'est évident.
BETH : Je ne savais pas que tu comptais revenir sur la Côte Ouest.
MENLEY : Il n'y a qu'une chambre ?
BETH : Oui, avec le nombre de sinistrés de Garden Place, on ne pouvait pas tous loger au " Sheraton ".
Menley regarde le canapé.
MENLEY : Je dormirai sur le canapé, alors.
BETH : Comme tu veux. Il y a une armoire supplémentaire dans la chambre où tu pourras mettre tes affaires.
Beth s'assied sur le canapé.
BETH : Très bien, tu as fait le tour du propriétaire.
MENLEY : Je reste ici uniquement le temps de trouver une chambre d'hôtel. Je suis sûre qu'il y en a bien une de libre, je trouverai même si je dois traverser toute la ville.
BETH : Si tu le dis.
Elle se lève et se dirige vers Menley.
BETH : Comment vas-tu ?
MENLEY : Epuisée et contrariée, mais sinon, je fais aller.
BETH : Et le test ?
Menley se tourne vivement vers Beth.
MENLEY : Mais de quoi tu parles ?
BETH : Oh, allez Menley. Je parle de ton test HIV. Je sais que tu en as passé un. Il est négatif, j'espère !
MENLEY : Va te faire voir, Beth. Ca ne te regarde pas.
BETH : Ecoute, ça ne m'enchante pas plus que toi de devoir partager ce... cette maison de poupée avec toi. Cependant, je n'ai pas le choix, et toi non plus. Alors essayons de nous comporter comme des gens civilisés.
MENLEY : D'accord. Comme des gens civilisés, ça me convient. Mais pas comme des amis. Alors inutile de prendre ce ton mielleux avec moi.
BETH : J'essayais simplement de détendre l'atmosphère. Mais je vois que tu ne fais aucun effort de ton côté...
Menley prend son sac de voyage et s'apprête à ranger ses affaires dans la petite chambre, lorsqu'elle se tourne vers Beth, l'air narquois.
MENLEY : Au fait, aux dernières nouvelles, tu devais partager une chambre avec Frank, non ?
Beth se retourne sur le canapé et regarde au plafond.
BETH : Disons qu'il a d'autres chats à fouetter en ce moment.
5 UN MOTEL À LOS ANGELES - CHAMBRE DE FRANK
Sans transition, nous voyons Frank Layton et Malcolm Reed s'embrasser avec passion. Malcolm est sans aucun doute le chat que fouette Frank en ce moment. Frank se détache et soupire.
MALCOLM : Toujours rien ?
FRANK : Non. J'ai épluché toutes les annonces. Rien pour moi.
MALCOLM : Allez, faut pas désespérer, mec.
FRANK : C'est pas facile, tu sais. Etre Directeur par intérim d'une école réputée et se retrouver au chômage à cause d'un astéroïde qui a eu la bonne idée de s'écraser dessus, c'est une situation que je n'avais pas prévu, même pas dans mes pires cauchemars.
MALCOLM : Tu vas trouver.
FRANK : Mais ça fait deux mois !
Malcolm l'étreint pour le consoler.
MALCOLM : Ecoute, mec. Ils viennent d'ouvrir un nouveau resto indien pas très loin d'ici. On pourrait peut-être y aller dîner, ça te changera les idées, qu'est-ce que t'en dit ?
FRANK : Non. Non, merci. Tu es gentil, mais je... euh, je préfère passer une soirée tranquille devant la télé. On commande des pizzas, si tu veux ?
Malcolm se détourne de Frank pour aller dans la salle de bain.
MALCOLM (pour lui-même) : Ouais, comme d'habitude.
6 SAN FRANCISCO - APPARTEMENT DE JASON ET URSULA
Ursula entre en courant dans l'appartement, très excitée. L'appartement est cossu, propre et bien agencé. Jason est dans le salon. Installé sur un grand fauteuil, il lit la Bible. Il repose l'imposant livre sur la table basse, et regarde Ursula, étonné.
JASON : Que se passe-t-il ?
Ursula se jette sur Jason et l'embrasse. Le poids de la jeune femme fait grimacer Jason.
JASON (sèchement) : Arrête voyons ! Je t'ai déjà dit que j'ai encore mal à mes côtes ! Tu n'écoutes donc jamais ce que je te dis !
URSULA : Excuse-moi, Jason. Mais j'ai une nouvelle extraordinaire. Je viens de trouver un emploi !
Jason sourit.
JASON : C'est formidable, bébé. Et où ça ?
URSULA : Secrétaire au Cabinet Farris.
Le sourire de Jason s'efface.
JASON : Et moi, je n'ai toujours rien.
URSULA : Ca va venir, tu verras. Et puis ce n'est plus grave maintenant, puisque j'ai un emploi. On va s'en sortir. On va déjà pouvoir payer le mois de loyer qu'on doit.
Jason sourit à nouveau.
JASON : Oui. Et tu sais à qui nous devons ce bonheur, n'est-ce pas ?
Le sourire d'Ursula disparaît.
URSULA (faiblement) : Oui.
JASON : Dieu nous a infligé des épreuves et finalement Il nous récompense. Il nous récompense parce que nous avons beaucoup prié. Alors, tu sais ce qu'il te reste à faire ?
URSULA (encore plus faiblement) : Oui.
Ursula hésite et reste plantée devant Jason, l'implorant du regard. Mais Jason ne saisit pas l'allusion visuelle.
JASON : Allez, Ursula. Pour la gloire de Dieu.
Ursula se dirige lentement devant la fenêtre et, doucement, se met à genoux et joint ses mains. Elle commence à prier.
URSULA : Seigneur, merci de m'avoir accordé...
JASON : Plus fort Ursula ! Il faut que Dieu puisse entendre ta voix et ton enthousiasme pour Lui.
URSULA : ... ce travail et pour...
7 LOS ANGELES - UN CENTRE COMMERCIAL
Lacey Calvin et Nanne Bolevino se trouvent dans une boutique de vêtements. Lacey regarde plusieurs modèles de robes. Elle prend une robe blanche avec un bleu dégradé à l'extrémité et le montre à Nanne. Elle s'enthousiasme. Mais Lacey fait la moue.
LACEY : Pas assez original.
Elle en prend une autre : une mauve des plus mauvais goûts, et sourit.
LACEY : Ah, ça c'est mieux !
NANNE : Lacey, quand est-ce que tu vas te décider à t'habiller comme tout le monde ?
LACEY : Je n'y suis pour rien. J'aime les couleurs qui flashent.
UNE FEMME : Et que pensez-vous de celle-ci ?
Lacey se retourne vers la voix. Elle aperçoit une robe haut en couleur, verte et rouge. La femme est entièrement cachée par le vêtement. Soudain, elle abaisse la robe pour faire découvrir à Lacey son visage souriant.
MENLEY : Surprise !!!
Lacey laisse éclater sa joie.
LACEY : Menley...
Elle court l'embrasser.
LACEY : Ca pour une surprise... Et tu as raison, la robe est superbe ! Ca fait longtemps que tu es revenue ?
MENLEY : Très peu de temps.
LACEY : Et bien dis-moi, pour une coïncidence...
MENLEY : Tu parles d'une coïncidence. Ton portable était débranché, alors j'ai appelé Nanne qui m'a dit que vous alliez au Centre Commercial. J'ai décidé de te faire une petite surprise.
Lacey regarde Nanne.
LACEY : Et tu étais au courant, toi !
Nanne hausse les épaules en souriant. Menley observe Lacey.
MENLEY : Tu n'aurais pas un peu grossi, toi ?
Nanne pouffe de rire. Lacey ne répond pas.
LACEY (en parlant de la robe que tient encore Menley) : Cette robe est superbe, mais ce n'est pas ce modèle que je recherche.
Lacey prend une robe de grossesse jaune fluo et la montre à Menley.
MENLEY (ne réalisant pas tout de suite) : Elle est un peu... (puis devinant) Non ! Tu es.... non !
LACEY : Si !
MENLEY : C'est formidable. (elle l'embrasse) Toutes mes félicitations. Et c'est pour quand ?
LACEY : Mars prochain. Et je compte sur toi pour être la marraine.
MENLEY : Avec grand plaisir... C'est incroyable ce que les choses ont pu changé en deux mois de temps.
Lacey prend les robes qu'elles a choisit.
LACEY : Bon, et bien, il ne me reste plus qu'à essayer ces petites merveilles.
Elle va dans la cabine d'essayage, laissant Nanne et Menley seules. Elles s'assoient sur un petit banc, en face d'un miroir qui les reflète.
MENLEY : Et toi, Nanne ? Comment vas-tu ?
NANNE : Plutôt bien.
MENLEY : Ces deux mois se sont bien passés pour toi ?
NANNE : Oh super. J'ai commencé mon traitement anti-viral, quelques nausées au début mais maintenant plus rien ... et surtout ... j'ai terminé mon livre !
MENLEY : C'est formidable... enfin je veux dire : d'avoir terminé ton livre.
NANNE : Oui. Je vais envoyer le manuscrit cette semaine. Avec un peu de chance...
MENLEY : ... et beaucoup de talent. Je sais que tu en as, je suis sûre que tu vas bientôt rivaliser avec Eric.
Un petit silence, puis :
NANNE : Menley, au sujet de ton test...
MENLEY : Oui, je sais, je dois en repasser un le mois prochain. (elle regarde Nanne droit dans les yeux) Mais j'ai peur.
NANNE : Il sera négatif, comme le précédent. Ce n'est qu'une formalité, mais c'est plus prudent.
MENLEY : Nanne, pourquoi en avoir parlé à Beth ?
NANNE : A Beth ?
MENLEY : Je loge dans le même bungalow qu'elle. Beth m'a dit être au courant. Je ne vois pas qui d'autre que toi a pu lui en parler.
NANNE : Menley, Beth est au courant depuis bien longtemps... Depuis plus longtemps que moi.
MENLEY : Quoi ?
BETH : Beth et Tim étaient intimement liés. Elle savait tout, Menley. Elle savait que Tim était séropositif bien avant que je le sache moi-même.
8 BUNGALOW DE BETH ET MENLEY
BETH : Je ne vois pas ce que ça peut changer maintenant.
Beth est en face d'une Menley furibonde et prête à lui sauter à la gorge.
MENLEY : Tu savais tout depuis le début. Tu savais que Tim était séropositif et tu n'as rien dit. Pourquoi ? Pourquoi !
BETH : Menley, je...
MENLEY : Tu as fait courir un danger à Nanne. Et elle a été contaminée. (Menley devient hystérique). Et tu savais tout avant qu'il ne me viole. Comment est-ce que tu as pu laisser faire une chose pareille !
BETH : Je ne savais pas qu'il allait te violer !
MENLEY : Mais tu savais qu'il pouvait encore coucher avec Nanne. (elle crie maintenant) : C'est ta faute si maintenant elle a le sida. C'est ta faute !
Beth lui administre une gifle afin de la calmer. Elle y réussit puisque Menley ne dit plus rien. Après un petit silence, Beth prend la parole.
BETH : Ce que j'ai fait, ou plutôt laisser faire, est inexcusable. J'aurais dû en parler plus tôt à Nanne, c'est un fait. Mais Tim était déjà contaminé bien avant que je le sache. Ca n'aurait rien changé. J'ai essayé de gérer la situation comme j'ai pu. Et lorsque j'ai su qu'il t'avait violé, j'ai voulu t'en parler, mais j'ai préféré que Nanne s'en charge, étant donné que toi et moi, nous sommes loin d'être les meilleures amies du monde.
Beth s'avance vers Menley.
BETH (une pointe d'inquiétude dans la voix) : Alors, ce test ?
Menley essuie ses larmes de rage, défie Beth du regard et tourne les talons pour quitter le bungalow, sans rien dire. Seule dans la pièce, Beth soupire et secoue la tête.
9 LA HAYE, PAYS BAS - APPARTEMENT D'ALICE JUDICAL
Dans le grand salon, Alice est assise sur un fauteuil. En face d'elle, sur le canapé, se trouve Flora Krueger en train de lire un livre en braille. Plus loin, l'accompagnatrice de Flora, Edyta silencieuse, regarde par la fenêtre. Alice compulse avec nostalgie un album photo. Elle a les larmes aux yeux.
FLORA : Tu es bien silencieuse Alice.
ALICE : Oh... euh, rien. Je regarde de vieilles photos.
La caméra nous montre en gros plan l'album avec des photos de l'Unecain.
FLORA : L'Unecain te manque, n'est-ce pas ?
ALICE : Je viens de recevoir un appel de Los Angeles. Ils ont décidé de ne pas reconstruire l'école.
Flora lève la tête.
FLORA : Pourquoi ?
ALICE : Ils manqueraient de fonds nécessaire à la reconstruction.
FLORA : Il te restera toujours les souvenirs.
ALICE (nostalgique) : Oui... des souvenirs.
FLORA : Alice, je voulais te dire que je vais rentrer très bientôt à Los Angeles.
Un silence pendant lequel Alice regarde Flora.
FLORA : Jillie va bientôt revenir d'Anchorage. Elle aura besoin de moi. Et je t'avoue qu'il me tarde de la revoir.
ALICE : Je comprends. Les liens du sang. En tout cas, j'ai été très contente de t'avoir avec moi pendant ces deux mois.
FLORA : Oh, ne t'inquiète pas. Je reviendrai.
ALICE (souriant) : Tu as intérêt !
10 ANCHORAGE, ALASKA - MAISON DES PERKINS
JILLIE : Eric !
Jillie Perkins se tient devant la porte d'entrée de la maison, surprise de voir Eric Krueger, grand sourire aux lèvres, se tenant devant elle.
JILLIE : Mais qu'est-ce que tu fais ici ?
ERIC : Je suis de passage à Anchorage. Après ce qui s'est passé à Garden Place, je suis l'invité d'honneur du congrès annuel des rédacteurs en chef de journaux locaux. Je ne pouvais pas passer par là sans venir te voir.
Jillie lui sourit.
JILLIE : Entre.
Une fois à l'intérieur, Eric considère la maison.
ERIC : Très jolie ici.
JILLIE : Merci. Tu veux boire quelque chose ? Désolée, mais je n'ai pas d'alcool ici.
ERIC : Un coca fera l'affaire.
Jillie va dans la cuisine et revient avec le coca.
JILLIE : Alors, quoi de neuf depuis ces deux mois ?
ERIC : Je vais être papa.
Le grand sourire d'Eric s'efface lorsqu'il voit la gêne de Jillie.
ERIC : Oh, je suis désolé. Je manque de tact. Je n'aurais pas dû te dire ça comme ça.
JILLIE : Non... non, ce n'est rien. Je t'assure. Tu... tu vas être un père formidable. Lacey a bien de la chance.
ERIC (voulant mettre fin à la conversation gênante) : Assez parlé de moi. Et toi ? Quand est-ce que tu reviens en Californie ? Tu comptes te réinstaller à Garden Place une fois la reconstruction terminée ? Tu pourrais travailler au journal. Le bâtiment n'a pas trop souffert de la catastrophe.
JILLIE (émue) : Je n'en sais rien. J'ai dit à Flora que je comptais rentrer à Los Angeles, mais je pense finalement que je vais rester ici.
ERIC : Ce n'est pas à cause de ce que je viens de te dire que...
JILLIE : Non, bien sûr que non. Mais tu sais, l'enfer que j'ai traversé ici lorsque ma mère...
ERIC : Oui, je suis au courant. Flora m'a appelé pour me le dire.
Les larmes montent aux yeux de Jillie.
JILLIE (bouleversée et revivant la scène) : Je rentrais des courses, et je l'ai découverte là. Du sang sortait de sa bouche. Ca m'a fait un choc.
Eric prend Jillie par les épaules.
ERIC : Jillie, ça fait deux mois maintenant...
UNE VOIX DE FEMME : On parle de moi ?
Eric et Jillie se retournent. Kristen Perkins est sur le pas de la porte d'entrée, souriante.
11 ANCHORAGE - MAISON DES PERKINS, QUELQUES INSTANTS PLUS TARD
ERIC : Une quoi ?
Eric, Jillie et Kristen sont assis autour de la table du salon.
KRISTEN : Rupture des varices oesophagiennes. Mon foie est tellement abîmé par l'alcool ... (elle soupire) Les médecins parlent de cirrhose ... (après une pause théâtrale elle conclut dans un éclat de rire) Moi je dirai plutôt que j'ai le foie d'une belle oie dont en France on sait faire le foie gras.
Elle entraîne avec elle dans son fou rire Eric.
JILLIE (sérieuse) : Maman, tu es vraiment incorrigible. Tu as failli mourir, c'est un miracle que tu sois encore parmi nous. Et au fait, tu ne devais sortir de l'hôpital que demain.
KRISTEN (reprenant son souffle) : Je m'ennuyais à mourir là-bas. Et comme je ne voulais pas t'embêter, j'ai pris un taxi.
Kristen lève son verre de jus d'orange.
KRISTEN : En tout cas, l'alcool, c'est bel et bien fini pour moi. Je n'ai plus le choix, c'est ça ou retrouver ma carcasse six pieds sous terre.
ERIC : Je suis content de voir que vous allez bien.
KRISTEN : Et moi donc ! Tiens, pourquoi ne restez-vous pas dîner ce soir ?
Eric regarde Jillie. Celle-ci hoche la tête, une façon de dire "ça me ferait plaisir".
ERIC : Volontiers.
JILLIE : Tu restes à Anchorage combien de temps ?
ERIC : Je repars demain soir, si tout va bien.
KRISTEN : C'est parfait. Comme ça, vous pourrez passer la nuit ici.
ERIC : J'ai réservé une chambre d'hôtel et...
KRISTEN : Décommandez-là. Ca nous ferait vraiment plaisir de vous avoir parmi nous.
12 UN RESTAURANT à LOS ANGELES
Menley et Lacey dînent ensemble, en tête-à-tête. Menley lève son verre de vin blanc.
MENLEY : A ton futur bébé...
LACEY (levant à son tour son verre) : Et à sa future marraine.
MENLEY : Eric doit être fou de joie.
Lacey devient mélancolique.
LACEY : Oui.
Menley perçoit chez son amie un trouble.
MENLEY : Lacey, quelque chose ne va pas ?
LACEY : Non... ça va.
MENLEY : Ecoute, tu es ma meilleure amie et je te connais depuis suffisamment longtemps pour voir que quelque chose ne va pas. C'est le bébé ? Il y a un problème ?
LACEY : Non, il se porte à merveille.
MENLEY : C'est Eric, alors ?
LACEY : Non.
MENLEY : Lacey, tu sais que tu peux me parler... Eric ne veut pas du bébé, c'est ça ?
LACEY : Ce n'est peut-être pas lui le père.
Menley repose son verre tellement brusquement qu'une partie du liquide gicle sur la nappe.
MENLEY : Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
LACEY : C'était à l'époque où Jillie était là pour me pourrir la vie. Gil et moi nous avions bu...
MENLEY (s'exclamant) : Gil !
LACEY : On ne pensait pas que ça irait aussi loin. Ce n'était que pour une nuit. On avait tous les deux des problèmes et...
MENLEY : ... Et tu règles tes problèmes dans un lit !
LACEY : Ce n'est pas ça, Menley. Oh, j'aurais mieux fait de ne pas t'en parler.
MENLEY : Attends, là ! Si je comprends bien, tu es en train de me dire que Gil pourrait être le père du bébé.
LACEY : Ou Eric. Un des deux.
Menley prend un certain temps pour réagir devant la situation.
LACEY (grimaçant) : Plutôt compliqué, hein ?
MENLEY : Comment est-ce que tu as pu coucher avec un homme sans précaution ! Après ce qui m'est arrivée. Et ce qui est arrivé à Nanne.
LACEY : Je te le répète, on avait bu. On ne savait plus ce qu'on faisait.
MENLEY : Oh Mon Dieu... Et Gil, qu'en pense-t-il ?
Lacey baisse les yeux et ne répond pas. Menley connaît la réponse.
MENLEY : Ne me dis pas qu'il n'est pas au courant !
LACEY : Ma vie est assez compliquée comme ça pour y introduire "un nouveau problème".
MENLEY : C'est toi qui les a créés, les problèmes ! Tu dois apprendre à les gérer et à les assumer. Il faut que tu préviennes Gil.
LACEY : Et s'il n'est pas le père ? A quoi bon le prévenir.
MENLEY : Je ne te reconnais plus Lacey. Tu me déçois beaucoup.
LACEY : Je pensais que tu étais mon amie et que tu me soutiendrai.
MENLEY : Je suis ton amie, mais je ne peux pas te soutenir. Ce que tu fais est immoral. Gil est ton ami, il doit être mis au courant. Et Eric aussi.
LACEY : Ce n'est pas si simple, Menley. J'aime Eric. Tu me vois lui dire "bonjour chéri, ta journée s'est bien passées ? Ah, au fait, j'ai couché avec Gil et c'est peut-être lui le père du bébé"... Non Menley, je ne veux pas risquer de perdre Eric.
MENLEY : Tu es en train de le perdre en agissant ainsi.
LACEY : Pas s'il ignore la situation.
MENLEY : Tu comptes lui mentir longtemps ?
LACEY : Je ne veux rien lui dire et je t'interdis de lui en parler !
MENLEY : Combien de temps vas-tu garder le secret ?
LACEY : Suffisamment longtemps. En tout cas jusqu'au mariage... la semaine prochaine.
MENLEY : Quoi ? !
LACEY (le sourire aux lèvres) : J'aimerais que tu sois ma demoiselle d'honneur.
MENLEY : Lacey, tu perds complètement le sens des réalités.
LACEY : Oh, non. Au contraire, je n'ai jamais été autant lucide. Je sais ce que je veux. Et c'est Eric que je veux.
13 SAN FRANCISCO - GOLDEN GATE PARK
David et Aiden, en short et tee-shirt, terminent leur jogging et après quelques mouvements d'assouplissements marchent dans le parc
DAVID : Je n'y comprend rien. Kelly réapparaît à Garden Place juste au moment où la ville est sur le point d'être détruite. Et plus rien, à nouveau envolée. Plus de traces. Que les témoignages d'Ursula et de Jason, dont on se demande ce qu'ils faisaient là, eux aussi.
AIDEN : Tu penses trop, David, profites de cette agréable journée.
DAVID (excédé) : Je pense trop ?! Mais je n'ai que ça à faire de la journée. Je travaille dans un Cabinet fantôme sans chef ni client. Et cela ne date pas de notre installation "provisoire" à San Francisco. Je ne sais pas d'où vient l'argent qui fait fonctionner le Cabinet, les comptes bancaires sont régulièrement approvisionnés ; mais par qui ?
AIDEN (avec sourire ironique) : L'important c'est qu'ils le soient, non ?
DAVID : J'ai l'impression d'être manipulé ou plutôt d'être un pion qu'on a décidé de mettre hors jeu pour le moment.
AIDEN : Tu as trop regardé " X Files " , tu souffres du syndrome de la conspiration (et il éclate de rire).
DAVID (riant à son tour) : Je ne crois pas les E.T. derrière tout cela. A moins que se ne soit encore un coup de Hokkri et qu'il ait sauvé Kelly de la chute de Cléo en l'enlevant une nouvelle fois dans sa soucoupe volante ...
AIDEN : Je commence à avoir faim, on rentre ?
DAVID : Ok. Au fait tu es certain que ta sœur est d'accord pour qu'on squatte son appart en son absence ?
AIDEN : Aux dernières nouvelles elle doit toujours être en Ecosse. C'est là-bas que vit son dernier " boyfriend " en date, une sorte de Lord en kilt ... Tu sais, dans la famille on a toujours aimé les hommes en jupe.
DAVID : Tu ne parles pas beaucoup de ta famille.
AIDEN : Parce qu'il n'y a pas grand chose à en dire ...
14 UNE RUE À ANCHORAGE
Jillie et Eric se promènent seuls dans une rue sombre.
ERIC : Le dîner était fantastique.
JILLIE : Merci.
ERIC : Le temps est formidable. Ca m'étonne beaucoup.
JILLIE : Tout le monde pense qu'il fait toujours froid en Alaska. La preuve que non.
ERIC : Jillie, j'ai quelque chose à te dire.
JILLIE : Moi aussi... J'ai replongé.
Eric arrête sa marche et regarde Jillie.
ERIC : Quoi ?
JILLIE : Oh, juste une fois, je te rassure. C'est lorsque j'ai vu ma mère couchée sur le canapé. J'ai pensé qu'elle était morte. Je... j'ai paniqué et j'ai... avalé une bouteille entière de whisky.
ERIC : Tu aurais dû m'appeler.
JILLIE : T'appeler ?... Mais j'ai... oui, je suppose que j'aurais dû. Toujours est-il que j'ai eu très peur. Mais je me suis ressaisie. J'ai beaucoup réfléchit. Ma mère aurait pu mourir parce que j'ai appelé les secours bien trop tard. J'ai pensé aussi à Siria... ça aurait fait beaucoup de mort dans mon sillage à cause de l'alcool. Être alcoolique, c'est être égoïste. On ne pense qu'à soi. On avale des tonnes de vodka pour tout oublier... tout, même la peine qu'on fait à ses proches. Car ce sont eux qui souffrent le plus. J'ai compris ça et ça a été une révélation pour moi. Je suis sûre maintenant que je ne toucherai plus une seule goutte d'alcool.
ERIC : Je te crois.
Un petit silence, puis :
JILLIE : Et toi ? Qu'avais-tu à me dire ?
ERIC : Jillie, je ne suis pas venu ici par hasard. Le congrès n'est qu'un prétexte.
JILLIE : Je m'en doutais un peu.
ERIC : Je suis venue te voir pour te le dire avant que tu ne l'apprenne pas d'autres. Lacey et moi, on va se marier la semaine prochaine.
JILLIE (interloquée) : C'est bien... pour le bébé.
15 LOS ANGELES - BUNGALOW DE BETH ET MENLEY
Dans la pénombre de sa chambre, Beth n'arrive pas à trouver le sommeil. Elle se tourne et se retourne dans son lit. Il faut dire que le grincement perpétuel qu'elle entend n'est pas fait pour trouver le repos.
Dans le salon, Menley remue sur le petit canapé. Elle est à l'étroit, mais surtout, le vieux canapé prêté par la ville de Los Angeles grince, et le bruit est amplifié par le silence de la nuit. Menley se retourne et tombe du canapé. A ce même moment, la lumière s'allume. Beth, en petite tenue sur le pas de la porte de la chambre, les cheveux en bataille, regarde Menley.
BETH : Tu ferais mieux de venir dormir dans le lit.
MENLEY : Le canapé me convient très bien.
BETH : Je vois ça.
Elle se met à éclater de rire. D'abord, Menley la regarde bizarrement. Puis s'apercevant du ridicule de la situation (elle est toujours par terre devant le vieux canapé), elle aussi est prise d'un fou rire.
16 LE BUNGALOW, QUELQUES HEURES PLUS TARD
Menley fait un cauchemar. Elle revoit la scène de son viol. Les mains de Tim sur elle. Elle se réveille en sursaut et en criant. Beth, que le cri à réveillé, allume la lampe de chevet et regarde Menley.
BETH : Menley, est-ce que ça va ?
Menley regarde à son tour Beth.
MENLEY : Oui.. Je... ça va, rendors-toi.
BETH : Tu es sûre ?
MENLEY : Beth, s'il te plaît. Eteints cette lampe et rendors-toi.
Beth fronce les sourcils, puis éteint la lumière. La caméra nous montre le visage anxieux de Menley dans la pénombre.
17 SAN FRANCISCO - CABINET FARRIS, LE LENDEMAIN MATIN
David arrive au bureau. Ursula est déjà au travail devant son ordinateur.
DAVID : Bonjour Ursula.
URSULA (avec un grand sourire) : Salut David.
DAVID : Tout se passe comme vous le voulez ?
URSULA : Perfecto. Je viens de répondre au mail de ma sœur Daria. Elle m'écrivait pour me dire qu'elle adore de plus en plus le Japon.
Le téléphone se met à sonner. Elle commence à sautiller en frappant des mains.
URSULA : Mon premier appel !
Elle décroche.
URSULA : Cabinet Farris, bonjour. Oui... non... et vous êtes ?... Ah... non, je suis désolée, mais nous ne pouvons pas prendre de nouveaux clients pour l'instant : notre patronne a disparu, rappelez plus tard.
David, qui s'apprêtait à se rendre à son bureau, écarquille les yeux de surprise en entendant Ursula. Il se retourne et va vers la jeune femme, qui entre temps a raccroché.
DAVID : Ursula. Dorénavant, lorsque vous aurez un client potentiel au bout du fil, évitez de dire que "la patronne a disparu". Ca ne fait pas très bon genre pour le cabinet, vous comprenez ? Prenez leur numéro de téléphone si je ne suis pas là et dites-leur que je rappellerais.
Ursula hoche la tête et fait un clin d'œil à David qui veut dire "j'ai compris".
David retourne vers son bureau en haussant les épaules. Il s'arrête soudain devant la porte du bureau de Kelly. Celle-ci, habituellement fermée, est complètement ouverte. Il se tourne vers Ursula.
DAVID : Ursula, vous... (puis, commençant à connaître Ursula, préfère abandonner la question)... non... non, rien.
David entre dans le bureau de Kelly. En face de lui se trouve son plan de travail, et un fauteuil de ministre tourné côté fenêtre. On a d'ailleurs une vue superbe de la baie de San Francisco. David sursaute en entendant un bruit derrière lui. Il se retourne et aperçoit deux hommes costauds, habillés en costume noir, qui se trouvent derrière la porte. Ne comprenant pas, David se retourne vers le fauteuil ministre. Il peut apercevoir la manche d'un chemisier blanc de femme qui dépasse du bras du fauteuil. David sourit.
DAVID : Kelly !
Derrière lui entre brusquement Ursula entre brusquement dans le bureau.
URSULA : Oh, David, j'ai oublié de vous dire ...
David se retourne vers elle puis fait volte face quand la personne dans le fauteuil fait pivoter celui-ci. Le sourire de David s'efface. Ce n'est pas Kelly. Il s'agit d'une femme aux cheveux noirs qui le regarde, l'air glacial. Elle ébauche un sourire.
DAVID : Qui êtes-vous ?
LA FEMME : Bonjour David. Je m'appelle Diana Shark et ce Cabinet m'appartient dorénavant.
18 À GARDEN PLACE
A bord de sa voiture, Menley parcourt la ville sinistrée. Le spectacle de désolation qui s'offre à elle la fait grimacer. Cléo n'a pas épargné beaucoup de bâtiments dans ce secteur de la ville. Des grues sont dispersées un peu partout. Certaines ramassent des pavés de béton détruits par l'astéroïde. C'est une véritable vision d'apocalypse.
Son téléphone portable sonne.
MENLEY (tout en conduisant à travers les décombres de la ville) : Allo ... Nanne, bonjour, comment vas-tu ? ... Non, je te remercie, ce n'est pas la peine. Cela se passe assez bien avec Beth, mieux que prévu sans doute ... Si cela dégénère, je te promet de changer d'avis et d'accepter ton invitation ... Au revoir.
Elle arrive devant Garden View et gare sa voiture au hasard d'un endroit qui n'est pas encombré par les ruines. Puis elle descend et va jusqu'au périmètre de sécurité. Elle observe alors ce qui était Garden View. Les immeubles sont totalement détruits. Un homme, muni d'un casque jaune et portant un porte folio à la main, l'aperçoit. Il va vers elle. Menley reconnaît Nick.
NICK : Salut. Vous venez voir ma future création ?
MENLEY : C'est ici Chrystal View ?
NICK : Oui.
MENLEY : J'habitais un de ces immeubles.
NICK : Oh, je vois. Et bien, si ça vous intéresse, vous pouvez toujours acheter une des résidences qui va se construire ici. Je peux vous faire un bon prix.
MENLEY : J'ignorais que les architectes s'occupaient aussi de la vente immobilière.
Nick se met à rire.
NICK : Je ne suis pas architecte.
MENLEY : Vous voulez dire que vous êtes le promoteur immobilier ?
NICK : Exact.
Nick lui tend sa carte et Menley peut voir pour la première fois le nom de famille de Nick.
MENLEY : Nicholas Kirios. Je connais un médecin qui porte le même nom de famille que vous.
NICK : C'est mon père. Ecoutez, je vous propose un truc : je vous emmène dîner ce soir et nous discuterons de ma proposition.
Menley se met à rire.
MENLEY : Une proposition ?
NICK : Une excellente affaire. Laissez-moi vous le prouver. Ce soir 20h00. Au fait, je passe vous prendre où ?
19 SAN FRANCISCO - CABINET FARRIS
Diana Shark a réunit dans son bureau tout le personnel du Cabinet, qui se réduit pour l'instant à Ursula et David. Les deux "gorilles" sont toujours devant la porte. Diana, assise sur le fauteuil ministre, se lève.
DIANA : C'est à moi maintenant que vous aurez à faire. Je dirige le cabinet " Shark & Sullivan " de Boston qui vient d'absorber le vôtre selon l'accord passé avec Kelly Farris.
DAVID : Je ne comprends rien à tout ça. Où est Kelly ? (pointant un doigt sur les deux hommes en noir) Et qui sont ces deux gorilles ?
DIANA : Je n'ai rien de plus à vous dire pour l'instant.
Ursula, figée derrière David, fait éclater une bulle de chewing-gum.
DAVID : Mais...
DIANA (l'interrompant) : Contentez-vous de faire votre travail. Vous le faites très bien. Et évitez de poser des questions. Tous les papiers sur la transaction sont authentiques et vous pourrez les vérifier si vous le souhaitez.
DAVID : J'y compte bien.
DIANA (souriant froidement) : Je n'en attendais pas moins de vous. (puis, faisant pivoter le fauteuil) Maintenant laissez-moi s'il vous plaît.
20 AMSTERDAM, PAYS-BAS
Flora et Edyta se promènent au bord d'un des canaux d'Amsterdam. Flora sourit.
FLORA : Oh, Edyta, c'était une très bonne idée de venir ici. Alice avait vraiment besoin de se retrouver seule. Et moi de sentir à nouveau l'atmosphère de cet endroit.
EDYTA : Oui, Madame.
Flora se déplace avec une canne. Elle hume l'air en souriant.
FLORA : Vous savez, je ne peux pas voir, mais je peux sentir. Et les effluves qui me parviennent me remplissent de joie.
EDYTA : Il faut en profiter, Madame.
La dame de compagnie regarde autour d'elle. Il n'y a personne à cette heure de la journée.
FLORA : Oui, vous avez raison. Ce n'est pas à Los Angeles que je sentirais cette odeur.
EDYTA : Ce n'est pas ce que je voulais dire, Madame.
FLORA : Que voulez-vous dire, Edyta ?
EDYTA : Je veux dire qu'il faut en profiter tout de suite, car après, il sera trop tard.
Flora rie.
FLORA : Je ne comprends pas.
EDYTA (calmement) : Vous allez mourir.
Le visage de Flora se crispe.
FLORA : Edyta, ce n'est pas drôle.
Mais Edyta ne trouve pas ça drôle non plus. A l'aide de ses deux mains, elle pousse violemment Flora dans le canal. Flora se débat tant bien que mal, tente de nager vers le bord, mais en vain. Elle est entraîné vers une bouche d'égout. Edyta regarde froidement et calmement Flora en train de se noyer. Epuisée par tant d'effort, Flora abandonne la bataille et glisse dans les eaux troubles.
21 SAN FRANCISCO - UN APPARTEMENT
Panorama sur la pièce principale vide. On entend le cliquetis d'une clef dans la serrure de la porte d'entrée en direction de laquelle se rapproche la caméra. Zoom sur le sol et entrée d'un chien de race carlin suivi par une femme dont on ne voit que les jambes galbées habillées de bas noirs et terminées par des talons aiguilles noirs vernis.
La caméra suit le chien en train de fureter dans la pièce. De temps en temps il croise les jambes de la femme occupée à posée des valises et à les défaire. Sous un canapé il trouve un petit os en caoutchouc avec lequel il joue. Quand un éclat de rire l'interpelle. Le chien s'assied, les oreilles dressées, à l'affût, le jouet dans la gueule. Un autre bruit, une sorte de gémissement ; le chien se précipite vers la porte de la salle de bain entrebâillée d'où se dégage un nuage de vapeur d'eau. Le chien entre dans la salle d'eau, pose son jouet entre ses pattes avant et s'assied. La gueule négligemment penchée à gauche il observe la scène devant lui.
LA VOIX DE LA FEMME (qui pénètre dans la salle de bain derrière le chien) : Hé bien, Winston, tu n'as pas honte de te rincer l'œil ... Joli spectacle messieurs !
La caméra toujours en gros plan sur le carlin se lève et nous montre David et Aiden, nus dans la baignoire, recouverts de mousse. David en position accroupie et Aiden derrière lui. Tous deux affichent une expression de gène et de surprise sur leur visage en sueur.
LA FEMME (dont la caméra nous montre pour la première fois le visage mutin) : ... mais Winston est encore trop jeune pour qu'on l'autorise à en voir plus.
Sur ces mots elle prend le chien dans ses bras, masque ses yeux avec une main, se retourne et quitte la pièce.
AIDEN (amusé à un David médusé) : David, je te présente ma sœur Hayley ...
22 AMSTERDAM - DANS UNE CHAMBRE D'HÔTEL
Edyta se trouve de la salle de bain en peignoir, une serviette enroulée autour de la tête. Devant la glace au-dessus du lavabo elle retire ses lentilles de couleur marron qu'elles jettent dans un sac en plastique où elles rejoignent une vieille paire de lunettes . Elle défait la serviette au-dessus de sa tête et ébouriffe ses cheveux qui viennent de retrouver leur blondeur naturelle. Elle sort de la salle de bain, se jette sur le lit, prend son téléphone portable et compose un numéro en souriant malicieusement.
EDYTA (à son interlocuteur à l'autre bout de la ligne) : Phase 1 terminée.
23 DéSERT DE MOJAVE
Un hélicoptère survole le désert de Mojave. Diana Shark, passagère de l'hélicoptère, admire le paysage qui s'offre à elle. Elle tient un téléphone portable à son oreille droite.
DIANA : Parfait. Vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Elle raccroche et tend le téléphone portable à un de ses gardes assis à ses côtés.
Au loin apparaît une résidence de style mexicain isolée au coeur d'une sorte d'oasis de verdure au milieu du désert.
L'appareil atterrit sur un héliport aménagé sur un terrain recouvert de gazon. Diana Shark descend de l'hélicoptère flanquée de ses deux gardes, traverse une haie de cyprès et rejoint un patio où se trouve une grande piscine en plein air entourée de palmiers. Sur une des chaises longues dressées au bord de la piscine, une femme en maillot de bain noir s'expose au soleil. D'énormes lunettes sombres lui couvrent une partie du visage. Diana arrive à sa hauteur et lui sourit.
DIANA (le soleil couchant dans le dos) : Bonjour Kelly. Tout se passe comme prévu.
Kelly Farris ôte ses lunettes tandis que la caméra zoome sur son visage où se dessine un sourire.
SPECIAL GUEST STARS
GÉNÉRIQUE DE FIN